tag:blogger.com,1999:blog-85016043110775818652024-02-18T21:00:03.196-08:00Cité d'AthénaLe blogue de François GenestFrançois Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.comBlogger119125tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-22997888647110243162017-04-19T09:45:00.001-07:002017-04-19T09:45:47.467-07:00L’Humanité existe mais n’est pas un ensemble<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;"><i>Rappel :
Dans la perspective éliassienne adoptée (<a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/a-propos-de-la-signification.html">ici</a>)
pour notre projet d’essai sur la coexistence, nous avons pris de grandes précautions
pour développer un vocabulaire spécifique à notre tâche. Aujourd’hui, nous
revenons sur le chemin parcouru afin de mieux préciser les difficultés de notre
entreprise et nous verrons pourquoi nous avons bien fait de prendre notre temps.</i></span></blockquote>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">L’intuition
est nécessaire à la recherche scientifique, mais elle n’est pas suffisante.
Même dans une science dite « pure » comme les mathématiques, on ne
peut rien avancer sans d’abord poser des définitions et des énoncés tenus pour
vrais, quitte à les réviser lorsque le raisonnement conduit à des
contradictions ou à des paradoxes. Un très bel exemple nous vient de la théorie
des ensembles et je le présente ici parce que le mot « ensemble » fait justement partie de notre vocabulaire de
recherche, tel que présenté plus tôt (<a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/10/a-propos-de-lensemble.html">ici</a>).<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Jusqu’au
début du XX<sup>ème</sup> siècle, on ne mesurait pas à quel point la mathématique
des ensembles est liée au langage. Intuitivement, on supposait qu’une propriété
clairement énoncée permettait de définir un ensemble, soit l’ensemble des
choses satisfaisant cette propriété. Mais on doit à Bertrand Russell le
paradoxe suivant : <o:p></o:p></span></div>
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Un
barbier se propose de raser tous les hommes qui ne se rasent pas eux-mêmes, et
seulement ceux-là. Le barbier doit-il se raser lui-même?</span></blockquote>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Dans
les deux éventualités, le barbier contreviendrait à son projet, pour autant
qu’il soit un homme. Ce paradoxe est un défi mathématique véritable car il peut
s’exprimer ainsi :<o:p></o:p></span></div>
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Considérons
l’ensemble des ensembles qui ne se contiennent pas eux-mêmes. Cet ensemble se
contient-il lui-même?</span></blockquote>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Qu’on
réponde oui ou qu’on réponde non, on arrive dans les deux cas à une
contradiction. En découvrant ce paradoxe, les mathématiciens se trouvaient bien
embêtés : d’un côté la notion d’ensemble est cruciale pour les
mathématiques et d’un autre côté il est impossible de produire une définition à
la fois formelle et non paradoxale de ce qu’est un ensemble sans introduire de
restrictions.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">La
solution, aussi contre-intuitive soit-elle, a été de ne travailler qu’avec des
définitions restreintes. Ainsi, la théorie des ensembles est désormais fondée
sur des axiomes qui restreignent au départ ce qui peut être un considéré un ensemble.
En conséquence — et c’est là ce qu’on veut garder à l’esprit — il faut admettre qu’une chose qui serait
intuitivement un « ensemble » de choses qui satisfont une propriété
définissable en termes des axiomes de départ pourrait très bien ne pas
satisfaire la définition d’un ensemble. On introduit incidemment, en
mathématiques, la notion de « classe » pour permettre de considérer
ces choses plus générales.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">La
leçon à retenir de cette histoire est que là où l’intuition confond inévitablement
les choses, il est nécessaire de procéder méthodiquement et d’ajouter
progressivement des symboles pour étendre la connaissance humaine sans sortir
du domaine de l’intelligible.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Il
n’y a pas de définition de l’existence universellement partagée par tous les
êtres humains. Pourtant, tous s’entendent sur l’existence d’êtres, ne serait-ce
que soi avec d’autres. C’est pourquoi nous avons choisi de développer notre
théorie de l’existence sensible à partir des sensations et plus généralement
des perceptions. D’abord les perceptions directes des organes sensoriels,
explicables selon les lois de la physique et de la chimie, puis les perceptions
conceptuelles, relevant de l’expérience individuelle et communicables par
l’utilisation de symboles. Cette faculté de communiquer à l'aide de symboles, nous
l’avions mise en évidence dès notre définition de l’être humain. Il était donc
naturel de considérer les perceptions partagées par plusieurs individus, ce qui
nous a conduits à définir les perceptions communes.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">C’est
au niveau des perceptions communes que surviennent les difficultés. Quelle est
la partie qui perçoit dans une perception commune? Intuitivement, c’est
l’ensemble des individus qui perçoivent une même chose. Apparaît alors la
possibilité d’envisager des ensembles d’individus comme des êtres sensibles.
Selon les circonstances, l’usage fait que des familles, des communautés, des
peuples sont des êtres sensibles à propos desquels les humains communiquent
entre eux à l’aide de symboles.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLOA8egbm4pC6wL35f4JQeBXj18f_vNwJi_LPEiurQm3W2ZY4ZTHC4mO0FHoJHW1BH9W8yVZAApPeQ2MddRw_O6B-suqNnmfsnXE7qL0nkIjZ0Hun-t1yCPt9em9eg-TId_oVZ9wb50ebc/s1600/675px-Place_Centrale_campus_Grenoble2.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLOA8egbm4pC6wL35f4JQeBXj18f_vNwJi_LPEiurQm3W2ZY4ZTHC4mO0FHoJHW1BH9W8yVZAApPeQ2MddRw_O6B-suqNnmfsnXE7qL0nkIjZ0Hun-t1yCPt9em9eg-TId_oVZ9wb50ebc/s320/675px-Place_Centrale_campus_Grenoble2.jpg" width="240" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">À l'horizon,<br />des lignes parallèles intuitives<br />à la Place centrale de<br />l'Université de Grenoble (<a href="https://www.blogger.com/By%20R%C3%A9mih%20-%20Own%20work,%20CC%20BY-SA%203.0,%20https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1805956">source</a>)</span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Hors,
en Occident, le symbole de l’Humanité est couramment utilisé pour désigner l’être
sensible de tous les êtres humains, passés, présents et à venir. En fait, l’utilisation
du symbole Humanité illustre bien l’intuition à l’œuvre dans l’intelligence
humaine. Chaque individu se repère dans son environnement à partir de ses
propres perceptions, qu’elles soient directement induites par ses sens, qu’elles
soient conçues par son esprit ou qu’elles soient communiquées par autrui. La
perception individuelle de l’Humanité sera donc intuitivement généralisée à
partir d’ensembles bien construits : soi en tant qu’être humain considéré
individuellement, les membres de sa famille, de sa communauté, ses
contemporains, ses ancêtres, ses descendants, et cetera. Cependant, l’Humanité
ne peut pas être un « ensemble » selon la signification restreinte que
nous avons choisie pour nos recherches. (Et qu’on peut trouver <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/10/a-propos-de-lensemble.html">ici</a>).
La raison est la même qu’en mathématiques : l’intuition confond le symbole
« ensemble » dans les perceptions suivantes: l’ « ensemble »
des êtres humains que je peux connaître par indifférenciation des êtres humains
que je conçois — ce qui est bien fondé — et l’ « ensemble » de tous
les êtres humains, une chose qui ne peut pas être réduite à un ensemble bien
fondé sans introduire de paradoxe. (Par exemple, ce qu’est un Innu, considérant
qu’Innu veut dire « être humain » en langue innu.)</span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;"><br /></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">De même qu’en mathématiques la solution n’est pas d’éviter de penser à
des choses qui ne peuvent pas logiquement être des ensembles, mais d’introduire
un nouveau symbole pour désigner ces choses dans une logique de deuxième ordre,
la solution n’est pas d’éviter de penser l’Humanité — ce qui serait choisir l’ignorance
— mais d’introduire un niveau d’abstraction qui permet de la penser comme autre
chose qu’un ensemble d’êtres humains, bien qu’intuitivement semblable à un
ensemble d’être humains.<o:p></o:p></span></div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-65120538011055413452017-04-09T12:51:00.002-07:002017-04-09T12:51:38.567-07:00Les perceptions communes<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;"><i>Rappel :
Pour comprendre la coexistence humaine, nous avons choisi une définition de l’animal
humain proche de celle du sociologue Norbert Elias. Suivant son exemple, nous
avons adopté une théorie des symboles bien ancrée dans la réalité physique de l’être
humain et nous avons testé, avec l’exemple du prion, les limites du
matérialisme quand vient le temps de clarifier un symbole aussi important que
celui de la vie. Ceci nous a conduits à revenir à notre point de départ, qui se
situait en biologie, et à appréhender l’existence par la voie des sens. La
dernière fois, nous avons fixé le concept d’existence sensible en déterminant
un ensemble de perceptions comprenant notamment le résultat du fonctionnement
des organes sensoriels, mais aussi les conceptions de l’esprit, que nous
considérons comme des perceptions au même titre que les sensations.</i></span></blockquote>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEJdzl799v5RGYuZJDBXbXgF5jsUp1ucHrMIXdrT98HIKWAZfEq0uP2jg5_G7A6bOE67mVwJbyVpNy55yPcX32Vcy40UYkif101o3sQjUqY5Ur9ihYSg6Y1MTYX_S4qXR5N47noBBMK9hi/s1600/Egipto._Pir%25C3%25A1mides.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEJdzl799v5RGYuZJDBXbXgF5jsUp1ucHrMIXdrT98HIKWAZfEq0uP2jg5_G7A6bOE67mVwJbyVpNy55yPcX32Vcy40UYkif101o3sQjUqY5Ur9ihYSg6Y1MTYX_S4qXR5N47noBBMK9hi/s320/Egipto._Pir%25C3%25A1mides.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Photo de Francesco Paconi (Wikimedia)</span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Une
perception particulière est toujours composée d’un objet perçu et de ce qui perçoit
cet objet. La plupart des perceptions directes comme la vue et le toucher sont
naturellement associables à des phénomènes physiques et chimiques en partie élucidés
et reproductibles par l’être humain à l’aide de matériaux synthétiques. Par
exemple, les caméras d’aujourd’hui captent des images de haute qualité avec une
acuité visuelle que nos yeux n’arrivent pas à égaler. Même des perceptions de l’esprit
comme l’espace peuvent être reproduites artificiellement à l’aide d’ordinateurs
programmés pour tenir compte des lois de la perspective. Des véhicules à
conduite automatisée partagent les voies publiques avec les automobilistes, les
cyclistes et les piétons, ce qui amène dans l’actualité des questions morales
concrètes concernant la sécurité et la responsabilité en cas d’accident
impliquant ces véhicules.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Les
êtres humains, comme tous les animaux, ont des perceptions individuelles. Nous
parlons ici des sensations et des pensées qui se produisent dans l’esprit d’un
individu particulier. Les perceptions individuelles incluent des perceptions
non-communes, telles les perceptions directes des sens, mais beaucoup de
perceptions individuelles sont aussi des perceptions communes à plusieurs
individus. En effet, rappelons que l’être humain a la faculté d’utiliser des
symboles pour se repérer dans son environnement et aussi de transmettre ces
symboles d’un individu à l’autre, par-delà les générations. Les êtres humains
ont donc des perceptions en commun. C’est ce qui se passe, <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/a-propos-de-la-signification.html">comme
je le racontais au tout début</a>, au cours de cette rencontre imaginaire avec quelqu’un
qui ne parle pas ma langue mais avec qui je peux quand même échanger sur le
Soleil. À nos perceptions individuelles de l’astre du jour s’ajoute une
perception du Soleil commune aux deux interlocuteurs. Le cas échéant, nous
pourrons nous souvenir de cette façon de voir le Soleil et la communiquer à l’aide
de symboles à d’autres humains.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Une
perception commune peut transcender la langue et le temps. Par exemple, je
perçois — plus précisément : je conçois — les grandes pyramides d’Égypte
tout comme ont pu les percevoir des contemporains de leur construction et les
innombrables générations qui nous séparent.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Depuis
l’avènement de la science moderne, on observe une tendance à classer les
perceptions en deux catégories : les perceptions subjectives et les connaissances
objectives. À ce point-ci, il est important de noter que ces catégories sont
différentes de ce que nous appelons les perceptions individuelles et les
perceptions communes. Les perceptions subjectives correspondent à peu près aux
perceptions individuelles non validées par la méthode scientifique et les connaissances
objectives aux perceptions communes appuyées par des théories scientifiques. Dans
le cadre de nos investigations, la perception est d’abord et avant tout un
phénomène sensible, qui peut concerner un seul individu tout comme il peut être
commun à plusieurs individus, sans jugement de valeur préalable. Pour nous,
toute connaissance scientifique est une perception commune et toute perception
commune est aussi une perception individuelle pour les individus qui la
partagent.</span></div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-47443541181671908702017-02-14T08:46:00.000-08:002017-02-14T08:46:13.096-08:00Les fondements de la perception<blockquote class="tr_bq">
<i><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Rappel : L’être humain se
repère dans son environnement notamment à l’aide de ses organes sensoriels. Il
fait l’expérience de sensations par ces organes et il fait l’expérience de
concepts par sa pensée. La perception est ce qui généralise la sensation et la
conception.</span></i></blockquote>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfhy6FJgJQhV8mpm4Iyv_8GOdLNqgZucQ1QuhPCz8Bkww7G4BNAHULCHEAymqh5oomavhpU6WItZrkyDn0UBfAv9zOrgKbr9-IdG2CGDCR9-0Kv5T11lPe9aBJHQGod0za_voXGULLaQDa/s1600/Rene_Magritte_photography.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="216" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfhy6FJgJQhV8mpm4Iyv_8GOdLNqgZucQ1QuhPCz8Bkww7G4BNAHULCHEAymqh5oomavhpU6WItZrkyDn0UBfAv9zOrgKbr9-IdG2CGDCR9-0Kv5T11lPe9aBJHQGod0za_voXGULLaQDa/s320/Rene_Magritte_photography.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">René Magritte, artiste-peintre, source Wikimedia</span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Imaginons
un homme en train de se promener dans une forêt inhospitalière au crépuscule.
Tout à coup, l’homme se fige et toute son attention se porte sur un bout de
bois tordu qui dépasse des herbes et qu’il a pris pour un serpent. À cause de
la pénombre, il ne peut pas tout de suite se rendre compte de son erreur et il
pense vraiment que le bout de bois est un serpent. Immédiatement son corps se
met en alerte afin de se défendre ou de s’enfuir devant la menace perçue. Bien
au chaud, entouré de ses amis, il racontera plus tard comment il a cru voir un
serpent qui s’est révélé au bout d’un moment n’être qu’un simple morceau de
bois.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Cette
histoire illustre bien le rôle essentiel des sens dans la perception. Si l’homme
n’avait pas vu le bout de bois, il n’aurait pas pu le prendre pour un serpent.
En revanche, il aurait pu tomber sur un vrai serpent qu’il aurait correctement
identifié comme un danger. Étant un être humain, il a l’avantage de pouvoir
employer des symboles pour raconter son expérience plus tard à ses amis. Mais
même sans cette capacité de communiquer, d’autres animaux démontrent la même
propension à percevoir des êtres animés ou inanimés dans leur environnement et
à réagir en fonction de ce qu’ils perçoivent.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Dans la
pratique de la méditation, on commence souvent en portant attention aux
sensations premières qui proviennent des sens. Par exemple, la sensation de l’air
qui entre et sort des narines pendant la respiration est une chose à laquelle
on ne pense d’ordinaire jamais mais à laquelle il est facile de s’attarder
lorsqu’on a pris une pose méditative et calmé notre esprit.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">La dernière
fois, nous avons choisi de prendre comme base de la perception les interactions
issues de la coexistence. Dans l’histoire du promeneur, les êtres comprennent,
entre autres, l’homme, le bout de bois et les amis à qui l’homme raconte son
expérience. Ce qui n’est pas dit, c’est comment l’homme s’est trompé
et a pris le bout de bois pour un serpent. Même s’il a bel et bien cru voir un
serpent, on comprend que c’est en apercevant le bout de bois grâce à la vision
que lui procurent ses yeux que l’homme a d’abord eu la possibilité de se tromper.
Ensuite seulement la disposition du bout de bois partiellement
dissimulé dans les herbes et difficile à distinguer dans la pénombre a donné à l’homme l’illusion d’un serpent. Cette illusion se produit évidemment
dans l’esprit du protagoniste et non dans son environnement, pourtant cet
aspect de son expérience lui échappe complètement tant et aussi longtemps qu’il
ne s’est pas rendu compte de son erreur.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">La langue d’usage
commun — au moins le français — ne permet pas de distinguer, sans autres
informations, si un être sensible veut dire l’être qui perçoit ou l’être qui
est perçu. Il s’agit peut-être là d’une sagesse puisque le serpent est bel et
bien considéré existant par le promeneur dans les bois, ne serait-ce que pour pouvoir
ensuite se rendre compte de son erreur. En racontant son expérience à ses amis,
il se trouve que l’homme dit qu’il a cru voir un serpent. Il importe peu à ce
moment de l’histoire de savoir si le serpent est réel ou une illusion. Puisque
nous sommes dans le cadre d’une réflexion sur la coexistence et que ce qui nous
intéresse ce sont les sensations et les perceptions de l’être humain, il est
naturel de suivre l’usage courant et de ne pas présumer que l’être sensible est
précisément ce qui perçoit ou ce qui est perçu. Ce qui importe, c’est de savoir
qu’il est question de perception. Dans notre exemple, le serpent peut
correctement être désigné comme un être sensible puisqu’il est perçu par le
promeneur, même si par la suite il se révèle n’être qu’une illusion.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><br /></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">En
suivant cette façon de concevoir l’existence sensible, nous en arrivons à
définir un ensemble de perceptions, lesquelles peuvent parfois être illusoires,
mais qui se conçoivent bien, soit comme des expériences directes des sens ou
soit comme des expériences de l’esprit. En prenant les perceptions directes des
sens comme sous-ensemble nécessaire, on construit le reste de l’ensemble de
manière à ce qu’il soit complet et bien défini, sans chercher à en faire une
description exhaustive. De cette façon, nous avons établi un fondement solide
pour désigner et comprendre la perception.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-23056663660048690042016-12-22T11:41:00.000-08:002016-12-22T11:41:34.039-08:00Théorie de l’existence sensible<blockquote class="tr_bq">
<br /><i><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: 12pt;">Rappel : </span><span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;"> </span><span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Nous
nous sommes fixés comme objectif de comprendre la coexistence à partir de la
vision anthropologique du sociologue Norbert Elias. Nous avons d’abord exploré
une théorie de l’existence matérielle fondée sur les connaissances de la chimie
contemporaine. Cette conception s’est montrée aisément applicable à la
désignation de choses comme l’eau, la Terre, l’acide aminé. Le cas de la
molécule du prion, par contre, a révélé la difficulté de signifier la vie sur
la seule base d’une théorie matérielle. En effet, puisque la molécule du prion
est produite par les mammifères, elle fait forcément partie de la biosphère.
