samedi 17 mars 2012

Lettre à Pierre Karl Péladeau, président de Corporation Sun Media

J'ai écrit ce qui suit pour réagir à la lettre de monsieur Péladeau concerant la perquisition abusive de la SQ chez le journaliste Éric Yvan Lemay. En voici le début : 



Il y a des moments qui permettent de définir l'état de santé d'une société.Nous en avons vécu un hier et le diagnostic n'est pas heureux.Quand un corps policier tente d’intimider un journaliste, ce sont les fondements mêmes de notre démocratie qui sont remis en cause et nous devons réagir. Nul ne sait où de telles dérives peuvent mener.Tôt hier matin, les enquêteurs de la Sûreté du Québec sont débarqués à l’improviste chez Éric Yvan Lemay, un journaliste d’expérience du Journal de Montréal spécialisé dans le domaine de la santé, comme s’il s’agissait d’un criminel longtemps recherché risquant de fuir ou de se débarrasser d’éléments de preuves.



Monsieur Péladeau,

Vous avez parfaitement raison de dénoncer cette atteinte à la liberté de presse. Les journalistes remplissent un rôle essentiel en démocratie : celui d'informer le public afin que l'ensemble des citoyens puissent exercer leurs droits civiques en se basant sur des faits et non sur la base de ce que les élus et les corporations voudraient bien leur faire croire par le biais des relations publiques. Je vous rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, la Cour Suprême a réaffirmé l'importance de l'indépendance des journalistes en affirmant que Daniel Leblanc n'avait pas à révéler ses sources dans l'histoire du scandale des commandites.

Je profite ce cette communication pour vous inviter à faire réintégrer les publications de Québécor Média au sein du Conseil de Presse du Québec. Les plaintes du public y sont étudiées par des gens du monde de la presse et par des citoyens. Ainsi vous obtiendrez une meilleure image pour vos publications