Mais l’être humain s’intéresse au prion d’abord et avant tout en raison de sa
relation de cause à effet avec une maladie mortelle qui survient — que ce soit spontanément
ou par contamination — lorsque cette molécule se conforme mal et se reproduit
dans le corps de l’animal infecté. Le prion est donc plus volontiers associé à
la mort qu’à la vie.</span></i></blockquote>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3JxdscKbNdFYJ_-D-WUR3VWH0NQk2ALzaZq7x3dyA7lCmtQI5ikCBy5cl7oxIPB2AbJw6OsAqaEK9e5WZ0bQIuvhp290D4SvPDaFL0SnwL2qzyMbABNV6fpTKjy7oHoMu9D_adxiBGIms/s1600/490px-Descartes_diagram.png" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3JxdscKbNdFYJ_-D-WUR3VWH0NQk2ALzaZq7x3dyA7lCmtQI5ikCBy5cl7oxIPB2AbJw6OsAqaEK9e5WZ0bQIuvhp290D4SvPDaFL0SnwL2qzyMbABNV6fpTKjy7oHoMu9D_adxiBGIms/s320/490px-Descartes_diagram.png" width="261" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">René Descartes, Traité de l'Homme (wikimedia)</td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Le
prion est bien un être matériel puisque c’est une molécule dont on connaît
exactement la composition chimique, même si sa conformation exacte résiste
encore à l’examen des biochimistes. Cependant, le prion est plus adéquatement
décrit comme un être qu’il est important de repérer dans l’environnement humain
au sens de la théorie des symboles d’Elias. En effet, rappelons que l’être
humain est considéré comme un animal qui utilise des symboles pour se repérer
dans son environnement, pour communiquer avec ses semblables et pour transmettre
son savoir accumulé aux prochaines générations. En tant que symbole, le prion
est utilisé par l’être humain pour repérer la maladie de Creutzfeld-Jacob et
des maladies similaires chez les animaux. Les scientifiques utilisent le prion
et son autre symbole PrP<sup>sc</sup> pour communiquer entre eux les résultats
de leurs recherches sur la protéine en question. On peut imaginer qu’un jour on
saura guérir de la maladie et qu’à l’avenir on préservera ce savoir. Ni la
forme, ni le mode de reproduction du prion ne sont encore connus, mais il n’y a
aucun doute que le prion existe et on cherche évidemment à améliorer nos
connaissances sur cet être.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">À
partir de cette observation, nous sommes conduits à chercher une définition de
l’être qui permette de mieux saisir le prion et toute autre chose se trouvant en
étroite relation avec la vie humaine mais difficile à symboliser dans le cadre
d’une théorie de l’existence matérielle. Pour ce faire, nous allons revenir au
point de départ d’Elias, soit la biologie et emprunter un autre chemin.</span><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: 12pt;"> </span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Pour
Élias, les symboles de base sont produits par le biais de sonorités qu’émettent
les êtres humains. C’est par le développement d’une extraordinaire variété de
séquences sonores employées, mémorisées et transmises que l’humain aurait
acquis sa spécificité. Pour
nous, l’écriture et la gestuelle — comme la langue des signes — ne diffèrent
pas de la parole dans leur usage : elles se qualifient toutes comme des
utilisations de symboles par l’animal humain. En effet, elles ont en commun d’être
émises, perçues et mémorisées par l’humain pour se repérer dans son environnement.
De ce point de vue, une chose indispensable à l’existence humaine est le
phénomène de la perception. Les humains identifient facilement cinq sens :
la vue, l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat. On inclut aussi le sens de
l’équilibre, la proprioception — ou la perception de la position du corps dans
l’espace—, la thermoception — la perception de la chaleur — et la nociception,
associée à la douleur. On trouve chez d’autres animaux les sens de
l’électroception — perception des champs électriques —, la magnétoception —
perception des champs magnétiques — et l’écholocalisation, associée aux ondes
sonores et ultrasonores. Les sens sont propres à chaque individu : seul
l’animal qui a les organes appropriés reçoit directement l’information apportée
par ses sens. Dans le corps de l’animal, on comprend actuellement que les informations
recueillies par les sens se perpétuent et entrent en relation les unes avec les
autres pour générer de nouvelles informations. La science regarde du
côté des neurones et de leurs interrelations pour expliquer ce phénomène en
termes matériels. Du point de vue de la théorie des symboles, ce qui nous
intéresse surtout c’est que l’humain s’appuie sur cette activité interne de
l’individu pour générer et transmettre des symboles par l’intermédiaire de
gestes et de sons. Sans nécessairement en connaître les successions exactes, on
peut imaginer des continuités de symboles dans l’expérience individuelle depuis
la perception des symboles par les sens, leur considération dans une suite de
pensées conceptuelles et leur expression à l’attention d’autres individus. Dans
ce contexte, la perception signifiera indifféremment l’expérience sensorielle
associée aux organes et la conception qui relève, elle, de la pensée.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Cette
théorie de l’existence sensible reposera donc sur la perception. On dira qu’un
être sensible est une chose qui perçoit. Notons que si cette définition est
pratiquement tautologique à première vue, on la retrouve dans des philosophies
orientales de longue date. La perception n’est pas une chose statique, séparée
du support des organes sensoriels ou de la pensée. Elle est plutôt comparable à
un mouvement, un changement d’état. En percevant, l’être sensible se
transforme. Pour que la perception ait un sens, il y a présomption d’une continuité
de l’être d’avant la perception avec celui qui la suit. Prenons l’exemple de
l’œil, l’organe de la vue. L’œil existe pour voir. Physiquement, l’œil reçoit l’énergie
lumineuse, la focalise sur la rétine où des cellules sensibles à différents
types de lumière permettent d’informer l’organisme voyant sur son
environnement. C’est un cas particulier de ce qu’on appelle une perception
directe ou immédiate. La forme précise qui apparaît et les phénomènes physiques
en jeu sont moins importants que la faculté de transformer la lumière captée en
objet de la pensée. Il n’y a pas de possibilité d’erreur dans une perception
directe. Tel qu’observable dans la continuité de l’activité mentale de l’animal,
la forme captée dure au-delà de la perception directe. Elle peut être captée à
nouveau par des cellules nerveuses, par exemple, et se transmettre par l’action
de la force électrique sur des molécules ionisées. Ainsi, rien n’empêche de
voir l’activité nerveuse comme une multitude d’êtres sensibles qui perçoivent
et communiquent entre eux. Il vaut mieux cependant ne pas s’attacher
exclusivement à des représentations biologiques de la pensée. On peut aussi
bien imaginer que les perceptions d’un être sensible coexistent et se meuvent de
façon comparable à l’eau de l’océan qui s’agite sous la force des vents et des
flots. En fait, cette image est souvent évoquée par les humains pratiquant la
méditation, une forme d’introspection visant à donner à l’individu une
connaissance directe du fonctionnement de ses propres pensées. Un esprit agité
sera ainsi comparé à une mer démontée et un esprit clair, une mer lisse.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">La
perception participe à la fois de l’être qui reçoit une forme et de la forme
reçue. Par exemple, la perception directe du Soleil ne se fait pas sans
l’existence corporelle de l’œil qui reçoit la lumière de l’astre ni sans l’image
du disque solaire projetée sur la rétine. </span><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: 12pt;">Sans chercher à
jouer avec les mots, nous commençons à voir que cette compréhension de l’existence
sensible peut être étendue à bien des choses qui ne sont pas habituellement considérés
comme des êtres sensibles. L’œil en est un exemple, mais par extension on pourrait
aussi bien dire d’un atome qui capte de l’énergie qu’il est un être matériel
qui perçoit de l’énergie. Il y a bien sûr une contradiction apparente entre l’usage
courant qui réserve la perception aux animaux et aux esprits et cette
définition de la perception qui semble confondre des catégories que l’humain
trouve important de distinguer. Cette difficulté intervient justement en raison
de l’utilisation de symboles par l’être humain pour se repérer. En Occident, le
verbe « percevoir » est apparu au XII</span><sup style="font-family: Verdana, sans-serif;">ème</sup><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: 12pt;"> siècle pour
signifier l’action de se rendre compte de quelque chose. Il est bien entendu
que cette action joue un rôle crucial dans la transmission de connaissances et
qu’elle est indispensable aux animaux dans leur vie de tous les jours. Il n’est
pas question ici de nier la différence pour les humains entre les perceptions d’un
animal vivant et les changements d’état de la matière inerte sous l’effet de l’énergie.
Simplement, il s’agit de choisir une définition objective de la perception pour
élaborer une théorie de l’existence qui se prête à la réfutation par le
raisonnement. Dans la théorie de l’existence matérielle que nous avons élaborée
antérieurement, les unités de base choisies étaient les atomes même si nous savons que ces
derniers sont constitués d’énergie, en raison du savoir que nous avons hérité du
physicien Albert Einstein. L’important pour nous était d’avoir des éléments de
base. Pour notre théorie de l’existence sensible, il n’y a pas de science
exacte qui puisse nous informer sur les perceptions de base. Au mieux, nous
pouvons suivre l’usage et poser qu’il existe des perceptions de base, à partir
desquelles se construisent les perceptions animales et les conceptions
mentales, sans fixer de critère pour départager les êtres sensibles qui peuvent
tout aussi bien relever du vivant ou que de la matière inerte.</span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">En
guise d’illustration, revenons au prion. Le prion est-il un être sensible?
Avant que nous ne connaissions sa composition chimique, on se rendait compte de
son existence par la déduction : certaines maladies dégénératives du
système nerveux ne pouvaient s’expliquer que par l’existence d’un pathogène de taille
virale ou inférieure se propageant d’un individu à l’autre d’une même espèce
par la voie alimentaire. Il est admis qu’une bactérie est un être vivant,
puisqu’elle est un être unicellulaire et que, par convention, toute cellule est
de l’ordre du vivant. On peut également considérer que les virus sont des êtres
vivants, en vertu du matériel génétique qui leur permet de se répliquer à l’intérieur
de cellules vivantes. Tant les bactéries que les virus possèdent une enveloppe et
des protéines sur leur surface extérieure pour interagir avec leur environnement
— bien que les virus ne l’expriment que pour une partie de leur cycle de
reproduction. Pour cette raison, on peut les considérer sans ambiguïté comme
des êtres sensibles. Mais que dire du pathogène qu’est le prion? On sait
maintenant qu’il résulte d’une malformation d’une certaine protéine de l’animal
mammifère, la protéine PrP, mais qu’il n’a pas en soi de matériel génétique autre
que sa conformation, qui est maladive précisément parce que facilement communicable
à des protéines PrP saines, au détriment de la santé de l’animal. Pourtant, la
conformation se reproduit fidèlement, en certains cas d’une espèce à l’autre
comme pour la maladie de la vache folle, et elle est spécifique à l’espèce de l’animal
affecté au départ. D’une certaine façon, on pourrait dire que le prion est
lui-même son propre matériel génétique et qu’il se reproduit en agissant sur la
protéine saine. D’un autre côté, le prion est bien plus stable que la protéine
PrP dont il est issu et en ce sens c’est la protéine PrP qui est l’être
sensible et le prion, par sa présence, un simple catalyseur de la
transformation de la protéine saine en prion. La différence importe peu pour l’animal
qui en souffre, y compris l’humain qui cherche avant tout la prévention et la guérison.
Pour la suite de la discussion, faisons donc le choix de prendre comme base de la
perception les interactions issues de la coexistence, sans présumer ni exclure
d’animations à attribuer aux êtres en présence. Autrement dit, on dira
indifféremment que l’humain perçoit un animal, que l’œil perçoit une image, que
la cellule perçoit ses voisines, qu’un récepteur cellulaire perçoit une
hormone, sans distinguer la nature vivante ou inerte des êtres en présence.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-82461957224540514782016-11-03T13:13:00.000-07:002016-11-03T13:13:32.320-07:00La signification de la vie matérielle<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Rappel</span> </blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Nous inspirant de la théorie des symboles de Norbert Elias, nous avons choisi la biologie comme point de départ à notre étude de la coexistence humaine. Aux fins de l’exposition, nous avons fixé la signification de certains symboles spéciaux de la langue. En particulier, la chose sert à désigner la réponse à une interrogation d’un être humain. De même, l’être a comme fonction de désigner l’appartenance à un ensemble repéré par un être humain. Nous avons remarqué que le symbole de la coexistence humaine est communément utilisé pour signifier la présence physique d’êtres humains sur un territoire donné sans qu’il y ait de guerre. Nous avons écarté cette signification et nous avons entrepris de nuancer la signification du symbole d’existence selon différents niveaux de connaissance. Notre premier niveau d’observation a été celui des atomes tels qu’ils sont utilisés en chimie. Nous basant sur les connaissances de la chimie et de la physique, nous avons posé qu’il existe en tout temps un nombre fini d’atomes dans la voie lactée et à plus forte raison sur la Terre. Nous avons montré qu’en prenant les atomes comme éléments de base et le symbole d’ensemble pour signifier toute relation, il est possible de désigner n’importe quel être matériel terrestre, allant de l’atome d’hydrogène à la Terre entière.</span></blockquote>
<div>
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCFHyiy4Rc5nfRtx_G3Fkgd2LmM_kXb5WQwJs4zSwht98Jt6RH9IYGEzSzeSmYKlUX2niiP7npCk07CAzHxCyFgAJAbjpzkmnXJ2ogvRKRnkJDW87LvxIbaKAGcPp7j9JDzDw2Asbe7Hab/s1600/Glycine+crystals+crystalised+from+water+seen+under+polarisation+microscope.jpg" /></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Cristaux de glycine sous un microscope polarisant (C) Jerzy Gubernator, reproduit avec la permission de l'Institut Metanexus, www.metanexus.net, sous licence <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/us/">CC BY-NC-ND 3.0 US</a></span></td></tr>
</tbody></table>
<div>
<br /></div>
<div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><b>La signification de la vie matérielle</b></span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La conception d’existence matérielle que nous avons développée est fondée sur l’existence des atomes du tableau périodique des éléments. Cette théorie comporte l’avantage de faire coïncider la signification du mot « matière » avec son utilisation en chimie, une discipline incontournable dans l’orientation des êtres humains. On sait par les connaissances de la physique quantique et de l’astrophysique que la matière et l’énergie ne sont pas séparables sous certaines conditions extrêmes, comme au cœur des trous noirs ou lors de l’expansion primordiale à l’origine de la radiation cosmique de fond détectable par radiotélescope. Même les particules comme les électrons sont correctement repérables en physique sous forme d’ondes. Les recherches en physique quantique font deviner qu’il existe une particule non encore détectée, le graviton, qui serait le vecteur de la force gravitationnelle et qui expliquerait l’existence de la matière telle que nous la percevons. Cependant, la matière telle qu’elle est signifiée en chimie reste actuellement l’utilisation la mieux développée pour penser les fondements de la vie matérielle.</span></div>
</div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><div>
La biochimie a permis d’identifier une vingtaine de composés organiques à partir desquels sont constituées les plus importantes molécules qu’on trouve dans les êtres vivants après l’eau. Ces composés organiques font partie de l’ensemble des acides aminés, dont le nom renvoie aux possibilités d’interactions chimiques de ces composés. Les acides aminés et d’autres groupes moléculaires forment ensemble des compositions plus complexes appelées protéines, membranes, organites, virus, gènes, entre autres choses qui sont associées au phénomène de la vie microscopique. Bien que la biologie définisse traditionnellement la cellule comme base du vivant, nous allons procéder autrement. La raison pour laquelle la cellule a été choisie comme base est certainement due aux limites des premiers instruments d’observation. On a d’abord identifié la cellule comme la structure de base commune des êtres vivants avant d’être capable de différencier son contenu et d’identifier les organites, puis les virus et les acides aminés. En fait, la cellule est en perpétuel changement depuis sa formation et dans sa durée, au fur et à mesure des interactions chimiques et physiques qui la touchent, jusqu’à la disparition de sa forme, sans que disparaissent nécessairement ses composants organiques au niveau des acides aminés. Ce qui persiste durant la vie de la cellule, c’est une régularité de composition et de processus organiques qui permettent à l’être humain de la repérer et de lui attribuer son symbole spécifique.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Une bonne raison d’abandonner la notion de cellule comme base du vivant, c’est la propension de l’être humain à l’anthropomorphisme. Puisque nous passons par un stade unicellulaire lors de la reproduction, il va de soi d’éprouver de l’attachement pour la forme cellulaire et de l’aversion pour les êtres matériels comme les virus qui se reproduisent en se servant des protéines et des organites trouvés dans une cellule, parfois au détriment de la survie de l’hôte. Nous ne voulons pas introduire la notion de morale au niveau microscopique, ce qui supposerait un libre arbitre bien au-delà de la compétence des microbes connus.</div>
<div>
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><a href="http://javigurumi.blogspot.ca/2010/04/glycine-amino-acid.html"><img border="0" height="153" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLt2KaoH7nrdR0LzmQyP8crSfKpwbS_q0jvL8BtrYp2sC23A912lkeF_R1lP-9pkwagDatQ79inhlR5sF5DEFa7vQ4-I0lfw6Z8DzHDXYKyR0x-DLnZzW97JUHidIV1VckTb2NqeO6u3u4/s200/GlycineSmall1.jpg" width="200" /></a></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><a href="http://javigurumi.blogspot.ca/2010/04/glycine-amino-acid.html">Bébé glycine, (c) prim & plush</a></td></tr>
</tbody></table>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1738773"><img border="0" height="115" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOmLGjykvn1kUMjwv4EkWIZsszMqU9YH6yvWwf2Nb_7ivT02gjH1aRafrd_VQzwN00Myag2xBMFIgqBDkVS1uvkyYmcw6WdMAcZbuVAUU_z0Y2OuTOhl-1io895HAHq3POpo3gjATgYYKr/s200/Glycine-2D-skeletal.png" width="200" /></a></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1738773">wikimedia</a></td></tr>
</tbody></table>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><a href="http://www.daviddarling.info/encyclopedia/G/glycine.html"><img border="0" height="124" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHbKVM9IPw7SpC04WZQOE38hFfr0Y04G3FURu_7lPnvOcri2feCO5qe86Qs8-ynFBQuS47WAASiiSvy67nETNYZf7ezxmocxc5sW1LbeVsu7fO6leWhxpSLHShABsjFt3-M0B6uFySSGwX/s200/glycine.jpg" width="200" /></a></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><a href="http://www.daviddarling.info/encyclopedia/G/glycine.html">(c) The Worlds of David Darling</a></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-size: 12pt;">Les
trois illustrations ci-dessus sont utilisées pour indiquer la molécule de
glycine, le plus simple des acides aminés. Dans le symbole chimique NH</span><sub>2</sub><span style="font-size: 12pt;">CH</span><sub>2</sub><span style="font-size: 12pt;">COOH,
on repère aisément l’ensemble des atomes de la glycine : cinq atomes
d’hydrogène (H), deux atomes d’oxygène (O), deux atomes de carbone (C) et un
atome d’azote (N). L'illustration de gauche sert à indiquer la structure de la
glycine de façon schématique et les experts l’emploient en sachant implicitement
comment ajouter les atomes manquants pour reconstruire le modèle de l'illustration de droite où les boules de couleur correspondent aux atomes (les blanches
pour l’hydrogène, les rouges pour l’oxygène et la bleue pour l’azote). L'illustration du milieu montre une molécule de glycine tricotée par une
biochimiste (pour accéder aux sources, suivre les hyperliens associés aux images).
Par convention, la glycine est symbolisée par une forme moléculaire
électriquement neutre. Dans les êtres vivants, la glycine se retrouve en
solution aqueuse, autrement dit en présence d’eau à l’état liquide, ce qui fait
tantôt rompre le lien attendu entre l’oxygène et le proton d’hydrogène associé
(dans la deuxième illustration, le lien entre la boule rouge et la boule
blanche) ou créer un lien entre l’azote et un troisième proton d’hydrogène (une
troisième boule blanche qui serait liée à la boule bleue). Ainsi, la glycine,
lorsqu’elle existe dans un être vivant est plus correctement repérée comme un
composé ionique avec une charge positive du côté de l’azote, une charge
négative du côté des atomes d’oxygène ou les deux en même temps, les charges
opposées étant maintenues à distance par la structure relativement rigide
figurée dans la première illustration. La photo d’en-tête de cet article a été
prise par le biochimiste Jerzy Gubernator à l’aide d’un microscope polarisant.
On y voit des cristaux de glycine colorés par le microscope.</span></div>
</span>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Je
suis conscient qu’il est difficile de mettre de côté l’idée que la cellule est
la base du vivant. Il n’y a pas de doute que les cellules sont des êtres
vivants microscopiques. Dans la pensée commune, les virus sont aussi considérés
comme des êtres vivants, du fait de leur adaptabilité à la réponse immunitaire
des êtres multicellulaires qui tentent de les éliminer, même si les virus
dépendent d’une cellule hôte pour certains processus cruciaux à leur
reproduction et qu’ils n’existeraient donc pas sans les cellules. Cependant, certains
organites cellulaires comme les mitochondries et les chloroplastes, essentiels
à la vie animale et végétale, sont aussi de bons candidats à classer parmi les
vivants, en vertu de la théorie endosymbiotique, laquelle explique la
coexistence d’organites différenciés dans la cellule par des absorptions
successives d’êtres qui se reproduisaient autrefois indépendamment et qui en
sont venus à partager les ressources disponibles dans l’environnement
cellulaire, leur reproduction commune étant assurée par une harmonisation du
matériel génétique cellulaire.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Rappelons
que notre point de départ est une théorie des symboles bien ancrée dans les
rapports humains. La question de repérer les plus petites composantes de la vie
n’a de sens pour nous que dans la mesure où elle nous permet d’améliorer notre
connaissance de la vie en tant que symbole utilisé par les êtres humains. Pour
les êtres humains, les atomes sont des êtres matériels mais non des êtres
vivants. De même, les cellules sont sans ambiguïté des êtres vivants.
Cependant, les êtres humains vont volontiers utiliser le symbole de la vie pour
signifier l’intervalle entre l’apparition d’une chose et sa disparition. Par
exemple, la vie utile d’un véhicule automobile désigne son utilisation comme
moyen de transport depuis sa construction jusqu’à son recyclage. La vie d’une
étoile va de la contraction gravitationnelle d’une nébuleuse jusqu’à son
passage à l’état final soit de naine blanche, d’étoile à neutrons ou de trou
noir. Ainsi, la vie est d’abord et avant tout utilisée pour désigner des
processus, le plus important étant la vie humaine. Ce n’est que par
indifférenciation des différentes configurations tout au long d’un processus
qu’on en vient à utiliser la vie comme attribut d’une configuration
particulière. Il n’est pas nécessaire de séparer les êtres vivants des êtres
matériels dans la mesure où tous les êtres vivants sont aussi des êtres
matériels. Par contre, la vie humaine est dans son déroulement étroitement liée
à la vie animale, la vie végétale et bon nombre de processus similaires ayant
lieu sur la Terre. Il y a un ensemble d’atomes qu’on retrouve dans les acides
aminés, le phosphore, les minéraux et les métaux qui se composent et se
recomposent pour constituer le corps des êtres vivants et qui reste relativement
inchangé au niveau atomique depuis l’apparition de la vie organique. Cet
ensemble est bien défini au sens de notre théorie de l’existence matérielle et
c’est ce qu’on appelle couramment la biosphère.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Forts
de cette analyse, nous allons choisir la biosphère comme signification première
de la vie matérielle, avec un intérêt marqué pour les processus repérés par les
êtres humains, depuis les liens organiques moléculaires jusqu’aux
transformations d’ampleur planétaire en passant par l’utilisation des symboles.
L’être humain lui-même peut être vu comme un processus de la biosphère capable
de conserver avec précision et d’affiner des moyens d’orientation sophistiqués
de génération en génération à l’aide de symboles, ce qui lui confère une
influence significative sur les changements à long terme de la biosphère. En
l’état actuel du savoir, l’être humain sait reconnaître le génome — ou matériel génétique — des organismes
vivants et s’affaire à répertorier le protéome, soit l’ensemble des protéines
du vivant en fonction de l’espèce et du développement individuel. Il est arrivé
que des scientifiques attribuent de l’égoïsme aux gènes, ce que nous ne ferons
pas ici pour des raisons de clarté d’exposition. Cependant, en tant que
processus de la biosphère, il est en accord avec notre théorie de considérer
les gènes et les protéines comme des êtres vivants. Il s’agit simplement de ne
pas leur conférer la valeur morale intrinsèque que l’usage a donnée aux vies
humaine et animale.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><a href="http://www.cureffi.org/2016/06/28/introductory-reading-list/"><img border="0" height="134" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaKkdrX-jId-G-tlvUeYSGO1u4GcRKtf5TRPPBtu_ZjAawlR3w1exGPsJyhSLLkwRtVLiFU3WaxBz8vdQktcCw6yQgaeG-xkdvwtC0dDwP_LqGCI4z8wBYKQXU1zCMsXkeWEpIxMtt-a4B/s400/prion_hypothese.png" width="400" /></a></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><a href="http://www.cureffi.org/2016/06/28/introductory-reading-list/">Modifié, Illustration originale de CureFFI.org</a></span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Pour
bien illustrer l’erreur de perception qui est possible si on désigne une
protéine comme un être vivant, considérons les maladies à prions que sont la
maladie de Creutzfeldt-Jakob chez l’être
humain et l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) — plus connue sous le nom
de maladie de la vache folle.</span><span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: 12pt;"> </span></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTjnf44BHBOtBHM8FbAXgAaC54go-naXzykupdgEhFVk1jSjkajV-8B12jA-U_M5Ew6ezcyX3jhW7cinT1mYBsvmgkpEG20eVMjGexqlCEKsQ831R2w9tJNbONeOCCMAWboGitJ7RQKjp6/s1600/prion_souches.png" /></a></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA 4.0</a></span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;"><br />Le
prion est une protéine pathogène qui n’apparaît dans la biosphère que si elle
est préalablement assemblée à l’intérieur d’une cellule par des processus
associés à la vie ordinaire de cette dernière. La conformation de la protéine lors
de sa création est la même chez tous les mammifères qui ont les gènes
appropriés et c’est une configuration inoffensive. Elle se retrouve principalement
à la surface extérieure de la cellule et bien que son rôle cellulaire ne soit
pas entièrement élucidé, elle est peut-être essentielle pendant une courte
période de développement du cerveau de l’embryon, tel qu’observé chez certains
rats. Cependant, il arrive que la protéine originale change de forme et se
mette à communiquer cette forme à d’autres protéines de même composition. Il s’ensuit
une multiplication exponentielle de cette forme maintenant pathogène, causant
la mort des neurones et la dégénérescence du cerveau. Pire encore, le prion acquiert
par sa conformation une résistance à la digestion et peut se transmettre d’un
individu à l’autre s’il est ingéré. Il peut ainsi parfois se communiquer d’une
espèce à l’autre, comme il s’est avéré pour l’ESB du bœuf vers l’être humain, forçant
dans ce cas particulier des changements dans la réglementation de l’élevage et
du commerce alimentaire. Pour en savoir plus, le site CureFFI.org est une excellente source anglophone d'informations sur les maladies à prions.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Lorsque
nous disons que les protéines sont des êtres vivants, nous disons simplement
que ce sont des êtres matériels qui font partie de la biosphère. Le prion est
virulent mais n’est pas plus vivant pour autant que la protéine sous sa forme
originale. Du point de vue du développement de la vie humaine, la protéine normale
est créée par l’organisme et disparaît lorsqu’elle est éliminée ou devient
pathogène. Du point de vue de la maladie et de son évolution, le prion apparaît
spontanément ou par contamination de forme et persiste jusqu’à la mort de l’hôte.
De même un atome de carbone peut se retrouver tout aussi bien dans l’être
humain vivant que dans du calcaire non-vivant. Il devient en quelque sorte impossible
ou à tout le moins trompeur de séparer les êtres vivants du non-vivant sans
différencier le contexte. Pour cette raison, notre prochain niveau d'observation sera non pas le monde vivant mais le monde sensible.</span></div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-57003702590111095312016-10-23T14:35:00.000-07:002016-10-23T14:35:22.780-07:00Les liens des êtres matériels<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9UQsvjihaqOXcyHmzqYSSEV6TbAnACqoIR2Q3pn9Xf6vtIVDzdKDydS7Xwn2YYnNa2PgyOvJXJ6FGS5CqIa2OyZsVL7Nej0bAqd9kJqbly3X2vzKJvXrH2abYh1ngexb_1gw4XnsyC331/s1600/469px-Gianlorenzo_bernini%252C_bozzetti_della_collezione_chigi%252C_carit%25C3%25A0%252C_1627-28.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9UQsvjihaqOXcyHmzqYSSEV6TbAnACqoIR2Q3pn9Xf6vtIVDzdKDydS7Xwn2YYnNa2PgyOvJXJ6FGS5CqIa2OyZsVL7Nej0bAqd9kJqbly3X2vzKJvXrH2abYh1ngexb_1gw4XnsyC331/s1600/469px-Gianlorenzo_bernini%252C_bozzetti_della_collezione_chigi%252C_carit%25C3%25A0%252C_1627-28.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30525035">Par Sailko — Travail personnel, CC BY 3.0</a></span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">La
dernière <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/10/theorie-de-lexistence-materielle.html">fois</a>,
nous avons évoqué un ensemble fini d’atomes, soit ceux qui composent la voie
lactée. La physique nous enseigne que depuis l’apparition de cette galaxie, il
s’est produit et il se produit encore l’apparition et la disparition d’atomes à
travers divers phénomènes dont les plus notables sont la fusion nucléaire dans
les étoiles, la capture au sein des singularités (les trous noirs), la
décomposition radioactive et les chocs à des vitesses atteignant ou surpassant
celles qu’on produit dans les collisionneurs. Mais exception faite de ces
phénomènes, repérés et symbolisés surtout en physique, l’être humain repère l’atome
par le nombre de protons qu’il y a dans une chose appelée nucléide, où les
protons et les neutrons sont ensemble sans jamais se séparer ni adopter de
nouveaux protons ou de nouveaux neutrons<a href="file:///D:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/Essai/Les%20liens%20atomiques%20des%20%C3%AAtres%20mat%C3%A9riels.docx#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 12pt; line-height: 107%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a>.
À l’échelle de la vie humaine, pour laquelle la Terre semble exister en
permanence, les atomes sont communément considérés comme les unités
indivisibles de la matière.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Notre
théorie de l’existence matérielle s’inspire des connaissances de la chimie et postule
l’existence d’un ensemble fini d’êtres élémentaires appelés les atomes. Les
êtres sont définis comme des imbrications finies d’ensembles tels que les plus
petits ne contiennent que des atomes. Par exemple, l’ensemble des molécules de
la Terre à un moment donné est un être matériel bien défini, de même que
l’ensemble des molécules de la Terre à un autre moment donné. De ce point de
vue précis bien que réducteur pour les êtres vivants, on peut considérer la
Terre comme le symbole d’un ensemble ordonné d’ensembles de molécules, depuis
la formation de l’astre jusqu’à sa disparition éventuelle, très loin dans l’avenir.
C’est une façon pour l’être humain de repérer la planète Terre indépendamment
du temps, de la composition moléculaire ou de toute position relative à
d’autres êtres. L’être matériel Terre, défini de cette façon, est en correspondance
directe avec les divers symboles qui ont été utilisés jusqu’à maintenant par
les êtres humains. C’est un symbole très intéressant pour nous puisque cet être
nous permet d’avoir un repère commun, sans égard aux circonstances particulières
des êtres humains.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Parmi
les êtres matériels terrestres, les molécules sont utilisées avec une
extraordinaire précision dans les disciplines de la chimie et de la physique. L’être
humain repère la molécule comme un ensemble d’atomes réunis par des forces et
des énergies. L’être moléculaire est compris comme moins stable que l’être
atomique et peut apparaître ou disparaître dans des réactions chimiques. Par
exemple, quand il compose du bois, un ensemble de molécules de carbone, d’oxygène,
d’hydrogène et d’azote, lorsqu’il est suffisamment chauffé, se recompose en
vapeur d’eau et en charbon, le charbon disparaissant au contact de l’oxygène de
l’air ambiant pour produire des gaz, des cendres et de la chaleur d’une manière
qui est employée depuis toujours par les êtres humains. Bien sûr, le bois est
un symbole dont la signification est beaucoup plus raffinée qu’un simple ensemble
de molécules, mais il est humainement important de connaître sa propriété de
combustible, qui est en lien direct avec la réactivité chimique de ses
molécules constituantes.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Par
l’astrophysique, nous savons que les atomes terrestres ne sont pas différents
des autres atomes de la voie lactée, exception faite bien entendu de leur
appartenance à la Terre. Ainsi, des molécules d’eau sont imaginables ailleurs
que sur la Terre, de même que des êtres matériels aussi complexes que des
protéines. Il n’est pas facile d’imaginer des êtres qui utilisent des symboles
ailleurs que sur la Terre, mais rien dans la physique actuelle ne permet de
dire que c’est impossible.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Une
molécule n’est pas permanente, nous l’avons établi. C’est une chose qui peut
apparaître ou disparaître lors d’une réaction chimique. Cependant, depuis son
apparition jusqu’à sa disparition, elle est repérée comme étant composée du
même ensemble d’atomes. La molécule ne reste pas inchangée dans sa durée car
elle peut capter ou émettre de l’énergie, ce qui correspond à des interactions
entre ses éléments : des nucléides peuvent s’approcher ou s’éloigner les
uns des autres dans des mouvements de vibration ou par des repliements
différents de la molécule sur elle-même. Ce qu’il est important de retenir de
cette connaissance physique pour la biologie, c’est que la propriété de
reproduction des êtres vivants dépend directement d’un ensemble connaissable de
protéines et des interactions chimiques et physiques entre ces molécules.
Ainsi, un être vivant à un moment donné de sa vie peut être repéré par un ensemble
donné de matières composées en un continuum de formes organiques et
moléculaires comprises les unes dans les autres jusqu’au niveau atomique.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">À
sa conception, l’être humain matériel apparaît sous une forme unicellulaire par
la réunion d’un ovule et d’un spermatozoïde et il disparaît bien des années
plus tard à la cessation de ses signes vitaux. Ce qui est intéressant pour
nous, c’est ce qui se passe entre les deux. On sait qu’il y a des interactions
entre les êtres vivants qui ne sont pas repérées comme étant physico-chimiques.
L’être humain utilise de nombreux symboles pour signifier des liens de parenté,
d’appartenance à un groupe ou à un territoire. L’utilisation même de symboles
semble être la cause de l’accroissement de la surface cérébrale de l’animal
humain par rapport aux autres hominidés et de l’apparition continue de sociétés
humaines très diversifiées. En guise d’illustration, le lien entre une mère et
son enfant n’est pas une connaissance moins importante pour l’être humain que
la liaison covalente entre deux atomes d’oxygène.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Sur
la base de cette théorie matérielle, les êtres possibles dépassent l’entendement.
Même en se limitant aux êtres terrestres, les combinaisons théoriques d’atomes
en molécules et puis de molécules en êtres plus complexes sont exponentielles.
Admettant que de nouveaux liens sont repérables à des niveaux d’ensemble plus
élevés, comme le sont les liens affectifs entre êtres humains, on voit que les
possibilités d’êtres matériels sont à toutes fins pratiques sans limites.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Cette
exposition devrait nous convaincre que plutôt que de désenchanter le monde en
bridant l’imagination humaine, une théorie de l’existence matérielle peut au
contraire être pensée comme un appui fondamental à toutes les intuitions osées
par l’être humain.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div>
<!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div id="edn1">
<div class="MsoNoSpacing">
<a href="file:///D:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/Essai/Les%20liens%20atomiques%20des%20%C3%AAtres%20mat%C3%A9riels.docx#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 11.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a> <span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Bien que ce ne soit
pas nécessaire à la suite de la discussion, précisons que des atomes qui ont le
même nombre de protons peuvent avoir un nombre différent mais limité de
neutrons. Les chimistes les repèrent comme étant des isotopes différents d’un
même élément. Deux atomes d’un même élément peuvent aussi avoir un nombre
différent d’électrons répartis en orbites autour du nucléide. Les chimistes
utilisent le symbole de composé ionique pour signifier l’assemblage d’un ou de
plusieurs atomes dont le nombre total d’électrons dans le cortège électronique est
différent du nombre total de protons.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoEndnoteText">
<br /></div>
</div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-59330784877597251832016-10-13T08:40:00.000-07:002016-10-13T08:40:44.823-07:00Théorie de l'existence matérielle<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW0kSxS0GLCgDC567dVWuUTbtjzJnHcYePn5UmpRCN5H0tNC1w-vpgMVMB6Tcmb-0p4E0e6eCpHXkj0bX-jp4_c0fJcBDiUPx8nnvwPuhAibXVRCV2IJkulBlSvA44bJKj2N5NxvETccZV/s1600/TableauPeriodique.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="246" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW0kSxS0GLCgDC567dVWuUTbtjzJnHcYePn5UmpRCN5H0tNC1w-vpgMVMB6Tcmb-0p4E0e6eCpHXkj0bX-jp4_c0fJcBDiUPx8nnvwPuhAibXVRCV2IJkulBlSvA44bJKj2N5NxvETccZV/s400/TableauPeriodique.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Tableau périodique des éléments (<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:TableauPeriodique.png">source </a>: wikimedia)</span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Nous avons mis beaucoup de précautions à établir certaines significations de base. Ça semblait nécessaire afin de préparer un champ de discussion qui nous permette d’utiliser la langue sans confondre les symboles que sont les mots avec leurs significations. En effet, dans le champ philosophique occidental traditionnel, l’utilité est implicitement abordée comme un concept transcendantal, autrement dit hors de l’expérience ordinaire, ou alors comme un concept subjectif inséparable de l’individu ou du groupe qui conçoit l’utilité en question. Dans ce sens traditionnel, il serait approprié de dire que l’utilité de cet essai est permettre de mieux comprendre l’utilisation de symboles par les êtres humains. Cependant, pour nous, l’utilité est un symbole comme un autre et nous ne l’utiliseront pas plus que ça.</span><br />
<div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Il existe des champs de recherche qui ont peu en commun avec celui de la philosophie occidentale traditionnelle. Nous choisissons la chimie, une discipline qui est classée dans les sciences naturelles et dans laquelle la signification des symboles ne varie pas entre les spécialistes. Ça nous semble un bon endroit où approfondir la signification de la coexistence.</span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le symbole d’atome a été utilisé dans l’Antiquité pour signifier la matière indivisible. Avec la modernité, la chimie a classifié les plus petites unités matérielles selon leur nombre de protons. Par exemple un proton pour l’atome d’hydrogène et huit protons pour l’atome d’oxygène. Les atomes de la chimie sont donc des ensembles de protons, de neutrons et d’électrons, séparés en un intérieur nucléaire réunissant les protons et les neutrons et un extérieur nucléaire comprenant les électrons. Bien qu’il soit possible que des noyaux atomiques se fusionnent ou se divisent, ceci reste un phénomène peu symbolisé en soi (la fusion nucléaire dans le Soleil est généralement perçue comme un feu, la fission du radium comme de la radioactivité) ou alors comme une activité extrêmement spécialisée, bien au-delà de l’expérience humaine ordinaire. Ce sera la physique nucléaire qui s’intéressera aux particules subatomiques et à leurs propriétés.</span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Pour nous, l’être matériel individuel signifiera un atome de la chimie. L’atome est utilisé comme un invariant, qu’il perde ou qu’il gagne des électrons, qu’il soit combiné en molécule avec d’autres atomes ou non. L’être de la matière signifiera un ensemble d’atomes et les relations entre ces atomes. Étant donné qu’il existe un nombre fini d’atomes dans la voie lactée, on peut en déduire qu’il y a un nombre fini d’êtres matériels dans le même volume spatial. Bien qu’il soit possible de signifier l’être humain dans ce contexte, nous allons plutôt nous concentrer sur les relations entre les atomes d’une molécule et entre deux molécules. Étant donné l’importance des connaissances humaines dans le domaine de la chimie, il y a là suffisamment d’appui pour étayer une théorie de l’existence qui soit indépendante de la philosophie occidentale traditionnelle.</span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Deux atomes qui sont suffisamment proches exercent l’un sur l’autre une attirance et une répulsion mutuelle qui est déterminée par leurs nombres de protons et d’électrons respectifs. À certaines conditions qui sont précisées par la chimie mais qui ne sont pas importantes pour nous, deux atomes à une distance stable sont dit être liés. Une molécule est un ensemble d’atomes connectés de telle façon qu’ils soient tous séparés deux à deux par un lien ou par une suite de liens et qu’aucun d’entre eux ne soit lié à un atome qui n’est pas dans l’ensemble. Par exemple, une molécule d’eau est un ensemble constitué d’un atome d’oxygène et de deux atomes d’hydrogène. L’oxygène y est directement lié à chacun des atomes d’hydrogène. Les deux atomes d’hydrogène n’y sont pas liés directement mais sont connectés par le biais de l’oxygène. Dans l’atmosphère terrestre, l’oxygène se retrouve majoritairement dans des molécules gazeuses constituées de deux atomes d’oxygène liés ensemble ou de deux atomes d’oxygène liés à un atome de carbone. Dans les nuages, la pluie, les lacs, les rivières et les océans, l’hydrogène se retrouve majoritairement dans des molécules d’eau. Même si les atomes ne sont pas visibles séparément par les êtres humains, ceux-ci ont depuis toujours utilisé des symboles pour l’air et l’eau, dont on connaît aujourd’hui la composition moléculaire.</span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">[Ce texte s’inscrit dans la continuité du projet énoncé <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/projet-decriture-dun-essai-sur-la.html">ici </a>et commencé dans les pages qui suivent.]</span></div>
</div>
<div>
<br /></div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-88784760776244721202016-10-11T16:34:00.001-07:002016-10-11T16:34:53.028-07:00À propos de l’ensemble<br />
<div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_DR7nMIr0cVaplmSyD7XXTB_qVDWoCAlTPbwAYnc1RMrPPQR4Eqg74XgzIiIAHdtXZxcDsualdU_CSsu8iazVWaxKxI88eC3oiYNjkX5dnXT13GcmenqF3I6vqBgrv13mwrKfRyJKaFw6/s1600/jeux_d%2527enfants.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="251" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_DR7nMIr0cVaplmSyD7XXTB_qVDWoCAlTPbwAYnc1RMrPPQR4Eqg74XgzIiIAHdtXZxcDsualdU_CSsu8iazVWaxKxI88eC3oiYNjkX5dnXT13GcmenqF3I6vqBgrv13mwrKfRyJKaFw6/s400/jeux_d%2527enfants.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Jeux d'enfants, album à colorier (<a href="http://numerique.bibliotheque.toulouse.fr/ark:/74899/B315556101_FCJD_3745">source </a>: Bibliothèque numérique de Toulouse)</span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Dans notre étude de l’animal humain par le biais de son
utilisation de symboles, nous avons porté une attention particulière au symbole
de la <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/10/a-propos-de-la-separation.html">séparation</a>,
qui est utilisé tôt dans l’enfance pour repérer et qualifier la position de
l’individu en relation avec sa mère ou son père. À l’usage, l’enfant distingue
la séparation spatiale, qui peut être temporaire, de la séparation
existentielle, qui ne varie pas. La séparation est étroitement associée au
symbole de la réunion puisque l’enfant qui n’est plus séparé d’un parent est
alors réuni avec lui. Par extension, l’ensemble est le symbole qui permet de
considérer l’individu et les parents réunis. Éventuellement, l’ensemble est
appliqué à toute réunion <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/10/a-propos-de-letre.html">d’êtres</a>.
En langue innu, par exemple, c’est le mot « mamu » qui <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/a-propos-de-la-signification.html">signifie</a>
l’ensemble, comme dans la phrase : « Auassat mamu metueuat » qui
signifie que les enfants jouent ensemble (<a href="http://www.innu-aimun.ca/dictionary/Words">source </a>: dictionnaire innu aimun-mashinaikan).<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Dans cet essai, nous avons déjà eu recours implicitement
au symbole d’ensemble quand nous avons parlé d’indifférenciation pour expliquer
comment un symbole peut servir à la place de plusieurs autres. Par exemple, le
mot est un symbole en soi, bien qu’il puisse signifier indifféremment le mot
parlé ou le mot écrit. On comprend par là que le symbole du mot signifie
ensemble le mot parlé et le mot écrit, sans pour autant exclure de la
signification le mot pensé.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Nous avons dit précédemment que la <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/a-propos-de-la-chose.html">chose</a>
est un symbole spécial qui signifie n’importe quoi. Il y aurait un paradoxe
sémantique à dire que la chose signifie indifféremment toute chose. Puisque
nous voulons une signification sans ambiguïtés, il est nécessaire de distinguer
les questions des symboles. À la question : « Quoi? » posée par
un être humain, la réponse d’un être humain est par définition une chose. Ainsi
la question : « L’ensemble de toutes les choses, c’est quoi? »
est pour nous une question mal fondée qui ne permet pas à l’individu de trouver
de repères quelle que puisse être la réponse.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Il ressort de cette exploration le fait bien connu que
l’être humain synthétise de nouvelles connaissances par l’utilisation de
symboles pour répondre à des questions qu’il se pose. Cette activité de
synthèse est si efficace que des connaissances extrêmement précises sont
transmises de génération en génération et que des questions posées par une
génération peuvent obtenir des réponses satisfaisantes bien des générations
plus tard.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Pour comprendre plus finement l’activité de synthèse
des connaissances, il faut remarquer que l’être humain sépare cette activité en
fonction des questions qui sont abordées. Pour les questions que l’enfant se
pose, sa synthèse s’appuie sur les connaissances et les réponses que ses
proches parents et amis lui fournissent, de même que sur les repères qu’il
établit lui-même. Cette activité est symbolisée, par exemple, par
l’apprentissage, l’éducation et la pédagogie.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Pour les questions que les chercheurs et les
philosophes se posent, une grande partie des connaissances accumulées sur ces
questions sont étudiées et révisées afin d’en améliorer les symboles. Cette activité
de synthèse couvre par exemple l’élaboration de théories scientifiques, la
recherche expérimentale et la philosophie.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">En fait, les connaissances humaines sont si vastes que
certaines questions sont abordées de manière exclusive par des lignées de
chercheurs qui développent un ensemble de symboles ne servant de repères
effectifs que pour leur activité spécifique. Pour se retrouver dans tout ça,
les connaissances ont été séparées en champs ou en niveaux de synthèse. La
biologie s’intéresse aux êtres vivants, leurs particularités, leur répartition
et cetera. La sociologie s’intéresse aux groupements humains, ce qui les
caractérise, comment ils se développent et cetera. La chimie s’intéresse aux
molécules, à leurs réactions, à leurs propriétés matérielles et cetera.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Dans notre brève revue du symbole, nous avons constaté
que la coexistence est utilisée en politique et en écologie. Nous allons
développer la signification de la coexistence en tournant notre attention vers
le niveau de synthèse de la chimie. Ceci aura l’avantage de réduire l’effort de
distanciation nécessaire comparé à ce qui est requis en biologie et en
sociologie.<o:p></o:p></span></div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-58054404675051968382016-10-10T10:00:00.000-07:002016-10-10T10:00:37.268-07:00À propos de l’être<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtJx8elTJ-4ef3GhWaEmKGheRD94zf950S9oRZ4dWkm1d_1R6d0rzMaZmQ50W0ycTLhulS5thcO8O2aEgtwUqNK4doh1TNQL_TC0_jKSUHPGFh2LFbwJX1ENyNb6rtMY3VOkDfDj8ifdIT/s1600/pastafarisme.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtJx8elTJ-4ef3GhWaEmKGheRD94zf950S9oRZ4dWkm1d_1R6d0rzMaZmQ50W0ycTLhulS5thcO8O2aEgtwUqNK4doh1TNQL_TC0_jKSUHPGFh2LFbwJX1ENyNb6rtMY3VOkDfDj8ifdIT/s1600/pastafarisme.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Représentation du monstre de spaghetti volant,<br />l'être le plus important du pastafarisme<br />(source : spaghettimonster.com)</span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">C’est
certainement le symbole le plus intéressant parmi ceux que nous ajoutons à
notre base de significations<a href="file:///D:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/Essai/%C3%80%20propos%20de%20l'%C3%AAtre.docx#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 12pt; line-height: 107%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a>.
L’être est incontournable si on veut sérieusement approfondir notre
compréhension de l’animal humain. L’être est si fortement présent dans les
activités humaines qu’il est indispensable de faire un exercice de
distanciation pour le considérer en tant que symbole, soit un objet d’expression
tel un caractère romain ou un mot parlé.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">À
l’étape où l’enfant humain adopte le symbole en question, il connaît les
individus qui s’occupent de lui, il est conscient de l’existence d’autres
individus qu’il peut percevoir et même d’animaux domestiques et sauvages. Il
sait utiliser le verbe être pour repérer et communiquer ses sensations immédiates
et certains concepts mentaux. À l’usage, il sépare les concepts d’être humain,
d’être animal, d’être végétal, d’être sacré, d’être inanimé. Comparé à la chose,
un symbole utilisé d’abord et avant tout dans le maniement de la langue, l’être
est utilisé pour désigner indifféremment toute chose qui est en relation avec
la conscience de soi de l’individu.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Au
cours de sa vie, l’individu acquiert une partie des connaissances qui sont
transmises de génération en génération. Par son apparence et par certaines activités
qu’il pratique de façon familière, l’individu peut devenir lui-même un repère
pour ses congénères. En tant que repère, il se voit attribuer une série de
symboles qui servent à le reconnaître : des noms, des adjectifs, des
occupations. De cette façon, la signification de l’être s’étend à toutes sortes
de qualités et d’activités humaines comme la pigmentation de la peau et les
métiers. Évidemment, ce qui est repéré comme un être peut varier sensiblement d’un
individu à l’autre. Par exemple, pour un spécialiste de la branche des
mathématiques appelée la théorie des graphes, les graphes sont tellement
familiers qu’ils sont utilisés comme des êtres : ces mathématiciens s’intéressent
ainsi à l’existence ou à la non-existence de graphes ayant certaines propriétés<a href="file:///D:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/Essai/%C3%80%20propos%20de%20l'%C3%AAtre.docx#_edn2" name="_ednref2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 12pt; line-height: 107%;">[ii]</span></span><!--[endif]--></span></a>.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Considérant
l’être de cette façon, nous arrivons à une signification assez nuancée pour qu’on
l’emploie explicitement comme symbole. On reviendra dans la deuxième partie sur
les connaissances accumulées à propos de l’être, qui sont traditionnellement
transmises par le biais des sciences sociales et humaines. Pour l’instant, nous
en sommes encore à solidifier notre assise théorique du point de vue biologique
introduit par Norbert Elias.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Petit
à petit, nous approchons d’une compréhension de la coexistence qui n’est ni une
tautologie, ni une rhétorique politique. La prochaine fois, nous allons nous
pencher sur une activité humaine étroitement liée à l’être : la synthèse.<o:p></o:p></span></span></div>
<br />
<div>
<!--[if !supportEndnotes]--><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br clear="all" />
</span><hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><a href="file:///D:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/Essai/%C3%80%20propos%20de%20l'%C3%AAtre.docx#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a> Voir la <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/projet-decriture-dun-essai-sur-la.html">description</a>
du projet et ce qui est entendu par <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/a-propos-de-la-signification.html">signification</a>,
<a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/a-propos-de-la-chose.html">chose</a>,
<a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/a-propos-de-lorientation.html">orientation</a>
et <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/10/a-propos-de-la-separation.html">séparation</a>.</span></div>
</div>
<div id="edn2">
<div class="MsoEndnoteText">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><a href="file:///D:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/Essai/%C3%80%20propos%20de%20l'%C3%AAtre.docx#_ednref2" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[ii]</span></span><!--[endif]--></span></a> J’en parle en connaissance de cause
puisque je m’intéresse à la recherche sur ces questions.<o:p></o:p></span></div>
</div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-37423298403351690452016-10-04T11:18:00.000-07:002016-10-04T11:18:36.897-07:00Le phare<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjc0pEnk9c14MIK1lTaKkA3-1twpxTAzzMuD8rqNK2XAN123uui-qTl4QW-Fn07ZGH67N8S-CUkgPowLLPySbWkFCdALxUiSNMJkufQW6xkwiZKNYxXn3YTJau3XjpkpJRQoMszatgcx_tM/s1600/LeDevoir20160730.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="257" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjc0pEnk9c14MIK1lTaKkA3-1twpxTAzzMuD8rqNK2XAN123uui-qTl4QW-Fn07ZGH67N8S-CUkgPowLLPySbWkFCdALxUiSNMJkufQW6xkwiZKNYxXn3YTJau3XjpkpJRQoMszatgcx_tM/s400/LeDevoir20160730.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">Atelier où la nouvelle a été écrite par l'auteur (3ème à partir de la gauche) Photo : Annick de Carufel </span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;">Une ombre se profile fugacement contre la Lune. C’est un homme qui grimpe le long de la Place Ville-Marie. Il se nomme Hercule, mais ce n’est pas important. Cette fois c’est parce qu’il a causé la mort d’un inconnu qu’il ressent le besoin irrépressible de monter voir les dieux. Ce soir, l’Olympe de substitution est l’emblématique gratte-ciel montréalais qui projette de sa cime une lumière rassurante aux horizons de la cité.</span><br />
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">Les premiers étages avaient été difficiles pour son corps septuagénaire, mais au fur et à mesure qu’Hercule prend de la hauteur les années dégringolent et c’est un trentenaire alerte et musclé qui s’élance de fenêtre en fenêtre, gravissant tranquillement l’édifice. Il se souvient de montées plus dures : les pyramides ont peu de prises, certaines montagnes sont complètement couvertes de glace. Il est comme en transe, revivant des instants précaires, menacé par le vent et les éclairs. Il ressent aussi l’immense sentiment d’échec d’avoir perdu sa concentration et d’avoir échoué à vieillir jusqu’au bout. Ne connaîtrait-il jamais sa fin?</span><br />
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">Il se rappelle de la détermination forte qui l’animait en 1967 quand il s’était installé à Montréal dans une maison de chambres et qu’il avait décidé de finir ses jours dans cette ville, sur une île aux confluents de toutes les cultures. Les premières années avaient été facilitées par une démocratisation du confort, et il lui semblait alors qu’il allait s’éteindre en paix dans une maison de vieillesse offerte par la collectivité des hommes. Mais des distractions avaient eu raison de sa volonté. Ça avait commencé par de brèves rechutes. En 1982, il avait arrêté de vieillir pendant trois mois avant de s’en rendre compte et de se débarrasser de la cause : son cube Rubik. En 1996, il avait baissé la garde et s’était amouraché d’une disquaire de l’Échange qui lui avait communiqué le goût du Grunge. Il avait même rajeuni de dix ans avant de se ressaisir. C’est lorsqu’une habituée de sa maison de l’âge d’or s’était exclamé : « Mon dieu, comme vous avez l’air jeune! » qu’il s’était rendu compte de son oubli.</span><br />
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">Par l’ascension, Hercule se détache peu à peu de l’époque et du lieu qu’il avait tant aimés et sa vigueur nouvelle lui fait presque oublier sa peine. Il y aura d’autres lieux, d’autres cités à découvrir. Peut-être se perdra-t-il un temps dans une des dernières régions inexplorées du globe? C’est un adolescent gracile qui saute à présent d’une corniche vers la prochaine prise.</span><br />
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">Ça y est, il est en haut. Le phare l’éblouit en l’embrassant de son faisceau majestueux. C’est un enfant de sept ans rieur qui cherche les dieux, courant d’un bout à l’autre du toit. Il n’y a personne. Le sentiment de joie fait place à la tristesse. Une grande peine l’accable et il s’échoit en pleurant, étalé de tout son long, la joue gauche pressée contre le gravier.</span><br />
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">Dans un instant il aura oublié même sa peine et se relèvera pour s’élancer à nouveau dans le monde. Mais là, sous les étoiles, un enfant pleure.</span>François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-58277206794301385442016-10-03T10:21:00.000-07:002016-10-03T10:21:49.574-07:00À propos de la séparation<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSXI88Ss890-O43Pzm10UIqNCa4EDbWkPM8QRgd28yzZxGevEg7vceaU4_HVMtUvcP5l7ZSN3sPtdvOfJFV-ErV84_6bEtON8qwPVLX19cUYN912HEHLVv70UoXqTcAHGT0FG49F6GN6as/s1600/longfleuvetranquille.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSXI88Ss890-O43Pzm10UIqNCa4EDbWkPM8QRgd28yzZxGevEg7vceaU4_HVMtUvcP5l7ZSN3sPtdvOfJFV-ErV84_6bEtON8qwPVLX19cUYN912HEHLVv70UoXqTcAHGT0FG49F6GN6as/s1600/longfleuvetranquille.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Une famille dans le film satirique <i>La vie est un long fleuve tranquille</i></span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">À partir du point de vue biologique que nous avons choisi, on observe que les êtres humains, lorsqu’ils s’accouplent et donnent naissance à des enfants, s’entraident pour protéger leur progéniture, la nourrir et lui transmettre des connaissances. L’individu cohabite avec ses parents, ses frères et ses sœurs pour une partie importante de sa vie et continue ses interactions avec eux bien après avoir atteint l’âge adulte.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Pour se repérer dans ces interactions, l’être humain utilise un symbole qui désigne, entre autres, les enfants et leurs parents. Il s’agit de la famille. La longévité individuelle rend parfois possible l’interaction d’un parent avec ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants. De plus, il peut se produire des inclusions au sein d’un groupe parental autrement que par la procréation. La famille signifie ainsi l’ensemble des individus liés par la parenté, l’alliance et l’adoption. Le rôle d’orientation du symbole est d’abord acquis chez l’individu par la conscience de l’existence de sa mère et des autres individus qui interagissent avec lui, puis l’utilisation du symbole s’étend par acquisition de la langue jusqu’à désigner indifféremment toute famille.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Pour éviter un paradoxe sémantique, il est nécessaire de distinguer le symbole de la famille tel que nous l’entendons ici du concept du même nom qui est couramment utilisé en biologie. En effet, la classification traditionnelle des espèces vivantes emploie la famille dans le sens d’une composition d’espèces. Dans ce contexte, l’être humain est compris dans la famille des hominidés, qui contient l’espèce homo sapiens et, entre autres, les australopithèques, les chimpanzés, les bonobos et les gorilles. C’est par analogie du lien évolutif au lien parental que les biologistes en sont venus à utiliser la famille dans leurs classifications.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La séparation est un autre de ces symboles utilisés très tôt dans l’enfance. La psychologie nous enseigne que l’enfant de un an est capable d’imaginer l’existence d’une chose dont il se souvient et qui n’est pas accessible à ses sens. Par exemple, c’est un repère important pour l’enfant de savoir s’il est séparé ou non de sa mère. Au cours du développement, la séparation acquiert aussi la signification logique de distinction : des choses séparées ne sont pas la même chose. En même temps, le symbole de l’identité joue un rôle d’orientation complémentaire à celui de la séparation : la famille est la même chose pour l’individu et ses proches. Et par extension, des choses identiques sont la même chose.</span>François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-29232273504263132922016-09-29T11:17:00.000-07:002016-09-29T11:17:33.371-07:00À propos de l’orientation<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4WA6Uea9WWHwAkSgcpRlWRINHGQpDhu0WT3hxaO7HtZ53TDT320i9I82afTN1SbM_awcmfqC4fo3gViQTa3XZHrLXkwplHNvNSdM9kFmyQQxynPdMPmba8g8XYUsGVyBCmxc0SodproCj/s1600/ru%25C3%25A9e_vers_l%2527or_chaplin.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" height="241" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4WA6Uea9WWHwAkSgcpRlWRINHGQpDhu0WT3hxaO7HtZ53TDT320i9I82afTN1SbM_awcmfqC4fo3gViQTa3XZHrLXkwplHNvNSdM9kFmyQQxynPdMPmba8g8XYUsGVyBCmxc0SodproCj/s320/ru%25C3%25A9e_vers_l%2527or_chaplin.jpg" title="" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Charlie Chaplin dans <i>La Ruée vers l'or</i></span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Ce texte fait partie d’un essai en cours de rédaction sur la coexistence. Nous sommes dans la première partie, où une attention particulière est donnée au sens des mots utilisés tout au long de la discussion. Nous avons ouvert avec une conception inhabituelle de ce qu’est un symbole, basée sur la biologie de l’animal humain, et nous sommes en train de préciser la signification qu’ont pour nous certains mots fondamentaux.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Nous
avons postulé (<a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/a-propos-de-la-signification.html">ici</a>)
que l’être humain est un animal qui utilise des objets d’expression appelés « symboles »
pour s’orienter dans son environnement, sans toutefois préciser ce que l’orientation<a href="https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=8501604311077581865#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a>
voulait dire. Nous allons tout de suite y remédier en revenant à l’exemple du
Soleil. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Grâce à
la lumière du jour, les êtres humains sont capables de voir différentes <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/a-propos-de-la-chose.html">choses</a>
qui font partie de leur environnement et pensent, à juste titre, que c’est la
lumière du Soleil qui leur permet de se servir de ces choses comme repères et
de vaquer à leurs occupations diurnes. Ce que veut dire l’orientation, entre
autres choses, c’est l’utilisation par l’être humain de ce qui lui est connu à
propos de l’astre solaire pour se repérer. Par exemple, le Soleil se lève le
matin à peu près toujours au même endroit à l’horizon et quand il est au plus
haut dans le ciel, on est au milieu de la journée. D’ailleurs, le mot « orientation »
en français est formé à partir du mot « Orient », dont un des sens les plus
communs est de désigner la direction du lever du Soleil. Par extension, l’orientation
veut dire aussi l’utilisation de toute chose connue par l’être humain pour se
repérer.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Si on
convient que le Soleil est un même objet dans toutes les manières qu’ont les
êtres humains de s’exprimer à propos de l’astre solaire, peu importe la langue
ou le moyen, on peut affirmer sans se tromper que le postulat de départ est
bien fondé. Dans ce cas, le Soleil est effectivement un objet d’expression utilisé par les
individus pour s’orienter dans leur environnement, pour communiquer entre eux
et pour transmettre leurs connaissances portant sur l’astre solaire à leurs enfants.
Notons au passage que cette convention à propos du Soleil est rendue explicite
en français par la lettre majuscule au début du mot.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div>
<!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><a href="https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=8501604311077581865#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a>
Pour une présentation avec exemples du concept d’orientation, voir <a href="https://philolarge.hypotheses.org/1539">La philosophie au sens large</a>.</span></div>
</div>
</div>
<div>
<br /></div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-85978833291631032242016-09-28T10:44:00.000-07:002016-09-28T10:44:29.577-07:00À propos de la chose<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_y6D8NJbKVXLCN_QW04wSI56k8uo98V2fFD5brHzK8C9SiL6QkVukjz2hk8av7iUitPoo9rohS-RO8yaWhu-rBMy3k1DCmzERvozQSy122n89qn0LbVBmJ1sC-3dwWdyDeqOflaLQzlmn/s1600/the_thing_film.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_y6D8NJbKVXLCN_QW04wSI56k8uo98V2fFD5brHzK8C9SiL6QkVukjz2hk8av7iUitPoo9rohS-RO8yaWhu-rBMy3k1DCmzERvozQSy122n89qn0LbVBmJ1sC-3dwWdyDeqOflaLQzlmn/s400/the_thing_film.jpg" title="" width="265" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Poster de Drew Struzan pour le film de John Carpenter </td></tr>
</tbody></table>
Nous avons commencé par postuler (<a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/a-propos-de-la-signification.html">ici</a>) que l’être humain est un animal qui utilise les mêmes objets d’expression pour les trois activités que sont : l’orientation de l’individu dans son environnement, la communication entre les individus et la transmission de connaissances de génération en génération. Nous avons donné comme définition de « symbole » tout objet d’expression qui est utilisé de cette façon, ce qui attribue au mot « symbole » dans cet essai un sens général qui recouvre, entre autres choses, les lettres de l’alphabet, les mots et la langue.<br />
<br />
Par exemple, si je pense au mot : « Soleil », un ensemble de connaissances concernant le Soleil et que j’ai acquises depuis ma naissance me sont immédiatement accessibles. Je peux aussi prononcer le mot : « Soleil » à une locutrice de la langue française pour communiquer avec elle à propos de l’astre solaire. Et enfin, si je suis le parent d’un enfant, je peux lui apprendre le mot en le lui répétant tout en désignant le Soleil dans le ciel, sur un dessin et partout ailleurs où je le reconnais.<br />
<br />
On voit que tout mot de la langue française remplit la définition de « symbole » pour les locuteurs de cette langue. Avant l’introduction de l’écriture, les mots utilisés se présentaient seulement sous la forme de séquences sonores. Avec l’utilisation de caractères écrits composés en séquences de lettres ou de signes pour remplir les mêmes fonctions que les mots sonores, le symbole « mot » est maintenant utilisé indifféremment pour le mot sonore et le mot écrit correspondant.<br />
<br />
Certaines expressions du visage sont également des symboles. Le sourire, par exemple, est appris par le nourrisson avant même ses premiers mots. Les émoticônes que l’on ajoute à nos commentaires sur les médias sociaux sont aussi des symboles et sont utilisés pour la communication entre individus d’une manière semblable aux expressions du visage.<br />
<br />
Il est inhabituel de considérer la langue comme un symbole. Pourtant, c’en est bien un. Par exemple, un être humain dont la langue maternelle est le français pense en français, communique en français avec les francophones et transmet la connaissance de la langue française à ses enfants. Et étant donné la coexistence de locuteurs de langues différentes, chaque langue se doit d’inclure un mot qui puisse être utilisé pour désigner indifféremment la langue arabe, la langue française, la langue japonaise ou toute autre langue.<br />
<br />
La chose est un symbole spécial qui est utilisé pour désigner indifféremment n’importe quoi. En français, on utilise le mot « chose » pour ce symbole. En anglais, on utilise le mot « thing ». Ce symbole est utilisé notamment dans la transmission du sens des mots, par exemple dans la phrase : « Le Soleil est quelque chose de rond, de chaud et de lumineux dans le ciel. »<br />
<br />
Avec ces précisions faites, la chose qui nous intéresse dans cet essai, c’est d’approfondir la connaissance de la coexistence.<br />
<br />
Pour les soviétiques la coexistence signifiait la tolérance de l’existence de pays capitalistes. Pour l’actuelle Organisation des Nations Unies, la coexistence signifie la coprésence de peuples avec une histoire de conflits sur un même territoire et sans accès de violence. En fait, il y a une préférence marquée de l’utilisation du symbole « coexistence » pour désigner la cohabitation des être humains en dehors des périodes de conflit. Nous allons voir dans la suite qu’en utilisant la coexistence pour signifier indifféremment la coexistence humaine, la coexistence matérielle et la coexistence sociale, on peut dégager des connaissances générales qui apportent un éclairage nouveau sur la coexistence humaine.<br />
<div>
<br /></div>
<br />François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-39149132692271412402016-09-22T09:26:00.000-07:002016-09-22T09:26:42.098-07:00À propos de la signification<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/88/Trundholm.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="268" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/88/Trundholm.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Char solaire de Trundholm, ajouté à Wikimedia par Rainer Zenz</td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">(Ce texte s'inscrit dans le cadre d'un projet énoncé <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/projet-decriture-dun-essai-sur-la.html">ici</a>.)<br /><br />Mon
intention est d’approfondir la compréhension de la coexistence, tant pour moi
que pour le lecteur. En tant qu’être humain qui écrit pour communiquer sa
pensée profonde, j’ai recours aux symboles que sont les lettres, les mots, la
langue et la philosophie.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Cette
affirmation paraît surprenante étant donné qu’on réserve le plus souvent la
portée du mot « symbole » aux lettres, aux chiffres et aux opérateurs
mathématiques. C’est que je reprends ici à mon compte le postulat de <a href="http://atenacite.blogspot.ca/2016/09/pensee-du-9-septembre-2016.html">Norbert Elias</a> à l’effet que l’être humain est un animal qui a la particularité d’utiliser
les mêmes objets de l’expression pour trois activités : l’orientation de l’individu
dans son environnement, la communication entre les individus et la transmission
de connaissances de génération en génération. À partir de ce postulat, toute
chose qui remplit ces trois fonctions est appelée un symbole, peu importe les
catégories auxquelles on a l’habitude de se référer. La difficulté que présente
l’usage courant, c’est que les mots et les philosophies sont perçus comme des
contenants et des contenus, puisque le sens d’un mot peut varier tandis qu’une philosophie est appropriée comme une connaissance immédiate. Au lieu de ça, je vais considérer
les mots, la langue et la philosophie comme des symboles qui sont à des niveaux
de composition différents de celui des lettres, mais qui n’ont ni plus ni moins
de sens intrinsèque.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Pour
illustrer le bien-fondé de ce choix, considérons le symbole : « Soleil ».
« Soleil » est un mot qui n’est compris que dans la langue française,
mais si je rencontre un être humain dont le français n’est pas la langue, je
peux tout de même lui enseigner la fonction d’orientation que ce mot a pour moi
en le répétant tout en pointant l’astre du doigt. Plus facilement encore, si
nous avons une langue en commun autre que le français, je peux lui expliquer
dans cette langue la signification du mot français. Au cours de cette rencontre
hypothétique, je pourrais bien m’entendre avec mon interlocuteur sur l’objet de
l’échange tout en acceptant qu’il y ait des différences philosophiques entre ma
compréhension et la sienne. En effet, je pourrais penser que le Soleil est le
char enflammé d’un dieu qui se lève à l’Est et se couche à l’Ouest alors que
mon interlocuteur supposerait qu’il s’agit d’une étoile composée d’hydrogène et
d’hélium et autour de laquelle la Terre tourne. On pourrait être tenté de
donner raison à mon interlocuteur plutôt qu’à moi dans cet exemple, mais il
resterait que les deux perceptions coexistent, et c’est là ce qui nous
intéresse.<o:p></o:p></span></div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-67996514010361625882016-09-16T06:03:00.000-07:002017-07-24T08:05:42.020-07:00Projet d’écriture d’un essai sur la coexistence<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeABDlYwPXc5RYkQ6QUNUrtELeQVgfkLWCXTxskQ7wek1RcgbTkoQCXfQUfgFkY1puhGdMSQ32rJZjPEKbsEr21b-21h4o98y4rOWuhcDRjxKeTvf3mIQ6EMNTozGhYUTTN0PqNt4u3EtX/s1600/site_0085_0001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeABDlYwPXc5RYkQ6QUNUrtELeQVgfkLWCXTxskQ7wek1RcgbTkoQCXfQUfgFkY1puhGdMSQ32rJZjPEKbsEr21b-21h4o98y4rOWuhcDRjxKeTvf3mIQ6EMNTozGhYUTTN0PqNt4u3EtX/s400/site_0085_0001.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Photo de Francesco Bandarin, disponible sur le site de l'Unesco</span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">J’entame
avec ce texte la préparation d’un essai sur la coexistence.</span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";">La
définition brève de : « coexistence », c’est l’existence
simultanée. Ce mot relie les deux concepts que sont l’être et l’ensemble. Son champ sémantique s’étend à la politique et
à l’écologie entre autres sciences humaines.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";">Comme
rhétorique politique, la coexistence a été notamment mise de l’avant par Lénine
et Khrouchtchev, le premier pour légitimer l’existence d’États socialistes sans
la disparition préalable du capitalisme, le second en raison du risque effrayant
d’une guerre nucléaire entre l’URSS et les États-Unis<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a>.
En écologie, la coexistence des espèces est souvent expliquée par l’occupation
de niches écologiques différentes à l’intérieur d’un même écosystème<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_edn2" name="_ednref2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[ii]</span></span><!--[endif]--></span></a>,
bien qu’on s’intéresse depuis peu à des modèles dits <i>neutres</i> de répartition des individus qui prévoient intrinsèquement la
diversité<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_edn3" name="_ednref3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[iii]</span></span><!--[endif]--></span></a>.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";">Comme
le souligne fort bien Louiza Odysseos dans sa thèse de 2001<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_edn4" name="_ednref4" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[iv]</span></span><!--[endif]--></span></a>,
la coexistence dans le domaine des relations internationales est perçue d’abord
et avant tout comme une condition à atteindre pour transcender les conflits au
lieu d’être la condition première dans laquelle se retrouvent les entités en
présence<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_edn5" name="_ednref5" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[v]</span></span><!--[endif]--></span></a>.
Cette signification du mot est attribuable, d’après Odysseos, à la prémisse
ontologique moderne qui appréhende le sujet comme une entité autonome dont la
constitution précède toute composition avec d’autres<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_edn6" name="_ednref6" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[vi]</span></span><!--[endif]--></span></a>.
<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";">La
question de la coexistence est assurément indissociable de celle de l’existence
et des relations entre les êtres qui forment l’ensemble. La première partie de
l’essai portera sur les significations choisies, soit la base épistémologique
de la discussion. La deuxième partie consistera en une réinterprétation des
connaissances acquises. La partie finale sera prospective, réservant une grande
place à l’imaginaire.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";">Pour
me communiquer vos commentaires au fur et à mesure de l’avancement de la
rédaction, vous pouvez écrire directement à la suite du blogue, qui est lisible
de partout, ou bien sur le média social Facebook où le contenu est
majoritairement public : facebook point com / dr.fancois.genest. Vous
pouvez encore m’écrire en privé à l’adresse : francois point genest à
gmail point com.</span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
</div>
<div>
<!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<br />
<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"> Pour une critique
marxiste-léniniste du mot, voir ce <a href="http://lesmaterialistes.com/deux-politiques-coexistence-pacifique-diametralement-opposees-1963">texte</a>
du 12 décembre 1963.<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn2">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_ednref2" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[ii]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"> La niche écologique : histoire
et controverses récentes, Arnaud Pocheville, <i>Les Mondes darwiniens, vol. 2</i>, Matériologiques, 2011, pp. 897–933. <o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn3">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_ednref3" name="_edn3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[iii]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"> « Un modèle neutre décrit une
communauté d'individus (appartenant à des génotypes / des espèces), au
comportement symétrique, soumise à une apparition de nouveaux types (par
mutation / spéciation) et une perte de types par dérive stochastique (…) Typiquement,
dans la théorie neutre, la communauté est définie comme un ensemble d’espèces
de niveau trophique similaire et les individus sont en compétition symétrique
les uns avec les autres. », Arnaud Pocheville, ibid.<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn4">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_ednref4" name="_edn4" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[iv]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; mso-ansi-language: EN-US;"> <i><span lang="EN-US">Exploring the ontological
basis of coexistence in international relations : subjectivism, Heidegger, and
the heteronomy of ethics and politics</span></i><span lang="EN-US">, Louiza Andreou Odysseos, University of
London, 2001.<o:p></o:p></span></span></div>
</div>
<div id="edn5">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_ednref5" name="_edn5" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[v]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; mso-ansi-language: EN-US;"> <span lang="EN-US">“It has remained, to this day, a certainty that ‘coexistence’ is the
condition or state that surpasses conflict, but not the primary condition in
which entities find themselves. Rather, it is considered to be a state that must
be actively, and secondarily, brought about.”, ibid, p. 10.<o:p></o:p></span></span></div>
</div>
<div id="edn6">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Desktop/Essai/Projet%20d'%C3%A9criture.docx#_ednref6" name="_edn6" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[vi]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; mso-ansi-language: EN-US;"> <span lang="EN-US">“Within this larger theoretical context, the modern subject is
generally understood as a completed self, already fully constituted when it
‘enters’ into relations with others, relations that are considered
ontologically secondary to the subject itself.”, ibid, p. 7.</span></span><span lang="EN-US"><o:p></o:p></span></div>
</div>
</div>
<div>
<div id="edn8">
</div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-3970674282421509072016-09-09T09:07:00.000-07:002016-09-09T09:07:40.480-07:00Pensée du 9 septembre 2016<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Nous
n’avons pas encore appris à faire face aux contradictions flagrantes de notre
époque. Nous savons déjà que les êtres humains sont capables de coexister de
manière plus civilisée, mais nous ne savons pas comment y parvenir dans la
réalité de notre vie collective — ou nous ne le savons tout au plus que par
intermittence. Nous savons seulement qu’un grand pas sera fait lorsqu’on aura
réussi à établir un meilleur équilibre entre la maîtrise de soi et l’accomplissement
de soi, mais nous sommes toujours en quête d’un ordre social stable qui
garantisse un tel équilibre. Cela ne devrait pas être hors d’atteinte de l’humanité
au cours des millénaires à venir.</span><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><br /><div style="text-align: right;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Norbert
Elias, </span><i style="font-family: Verdana, sans-serif;">Théorie des Symbole</i><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">, édition
française, 2015.</span></div>
</span></blockquote>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">C’est
ainsi que se termine le livre que préparait le sociologue Norbert Elias lorsqu’il
est mort en 1990. Cet extrait donne tout de suite une idée des échelles de
temps avec lesquelles Elias pensait le social. Bien qu’on m’ait dirigé vers cet
auteur il y a peu de temps<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%209%20septembre%202016.docx#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a>,
j’ai reconnu assez vite qu’il y a dans l’œuvre d’Elias une contribution scientifique
importante à la compréhension des sociétés humaines. Je ne prétends pas maîtriser
ses idées, je rapporte ici ce que j’en comprends à ce jour.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Elias
établit une distinction claire entre le processus d’évolution biologique qui a
fait apparaître l’espèce animale <i>homo
sapiens</i> du processus de <i>développement
social</i> qui est à l’œuvre dans les sociétés humaines. Contrairement au
processus d’évolution qui agit sur des temps très longs et dont l’objet est l’espèce
(et donc fortement associé à la structure génétique des organismes), le
processus de développement social agit sur des temps moins longs et son objet
est la communauté humaine qui partage un fonds de symboles remplissant simultanément
trois fonctions : l’orientation des êtres dans leur environnement, la communication
entre les êtres et l’accumulation de connaissances transmissibles de génération
en génération (et donc fortement associé à la langue de la communauté).<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Pour
Elias, les sciences sociales requièrent de la part des chercheurs une attitude qui
relève à la fois de l’engagement et de la distanciation. La distanciation est
nécessaire puisque la recherche se fait en puisant dans le même fonds de
symboles que celui de l’objet d’étude. La tendance observable en recherche est
qu’il y a une spécialisation du langage scientifique selon les disciplines. Ce
que propose Elias, c’est d’étendre le cadre de référence à des temps très longs
et de considérer les phénomènes dans la durée. Ceci implique d’accorder moins
de pouvoir explicatif aux modèles statiques des structures sociales. Pour ce
qui est de l’engagement, je crois comprendre que c’est un souci particulier pour
le travail de synthèse, que la spécialisation rend difficile aux niveaux plus
élevés.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Je
ne crois pas qu’Elias s’en soit rendu compte, mais lorsqu’il représente
symboliquement la société comme une suite de <i>configurations</i>, il emploie l’objet mathématique qu’on appelle dans ce domaine un <i>graphe</i>, c’est-à-dire un ensemble de
sommets (les individus, dessinés par des points) et un ensemble d’arêtes (les
relations binaires, dessinées par des lignes reliant un point à un autre
point). En modélisant la société de cette façon, Elias met l’emphase sur les
relations entre les individus plutôt que sur les individus eux-mêmes, s’éloignant
du modèle usuel qui oppose l’individu à la société et qui occulte de ce fait la
structure sous-jacente.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Une
mise en garde s’impose quand à la notion du <i>processus
de civilisation</i>, qu’Elias a mis en évidence en étudiant les sociétés
médiévales et leurs manuels de bonnes manières. Il ne faut pas penser qu’on
peut tirer de cette notion un <i>projet</i>
de civilisation. L’impérialisme et la colonisation sont des phénomènes sociaux
qui s’accompagnent toujours d’une justification symbolique synonyme d’un progrès
social. Le processus de civilisation d’Elias est un développement social
réversible, soit un concept purement scientifique, dont le pouvoir explicatif
est pour l’instant indissociable du cadre théorique développé par Elias et les
sociologues de son école.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">En
tout et pour tout, on se souviendra de Norbert Elias comme d’un penseur majeur
du XX<sup>ème</sup> siècle. Pour ma part, j’arrive à un stade important de mes
réflexions. C’est le temps pour moi de me détacher de mes lectures et de
proposer quelque chose d’original.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
</div>
<div>
<!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%209%20septembre%202016.docx#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR-CA; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a> Merci à Pierre-Jean Simon pour une correspondance en 2014.</div>
</div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-89932365296931722972016-07-31T15:31:00.002-07:002016-09-09T09:08:20.458-07:00Pensée du 31 juillet 2016<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Le thème de la formation d’une société est quelquefois
abordé de la façon suivante en fiction : on présente un groupe de
personnages qui ont oublié qui ils sont et on les accompagne dans leur quête de
donner un sens à la situation dans laquelle ils se trouvent. Au fur et à mesure
qu’ils rencontrent des obstacles et choisissent de réagir d’une façon ou d’une
autre, les personnages apprennent à se connaître et à connaître leurs
compagnons d’infortune. On peut voir ce procédé dramatique comme une allégorie
de la condition humaine. L’immigré, l’enfant qui arrive dans une nouvelle
école, l’être humain qui se retrouve dans un nouveau milieu, chacun est
confronté à des réalités qui le forcent à revoir son rapport à soi et aux
autres. De même, ceux et celles qui se mobilisent pour un changement social
sont plongés tous ensemble dans cette situation et c’est le groupe entier dont
l’identité est fluctuante.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Avec l’indignation de 2011 face à la situation
économique, politique et sociale de la planète est apparu aussi le désir de
s’unir pour y changer quelque chose. Des milliers de gens ordinaires sont
descendus dans la rue et ont occupé des places publiques. Ces foules du
Printemps arabe, des Indignados et d’Occupy Wall Street, entre autres, ont
voulu durer. En particulier, une des
propositions adoptées à l’assemblée de Montréal du 15 octobre 2011 était de
« rester unis ». Je me rappelle m’être demandé, en entendant cette
proposition, ce qu’elle voulait dire au-delà du sentiment. Selon ma
compréhension actuelle, c’est un appel à conserver l’esprit commun qui prend
corps avec la réunion libre et volontaire des gens présents. L’unité désirée
serait donc une unité d’esprit. Pour que cette unité ait un sens dans la durée,
il doit y avoir des façons de la recréer lorsque les circonstances changent. Dans
les assemblées des peuples autochtones et des Quakers, entre autres, il y a des
préliminaires aux échanges qui recréent cette unité d’esprit. Dans un mouvement
social naissant, les méthodes sont élaborées par tâtonnement, sur la base de ce
que les plus expérimentés apportent à la collectivité. Un mouvement social
naissant est, de cette façon, comparable à une société en formation. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Ceci m’amène à vous parler du système théorique élaboré
par René Girard pour traiter de la violence collective.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">L’œuvre de Girard est généralement divisée en trois
grandes réflexions qui se suivent et se répondent. La théorie du <i>désir mimétique</i> s’intéresse à la
transitivité du désir amoureux. La théorie du <i>mécanisme émissaire</i> — aussi appelée théorie de la <i>victime émissaire</i> — explique le rôle de
la violence collective et son lien avec la culture. Enfin, le christianisme est
étudié sous cette loupe.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">La théorie du désir mimétique réfute l’originalité du
désir qui va de l’être aimant à l’être aimé et substitue au couple un trio :
pour que naisse le désir d’un être pour un autre, il doit y avoir la
manifestation d’un désir pour cet autre chez un tiers qui sert de modèle à
l’être aimant. Girard a d’abord
développé cette idée en remarquant le caractère universel des dynamiques
amoureuses dans de grandes œuvres de la littérature. Ceci l’a conduit à porter
son attention sur la symétrie du désir pour l’être aimé chez les deux êtres
aimants, les rôles pouvant s’échanger entre le modèle et son double. Le moteur
du drame est l’indifférenciation entre les être aimants, chacun étant le rival
de l’autre, et ce conflit trouve sa résolution dans la disparition d’un des
deux rivaux.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">La théorie du <i>mécanisme
émissaire</i> vient de l’étude par Girard des mythes fondateurs des sociétés
étudiées par l’anthropologie. Il y note la récurrence d’un schéma
narratif de fondation : la proto-société traverse une crise qui se résout
par le sacrifice d’un membre du groupe. Le mythe de fondation est en ce sens le
récit d’un meurtre collectif qui a été sacralisé et qui sert de modèle aux
rites de perpétuation de la société. De plus, lorsque survient la crise
originelle, et de façon similaire au désir mimétique, la désignation du bouc
émissaire se fait par émulation, et tant et aussi longtemps que dure cet <i>emballement mimétique</i>, il est impossible
de prévoir le choix collectif définitif de l’individu dont le sacrifice mettra
fin au conflit et à la violence. Par la suite, le récit mythifié de cette
fondation permet la ritualisation du sacrifice et, éventuellement, son
remplacement par d’autres institutions vouées à la résolution des conflits. Une
condition essentielle pour que le mécanisme émissaire soit opérant, c’est la <i>méconnaissance</i> de son existence par les acteurs
impliqués. D’ailleurs, Girard attribue à l’amélioration de la connaissance
humaine l’effet paradoxal de rendre le mécanisme émissaire inopérant et de
forcer l’être humain à s’adapter à son abandon sous peine de s’anéantir. Sur ce
dernier point, remarquez que Girard développe l’essentiel de ses théories dans
un monde divisé entre deux grandes puissances<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%2029%20juillet%202016.docx#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a>,
chacune désirant éliminer son adversaire mais incapable d’y arriver.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">La troisième partie du système girardien n’est pas une
théorie à proprement parler, mais une relecture de la Bible à l’aune du
mécanisme émissaire. Girard présente ce travail d’exégèse comme l’origine et
l’explication de sa conversion personnelle. En s’appuyant sur des récits
bibliques, il montre comment la victime sacrificielle, qui est perçue comme
l’être par qui le <i>scandale</i> — la crise
mimétique — arrive et dont la mise à mort met fin à la crise, devient
subséquemment une victime innocente. La mort du Christ est alors l’événement
fondateur qui révèle au monde le mécanisme émissaire et lui retire son pouvoir
opérant : c’est le sacrifice qui met fin aux sacrifices.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Bien qu’elle comporte des points faibles qui ont attiré
des critiques tant des croyants que des érudits, la pensée girardienne reste
féconde en intuitions pour l’amateur de mouvements sociaux.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Un mouvement social apparaît dans une société déjà
fondée et cohabite avec celle-ci tant que dure le conflit, mais ça n’empêche
pas que des crises internes au mouvement revêtent des formes comparables aux
crises mimétiques des sociétés en formation. Dans ce cas, il n’est pas question
de meurtre fondateur, mais plutôt d’exclusion hors du mouvement comme mécanisme
de perpétuation de l’unité, un mécanisme lui aussi opérant sur la base de la
méconnaissance du processus par ses acteurs.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div>
<!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<br />
<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%2029%20juillet%202016.docx#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"> L’Ouest social-démocrate et l’Est
communiste.<o:p></o:p></span></div>
</div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-8979794747085356422016-07-31T15:31:00.000-07:002016-07-31T15:31:35.484-07:00Pensée du 31 juillet 2016<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Le thème de la formation d’une société est quelquefois
abordé de la façon suivante en fiction : on présente un groupe de
personnages qui ont oublié qui ils sont et on les accompagne dans leur quête de
donner un sens à la situation dans laquelle ils se trouvent. Au fur et à mesure
qu’ils rencontrent des obstacles et choisissent de réagir d’une façon ou d’une
autre, les personnages apprennent à se connaître et à connaître leurs
compagnons d’infortune. On peut voir ce procédé dramatique comme une allégorie
de la condition humaine. L’immigré, l’enfant qui arrive dans une nouvelle
école, l’être humain qui se retrouve dans un nouveau milieu, chacun est
confronté à des réalités qui le forcent à revoir son rapport à soi et aux
autres. De même, ceux et celles qui se mobilisent pour un changement social
sont plongés tous ensemble dans cette situation et c’est le groupe entier dont
l’identité est fluctuante.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Avec l’indignation de 2011 face à la situation
économique, politique et sociale de la planète est apparu aussi le désir de
s’unir pour y changer quelque chose. Des milliers de gens ordinaires sont
descendus dans la rue et ont occupé des places publiques. Ces foules du
Printemps arabe, des Indignados et d’Occupy Wall Street, entre autres, ont
voulu durer. En particulier, une des
propositions adoptées à l’assemblée de Montréal du 15 octobre 2011 était de
« rester unis ». Je me rappelle m’être demandé, en entendant cette
proposition, ce qu’elle voulait dire au-delà du sentiment. Selon ma
compréhension actuelle, c’est un appel à conserver l’esprit commun qui prend
corps avec la réunion libre et volontaire des gens présents. L’unité désirée
serait donc une unité d’esprit. Pour que cette unité ait un sens dans la durée,
il doit y avoir des façons de la recréer lorsque les circonstances changent. Dans
les assemblées des peuples autochtones et des Quakers, entre autres, il y a des
préliminaires aux échanges qui recréent cette unité d’esprit. Dans un mouvement
social naissant, les méthodes sont élaborées par tâtonnement, sur la base de ce
que les plus expérimentés apportent à la collectivité. Un mouvement social
naissant est, de cette façon, comparable à une société en formation. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Ceci m’amène à vous parler du système théorique élaboré
par René Girard pour traiter de la violence collective.<o:p></o:p></span></div>
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<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">L’œuvre de Girard est généralement divisée en trois
grandes réflexions qui se suivent et se répondent. La théorie du <i>désir mimétique</i> s’intéresse à la
transitivité du désir amoureux. La théorie du <i>mécanisme émissaire</i> — aussi appelée théorie de la <i>victime émissaire</i> — explique le rôle de
la violence collective et son lien avec la culture. Enfin, le christianisme est
étudié sous cette loupe.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
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<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">La théorie du désir mimétique réfute l’originalité du
désir qui va de l’être aimant à l’être aimé et substitue au couple un trio :
pour que naisse le désir d’un être pour un autre, il doit y avoir la
manifestation d’un désir pour cet autre chez un tiers qui sert de modèle à
l’être aimant. Girard a d’abord
développé cette idée en remarquant le caractère universel des dynamiques
amoureuses dans de grandes œuvres de la littérature. Ceci l’a conduit à porter
son attention sur la symétrie du désir pour l’être aimé chez les deux êtres
aimants, les rôles pouvant s’échanger entre le modèle et son double. Le moteur
du drame est l’indifférenciation entre les être aimants, chacun étant le rival
de l’autre, et ce conflit trouve sa résolution dans la disparition d’un des
deux rivaux.<o:p></o:p></span></div>
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<br /></div>
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<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">La théorie du <i>mécanisme
émissaire</i> vient de l’étude par Girard des mythes fondateurs des sociétés
étudiées par l’anthropologie. Il y note la récurrence d’un schéma
narratif de fondation : la proto-société traverse une crise qui se résout
par le sacrifice d’un membre du groupe. Le mythe de fondation est en ce sens le
récit d’un meurtre collectif qui a été sacralisé et qui sert de modèle aux
rites de perpétuation de la société. De plus, lorsque survient la crise
originelle, et de façon similaire au désir mimétique, la désignation du bouc
émissaire se fait par émulation, et tant et aussi longtemps que dure cet <i>emballement mimétique</i>, il est impossible
de prévoir le choix collectif définitif de l’individu dont le sacrifice mettra
fin au conflit et à la violence. Par la suite, le récit mythifié de cette
fondation permet la ritualisation du sacrifice et, éventuellement, son
remplacement par d’autres institutions vouées à la résolution des conflits. Une
condition essentielle pour que le mécanisme émissaire soit opérant, c’est la <i>méconnaissance</i> de son existence par les acteurs
impliqués. D’ailleurs, Girard attribue à l’amélioration de la connaissance
humaine l’effet paradoxal de rendre le mécanisme émissaire inopérant et de
forcer l’être humain à s’adapter à son abandon sous peine de s’anéantir. Sur ce
dernier point, remarquez que Girard développe l’essentiel de ses théories dans
un monde divisé entre deux grandes puissances<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%2029%20juillet%202016.docx#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a>,
chacune désirant éliminer son adversaire mais incapable d’y arriver.<o:p></o:p></span></div>
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<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">La troisième partie du système girardien n’est pas une
théorie à proprement parler, mais une relecture de la Bible à l’aune du
mécanisme émissaire. Girard présente ce travail d’exégèse comme l’origine et
l’explication de sa conversion personnelle. En s’appuyant sur des récits
bibliques, il montre comment la victime sacrificielle, qui est perçue comme
l’être par qui le <i>scandale</i> — la crise
mimétique — arrive et dont la mise à mort met fin à la crise, devient
subséquemment une victime innocente. La mort du Christ est alors l’événement
fondateur qui révèle au monde le mécanisme émissaire et lui retire son pouvoir
opérant : c’est le sacrifice qui met fin aux sacrifices.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Bien qu’elle comporte des points faibles qui ont attiré
des critiques tant des croyants que des érudits, la pensée girardienne reste
féconde en intuitions pour l’amateur de mouvements sociaux.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "verdana" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Un mouvement social apparaît dans une société déjà
fondée et cohabite avec celle-ci tant que dure le conflit, mais ça n’empêche
pas que des crises internes au mouvement revêtent des formes comparables aux
crises mimétiques des sociétés en formation. Dans ce cas, il n’est pas question
de meurtre fondateur, mais plutôt d’exclusion hors du mouvement comme mécanisme
de perpétuation de l’unité, un mécanisme lui aussi opérant sur la base de la
méconnaissance du processus par ses acteurs.<o:p></o:p></span></div>
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<!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
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<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%2029%20juillet%202016.docx#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "verdana" , "sans-serif";"> L’Ouest social-démocrate et l’Est
communiste.<o:p></o:p></span></div>
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</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-85007256683598095992016-07-13T14:57:00.000-07:002016-07-13T14:57:48.066-07:00Pensée du 13 juillet 2016<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Avant
d’arriver sur le site de l’occupation, le 15 octobre 2011, je n’avais lu qu’un
seul sociologue. Au début de la vingtaine, on m’avait conseillé de lire :
« Le Choc amoureux » de Francesco Alberoni. Dans ce livre<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%2012%20juillet%202016.docx#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a>,
qui a connu un succès populaire durable, le début d’une relation amoureuse
entre deux êtres humains est défini comme étant un cas particulier de mouvement
collectif à l’état naissant. Un aspect intéressant de cette thèse, c’est qu’à
peu près tous les adultes ont connu au moins une relation amoureuse dans leur
vie. Quiconque a déjà été amoureux a donc une expérience personnelle à laquelle
se référer pour comprendre ce qui lui arrive, si d’aventure il s’engage dans un
mouvement social émergent.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">En
2011, je satisfaisais aux conditions énoncées par Alberoni pour « tomber
amoureux » au sens général de participer à la naissance d’un mouvement
social. J’allais à la rencontre d’étrangers, au propre comme au figuré, en
participant à des rencontres publiques de toutes sortes et en prenant la parole
sur ce blogue. Sans le savoir, j’étais donc disposé à quitter ma
« famille » sociale pour en fonder une nouvelle, avec les ruptures et
les découvertes qui s’ensuivent nécessairement.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">En
février 2013, dans un colloque international réunissant des spécialistes des
mouvements sociaux<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%2012%20juillet%202016.docx#_edn2" name="_ednref2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[ii]</span></span><!--[endif]--></span></a>,
je me faisais une idée de l’état des connaissances en la matière. Il semble que
la lignée de la sociologie des mouvements remonte à l’École de Chicago. La
méthode privilégiée pour étudier un groupe social est de faire une étude de
terrain qui consiste généralement à recueillir des entrevues individuelles
menées avec un échantillon de membres du groupe, en nombre suffisant pour en
tirer des données statistiques. Dans le cas des mouvements sociaux, étant donné
le caractère éphémère de leurs manifestations, on essaie d’identifier la cause
commune qui explique le mieux l’apparition du mouvement. Aussi, on s’intéresse
aux actions collectives qui sont employées par ces mouvements pour se faire entendre.
Par exemple, lors du colloque en question, les présentations attribuaient comme
cause commune au mouvement espagnol du 15 mai 2011 et au mouvement
international du 15 octobre 2011 l’opposition aux mesures d’austérité mises en
place suite à la crise de 2008 des <i>subprimes</i>
américains laquelle avait forcé le renflouement d’urgence du système financier
mondial. Les observations étaient intéressantes mais je suis resté sur ma faim
car il me semblait qu’elles n’arrivaient pas à rendre compte de plusieurs faits
sociaux intéressants. Par exemple, les participants d’un mouvement social
produisent une culture commune par le simple fait de vivre des événements en
commun.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Depuis,
d’autres lectures m’ont aidé à donner un sens au phénomène des mouvements
sociaux. Je souligne notamment les œuvres de René Girard et de Norbert Elias,
le premier pour sa perspective sur la violence collective, le second pour la
dynamique des groupes sociaux. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div>
<!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%2012%20juillet%202016.docx#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"> <i>Le
Choc amoureux</i>, Francesco Alberoni, 1979. </span><span lang="EN-US" style="font-family: "Verdana","sans-serif"; mso-ansi-language: EN-US;">(</span><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Choc_amoureux"><span lang="EN-US">wikipedia</span></a></span><span lang="EN-US" style="font-family: "Verdana","sans-serif"; mso-ansi-language: EN-US;">)<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn2">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%2012%20juillet%202016.docx#_ednref2" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[ii]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; mso-ansi-language: EN-US;"> <i><span lang="EN-US">Street Politics in the Age
of Austerity : From the Indignados to Occupy</span></i><span lang="EN-US">, ed.
Marcos Ancelovici, Pascale Dufour, Héloïse Nez, </span></span><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><a href="http://en.aup.nl/books/9789089647634-street-politics-in-the-age-of-austerity.html"><span lang="EN-US">ISBN:9789089647634</span></a>.</span><span lang="EN-US"><o:p></o:p></span></div>
</div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-37855058120212077862016-07-05T04:51:00.000-07:002016-07-05T09:27:50.530-07:00Pensée du 5 juillet 2016<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Dans la philosophie bouddhiste,
l’ignorance est définie comme étant la saisie du soi. Cette définition est
inaccessible à une philosophie occidentale construite sur la conscience
individuelle. Pour voir l’obstacle et le surmonter, rendons visite au philosophe
qui a ébranlé les assises de la scolastique d’Aristote : René Descartes.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Descartes, dans ses <i>Méditations métaphysiques</i>, se met en scène chez lui,
confortablement installé dans un fauteuil au coin du feu, le corps contenté et l’esprit
libre de réfléchir à la nature profonde de l’existence. Il invite le lecteur à
faire comme lui table rase des opinions reçues de l’éducation et de la doctrine
et de ne réadmettre à titre de connaissances que celles qui passeront l’examen
de la raison claire exercée avec méthode. Les informations recueillies par les
sens n’échappent pas à cet examen et le philosophe se demande s’il peut se fier
à elles avec certitude. Il arrive qu’on ait des perceptions erronées — on s’en
rend compte quelquefois — alors comment savoir si nos perceptions sensorielles
ne proviennent pas d’un malin génie qui nous donnerait seulement l’impression
que nos perceptions sont objectives? C’est là que Descartes fait remarquer que
bien qu’il ne puisse pas savoir s’il perçoit réellement quelque chose ou s’il
s’agit d’une habile mise en scène, il sent qu’il perçoit malgré tout. Cette
perception directe de la cognition est pour lui la preuve de son existence :
« Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il [le malin génie] me trompe ;
et qu'il me trompe tant qu'il voudra il ne saurait jamais faire que je ne sois
rien, tant que je penserai être quelque chose.<a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%202%20juillet%202016.docx#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a> »<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Ce « je » philosophique doit
être déconstruit à son tour et dépouillé de sa subjectivité pour découvrir
l’esprit nu, qui n’est autre dans le bouddhisme que ce qui perçoit. Dans ce
cas, le phénomène de la perception n’est pas pensé en dépendance de l’existence
autonome du sujet. On dira que le « je » est imputé mais n’a pas
d’existence intrinsèque. La saisie du soi, c’est de penser exister
intrinsèquement. À Descartes on répondra : « Je m’impute à des pensées,
donc j’ai un esprit dont je suis accessoire. »<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Cette façon de définir l’esprit,
c’est-à-dire par sa fonction de percevoir, nous permet d’identifier
formellement des esprits qui autrement ne sont jamais nommés autrement que dans
l’usage courant de la langue. On attribue couramment des perceptions à des
groupes et à des institutions. Par exemple : « La Cour entend la cause.
» Ou encore : « L’Homme [l’Être humain, dirait-on aujourd’hui] a marché
sur la Lune. » De même un couple, une famille démontrent un esprit commun. <o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Ceci nous ouvre la possibilité de
scruter d’un œil nouveau l’esprit d’un mouvement social.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
</div>
<div>
<!--[if !supportEndnotes]--><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;"><br clear="all" />
</span><br />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<br />
<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;"><a href="file:///C:/Users/Marie/Documents/Pens%C3%A9e%20du%202%20juillet%202016.docx#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a> Les
Méditations métaphysiques de René Des-Cartes touchant la première
philosophie..., 1647, p.19 (copie numérisée : <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86015099">http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86015099</a>)</span></div>
</div>
</div>
<div>
<div id="edn1">
</div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-82990757339409413532016-06-22T09:20:00.000-07:002016-06-22T09:20:04.967-07:00Pensée du 22 juin 2016<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">À
travers leurs œuvres, les philosophes nous donnent un éclairage singulier sur l'esprit
de leur temps. Ces connaissances se transmettent par l'intermédiaire du langage
et sont mues par la curiosité pour nos origines communes. Augustin d'Hippone
s'est intéressé à Platon, Thomas d'Aquin à Aristote. Du point de vue des idées,
l'esprit chrétien occidental reçoit un grand héritage de l'Antiquité
gréco-romaine. La richesse même des écrits européens ne nous invite-t-elle pas
à porter notre attention au-delà de ce qui est accessible? Avec le décryptage maintenant possible des hiéroglyphes égyptien et de
l'écriture cunéiforme, on peut imaginer que l'esprit humain s'étendra de plus
en plus loin vers le passé. Pour suivre ma pensée et gagner en perspective, je
cite le mythologue Henri Dontenville<a href="file:///C:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/%C3%80%20travers%20leurs%20%C5%93uvres.docx#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a>
:<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq" style="margin-bottom: 10.0pt; margin-left: 1.0cm; margin-right: 35.1pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">D'Orient
en Occident, sur la voie constante des migrations, s'affirment des noms de
montagnes et de cours d'eau qu'ont prononcés des pré-indo-européens, premiers
nom conservés de la voix humaine.</span><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"> </span><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Du
Turkestan au Portugal en passant par la France, certains fleuves et rivières
s'appellent, à de minimes différences près, de la même façon. De proche en
proche, les <i>Amou Daria</i> et <i>Syr Daria</i> qui débouchent dans la mer
d'Aral, ne peuvent renier leurs petites sœurs du Piémont, les deux <i>Doires</i>, descendues des Alpes, les Dorons
savoyards, pas davantage la <i>Dore</i>
auvergnate, sans compter la Dore-Dogne, et petites Doires ; ces Dores ont un
grand frère dans le <i>Douro</i> qui
traverse la péninsule ibérique. Les monts de même origine verbale ne font pas défaut ; ce sont, de la
frontière française au cœur du Massif Central, un <i>Mont d'Or</i> du Jura, au-dessus de la très vieille voie de passage de
Lausanne vers Pontarlier, Besançon et Langres, le <i>Mont d'Or</i> qui domine de haut le site de Lyon, la chaîne des <i>Monts-Dore</i> en Auvergne. Des fées ont eu
leur grotte à la source de l'Orb, à peu près au pied du Mont d'Or du Jura ; le
massif en bordure de la Saône près de Lyon a des survivances mythologiques ;
les bains du Mont-Dore, très fréquentés par les Gallo-Romains, ont livré une
statue de dieu gaulois « dans la pose bouddhique », etc.</span></blockquote>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 10.0pt; margin-left: 1.0cm; margin-right: 35.1pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Évitons
de nous laisser happer par la question de l'existence d'un peuple indo-européen.
Qu'il y ait eu des migrations ou bien des emprunts linguistiques entre voisins,
les perceptions des montagnes et des rivières sont certainement communes à des
ensembles plus vastes que les civilisations connues.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Le
meilleur avantage de faire appel à une théorie orientale de la perception,
c'est sans doute de quitter les rangs des philosophes de la modernité. « Qu'est
le sujet pensant? » se posent sans relâche Descartes, Spinoza, Kant. Chacun se
saisissant de la question fait table rase de la sémantique et développe une
pensée universelle pour expliquer complètement l'univers. Êtes-vous hégélienne
contre Kant ou marxien contre Hegel? Peu importe l'allégeance si les systèmes
sont d'accord au fond sur le primat de la subjectivité. À nouveau Dontenville<a href="file:///C:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/%C3%80%20travers%20leurs%20%C5%93uvres.docx#_edn2" name="_ednref2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[ii]</span></span><!--[endif]--></span></a>,
à propos du nouveau-né humain:<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq" style="margin-bottom: 10.0pt; margin-left: 1.0cm; margin-right: 35.1pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Il
commence par l'image qu'atteint sa perception. Par les yeux et les oreilles
sont commandés ses gestes encore maladroits. Selon le langage des philosophes,
l'enfant se forme d'abord en individu en séparant le sujet et l'objet.</span></blockquote>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 10.0pt; margin-left: 1.0cm; margin-right: 35.1pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Maintenant
que nous avons nommé l'objet appelé « subjectivité » et que nous connaissons sa
prévalence dans l'esprit occidental, demandons-nous si c'est un élément
nécessaire à l'émergence d'une pensée philosophique. Ce que l'esprit occidental
appelle la perception individuelle n'existe pas comme tel dans l'esprit bouddhiste.
Pour ce dernier, ce qui s'approche le plus de la perception « individuelle » au
niveau sémantique est la perception « non commune ». C'est une
désignation plus large et qui a l'avantage de ne pas dépendre de la définition
du concept d'individualité.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Pour
illustrer cet avantage, considérons les perceptions d'un organisme
unicellulaire appelé <i>Physarum polycephalum</i>.
Les chercheurs Boisseau, Vogel et Dussutour ont récemment montré<a href="file:///C:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/%C3%80%20travers%20leurs%20%C5%93uvres.docx#_edn3" name="_ednref3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;">[iii]</span></span><!--[endif]--></span></a>
que cet être vivant dépourvu d'un système nerveux possède malgré tout la
faculté d'habituation, une forme rudimentaire d'apprentissage. Placé à
proximité d'un pont imprégné d'une substance amère inoffensive, l'organisme est
d'abord réticent à le traverser, puis il s'habitue à le faire pour accéder à
une source de nourriture. Quelque chose perçoit bien la substance amère et on
serait porté à attribuer cette perception au protiste en tant qu'individu. Mais
où se trouve celui qui décide de faire abstraction de l'amertume? Dans lequel
de ses noyaux ou de ses organelles se loge son esprit individuel? On peine à y
répondre. Pour le bouddhiste, il y a à l'origine de cette habituation du
protiste au moins une perception sensorielle d'amertume et, générée par cette
dernière, une perception mentale de l'amertume. La question de l'individualité
de l'organisme n'entre même pas en considération pour reconnaître l'existence des
actions mentales qui conduisent le protiste à se nourrir.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div>
<!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/%C3%80%20travers%20leurs%20%C5%93uvres.docx#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"> <i>Histoire
et géographie mythiques de la France</i>, Henri Dontenville, Ed. G.-P.
Maisonneuve et Larose, 1973, pp 119-120.<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn2">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/%C3%80%20travers%20leurs%20%C5%93uvres.docx#_ednref2" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[ii]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"> ibid, p. 8.<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn3">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/%C3%80%20travers%20leurs%20%C5%93uvres.docx#_ednref3" name="_edn3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;">[iii]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-family: "Verdana","sans-serif";"> <i>Habituation
in non-neural organisms: evidence from slime moulds</i>, Romain P. Boisseau,
David Vogel, Audrey Dussutour, DOI:10.1098/rspb.2016.0446 (en format pdf, le <a href="file:///C:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/rspb.royalsocietypublishing.org/content/283/1829/20160446.full.pdf">communiqué</a>
)</span></div>
</div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-87575876262523856692016-06-02T11:59:00.000-07:002016-06-02T11:59:27.013-07:00Pensée du 2 juin 2016<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Une fois la
décision prise de se mettre en mouvement et de contribuer à changer l'ensemble
social plus large qui le contient, l'individu — l'être humain — qui a identifié
une erreur de perception commune est invariablement amené à réexaminer ses
propres perceptions pour corriger celles qui sont erronées. Que ce soit
consciemment ou non, il adopte certaines hypothèses qui lui serviront de point
de départ pour proposer une nouvelle perception commune, plus en phase avec la
réalité. Dans les mouvements sociaux, on dit couramment que pour changer le
monde, il faut se changer soi-même. Il y a là une sagesse populaire indéniable.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">J'ai l'avantage
d'avoir déjà travaillé dans un cadre universitaire, ce qui m'a donné le réflexe de
vérifier ce qui a été fait antérieurement dans la littérature. Avant de
s'engager dans des efforts considérables, c'est une précaution nécessaire de
s'assurer qu'on ne reproduise pas le travail de quelqu'un d'autre. D'autant
plus que c'est l'occasion de parfaire ses connaissances et de découvrir de
nouvelles pistes de recherche.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Évidemment,
il est impensable de réunir et d'assimiler l'ensemble de l'information
disponible sur l'action sociale considérée dans toute sa généralité.
Rapidement, on se heurte aux différences de langage entre les disciplines, et
même à des perceptions qui diffèrent selon les époques et les cultures. Par
contre, cette profusion de sources crédibles n'est un problème que dans la
mesure où une personne seule n'a pas la possibilité de toutes les traiter.
C'est en réalité une grande richesse.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Par mon éducation,
je suis familier avec les cultures occidentales et je reconnais la transmission
de connaissances qui s'est effectuée depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui.
Par curiosité et à un niveau débutant, j'ai étudié le bouddhisme d'une des lignées
tibétaines. Cette série de textes que vous lisez a pour but de s'inscrire dans
une tradition de critique des sciences qui remonte aux premiers philosophes
grecs. Et elle a comme particularité d'être informée par une théorie bouddhiste
des perceptions. Je suis content de ce choix pour plusieurs raisons.
Premièrement, tant les philosophies bouddhistes qu'occidentales ont été
contemplées avec intelligence pendant des millénaires, ce qui témoigne d'un
intérêt soutenu. Ensuite, par son aspect transformateur, l'action sociale est
proche du sacré et peut devenir doctrinaire lorsqu'elle s'institutionnalise. Il
ne s'agit aucunement ici d'inventer une nouvelle religion et ce serait une
erreur de le penser.<br /><o:p></o:p></span></div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-61216953683575458432016-05-30T07:59:00.000-07:002016-05-30T07:59:27.091-07:00Pensée du 30 mai 2016<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Lorsque je
lis un essai, je m'intéresse aux circonstances dans lesquelles il a été écrit.
L'expérience de l'auteur telle qu'il la rapporte et telle qu'on peut la
comprendre par l'entremise d'éléments historiques et biographiques sont autant
de choses qui permettent de se familiariser avec l'esprit d'une œuvre. On
apprécie mieux Platon quand on connaît la guerre du Péloponnèse. On comprend
mieux Marx quand on sait qu'il a commenté les débats à la Diète rhénane portant
sur le ramassage du bois mort et opposant le droit coutumier à la propriété
privée. Comme j'ai le désir de faire œuvre utile, je trouve pertinent de
fournir certains éléments biographiques à mon sujet. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Je suis né
en 1969 dans une famille dite « nucléaire », c'est-à-dire fortement centrée sur
le couple et les enfants et avec des liens plus relâchés avec le reste de la
parenté. C'était la première génération de ce type, mes grands-parents
maternels étaient cultivateurs et mon grand-père paternel était dentiste dans
un village; tous étaient liés à leur communauté par la vie paroissiale
catholique. Une « révolution tranquille » avait permis aux Canadiens-français
du Québec d'accéder à des positions sociales plus valorisées et de défendre une identité nationale Québécoise. Le souvenir de la
deuxième guerre mondiale était encore terrifiant et le développement économique
libéralisé semblait annoncer la fin des horreurs de la guerre si seulement
l'Occident pouvait gagner la guerre froide contre l'Union soviétique et éviter
l'holocauste nucléaire. Les guerres du Moyen-Orient restaient une énigme pour
l'enfant que j'étais. J'ai eu la chance de partager cette enfance entre la France
et le Québec, une bonne expérience malgré les défis que posaient des
perceptions culturelles que les différences rendaient difficiles à
interpréter.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Les
déracinements fréquents, liés aux impératifs d'emploi de cadre de mon père,
m'ont donné une image négative du travail de bureau. Le stress qu'il semblait
rapporter du travail était difficile à supporter et je me voyais assumer un rôle
d'atténuateur des tensions familiales par l'humour. Ce qui explique sans doute
que je me suis donné comme objectif de remplir un rôle social qui participerait
au bonheur collectif. Par goût des mathématiques, j'ai d'abord fait des études
en actuariat. Puis je me suis lancé en théâtre, pour la communion d'esprit que
produit parfois l'art dramatique. Les circonstances m'ont ramené aux
mathématiques et je me suis lancé dans la recherche fondamentale, espérant
mettre mon plaisir de la réflexion au service de l'édifice de la connaissance.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">J'étais
donc, en 2010, un scientifique spécialisé dans les graphes eulériens et leurs
décompositions en cycles quand je me suis finalement désintéressé de la vie
universitaire et que je me suis mis à chercher une autre façon de mettre mes talents
à contribution, une façon plus directe et engageante.<o:p></o:p></span></div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-73094973684355829112016-05-19T12:38:00.000-07:002016-05-19T12:38:13.316-07:00Pensée du 19 mai 2016<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Dans
moins de 5 mois, il se sera passé cinq ans depuis l'occupation du Square
Victoria. Le 15 octobre 2011, des milliers de personnes se rassemblaient au cœur
de la place financière de Montréal pour participer à la concrétisation locale
d'un mouvement d'appui à Occupy Wall Street. Plus tôt dans l'année, il y avait
eu le Printemps arabe et aussi le mouvement du 15 mai, dont les participants
sont mieux connus sous le nom des Indignados. L'année suivante, dans ce coin du
monde, il y aurait le Printemps érable et, plus tard encore, Idle No More.
C'est le temps pour moi de revenir sur mon expérience en tant que participant
et de préparer un écrit à l'intention de ceux et celles qui, comme moi, ont mis
la main à la pâte et ont tenté de contribuer à un changement des mentalités.
Plusieurs livres ont été rédigés à chaud, dans les mois qui ont suivi le
mouvement. Ces derniers fournissent de précieux témoignages subjectifs de
l'intérieur des mouvements sociaux. Je me situe dans une perspective plus
objective, ce qui exige de prendre du recul. C'est pourquoi j'ai graduellement
réduit mon implication dans des causes sociales et que je prends maintenant la
parole avec une certaine sérénité par rapport aux soubresauts de la vie
publique qui sont toujours présents dans la société.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">À
l'époque, je me suis impliqué avec candeur, sans connaissances en matière
d'action sociale, mais avec un bagage scientifique significatif. J'ai dû
improviser — un peu comme la majorité des participants — et prendre le temps
par la suite de faire les lectures nécessaires à la compréhension de ce qui
s'était passé. Je vais tenter de transmettre ce que j'aurais aimé savoir au
moment où je me suis impliqué. Il faut donc prendre ce que j'écris comme les
conseils d'un ami, mais dont la validité ne doit pas être acceptée sans faire
preuve de jugement. J'adopte un style libre, sans plan rigoureux, de façon à
profiter de la spontanéité du moment et pour que chaque texte ait une cohérence
interne indépendante des autres. Malgré tout, il y a bien une ligne directrice
qui est d'être clair et de donner une bonne idée de l'état de mes réflexions en
date d'aujourd'hui.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
</div>
<div class="MsoNoSpacing">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Pour
commencer, la notion d'un mouvement social est moderne. On ne parlerait pas
aujourd'hui de mouvement sociaux s'il n'y avait pas eu la révolution scientifique
amorcée avec la Renaissance. Il a fallu d'abord que s'opère la prise de
conscience qu'on pouvait mieux expliquer les phénomènes naturels par des lois logiquement
déductibles que par des doctrines protégées contre la critique. C'est ensuite
seulement, avec la différenciation de la philosophie politique en sciences
économique, politique et sociologique qu'a émergé l'idée de trouver des lois scientifiques
pour expliquer l'organisation de la vie humaine. La grande difficulté rencontrée
dans ces efforts réside dans la confusion facile à faire entre connaissance
scientifique et connaissance pratique. Au fur et à mesure que des théories sont
élaborées par les scientifiques, les mentalités changent et l'organisation de
la vie humaine s'en trouve modifiée. Nous nous retrouvons dans la situation
paradoxale où les changements sociaux sont indissociables de l'évolution des
connaissances en matière de sciences sociales. J'en suis venu à penser que les
mouvements sociaux sont provoqués par la différence sensible qui existe entre
la situation réelle et ce que la société perçoit d'elle-même à travers ses
institutions, y compris les connaissances scientifiques. Lorsqu'un certain
nombre d'individus constatent une erreur de perception commune et croient que
les usages ne permettent pas de la corriger, ils arrive parfois qu'ils se
rassemblent publiquement pour remettre en question les institutions concernées, formant ainsi
un mouvement social.<o:p></o:p></span></div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8501604311077581865.post-36211642136745779952015-09-19T07:40:00.000-07:002015-09-19T07:40:22.158-07:00Pour une science sociale bien fondée<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Toute science digne de ce nom doit être
bien fondée en logique. C'est le cas pour les sciences naturelles qui ont place
dans nos universités depuis la Renaissance. Ce sont les avancées spectaculaires
en physique, en chimie, en biologie qui ont inspiré les philosophes de la
modernité à appliquer la méthode scientifique à l'étude des choses humaines,
remettant en question jusqu'aux croyances les plus intimes des êtres humains.
C'est ainsi qu'on a vu l'émergence de l'économie politique, de la sociologie,
de la science politique, soit des disciplines universitaires qui ont modifié
l'organisation humaine de par leur seule existence. Ceci démontre l'intérêt de
ces sujets, mais met en même temps en évidence un problème de fondement. Les théories
de Thomas Hobbes, Karl Marx, Max Weber par exemple, ont donné une base à des
phénomènes humains concrets qui influencent toujours le cours des choses
humaines. Si le fait d'énoncer une théorie objective modifie l'objet d'étude,
est-on réellement en terrain scientifique? Il y
a là un paradoxe qu'on ne peut pas éluder si on prétend fonder une
science sociale.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://i1099.photobucket.com/albums/g388/francoisgenest/atenacite/Portrait_dAuguste_Comte_maison_dA._Comte_Paris_2424895050_zpso6frnbti.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://i1099.photobucket.com/albums/g388/francoisgenest/atenacite/Portrait_dAuguste_Comte_maison_dA._Comte_Paris_2424895050_zpso6frnbti.jpg" height="400" width="333" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Portrait d'Auguste Comte, philosophe des sciences</td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;"><br /></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Le mouvement structuraliste a tenté de
contourner la question en se limitant aux formes sans se prononcer sur le fond.
Nous vivons présentement à une époque où toutes les sciences suscitent le doute
sur leur bien-fondé, y compris les sciences naturelles, notamment l'écologie.
Pourtant, les changements climatiques sont devenus indéniables, et nous avons
besoin plus que jamais d'appliquer la raison scientifique aux choses humaines,
si on veut y voir clair et mitiger les dégâts.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Que l'on parle d'économie, de société ou de
gouvernement, il y a toujours présente la notion d'ensemble et c'est utile de
remarquer que la théorie des ensembles est une discipline mathématique qui a
connu une crise majeure au tournant du XXème siècle. En guise d'illustration<a href="file:///C:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/Pour%20une%20science%20sociale%20bien%20fond%C3%A9e.docx#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;">[1]</span></span><!--[endif]--></span></a>,
considérons l'énoncé suivant :</span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">L'ensemble de tous les ensembles qui ne se
contiennent pas eux-mêmes ne se contient pas lui-même.</span></blockquote>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">C'est un paradoxe, car
l'énoncé ne peut être ni vrai ni faux sans qu'il y ait dans tous les cas une contradiction.
En dépit de l'existence de paradoxes comme celui-là, la théorie des ensembles était
si riche qu'on ne pouvait pas la rejeter en bloc. Il fallait donc la refonder en
logique, ce qui a été mené à bien et a même ouvert la voie à l'informatique. Il
faut désormais distinguer entre la notion intuitive d'ensemble, celle employée
dans l'énoncé ci-haut et non scientifique, et la notion logique, mathématique,
qui, elle, ne génère pas d'énoncés paradoxaux.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; font-size: 12.0pt;">Qu'est-ce qu'un marché? une culture? un
État? Je prétends que les notions intuitives qui s'y rapportent ne sont pas
scientifiques et qu'un examen sérieux des fondements s'impose si on veut en
tirer des connaissances véritables.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div>
<!--[if !supportFootnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div id="ftn1">
<div class="MsoFootnoteText">
<a href="file:///C:/Users/Fran%C3%A7ois/Documents/Pour%20une%20science%20sociale%20bien%20fond%C3%A9e.docx#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR-CA; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[1]</span></span><!--[endif]--></span></a> <span style="font-family: "Verdana","sans-serif";">Voir le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_Russell">paradoxe de Russell</a>.</span></div>
</div>
</div>
François Genesthttp://www.blogger.com/profile/11294906969526666691noreply@blogger.com0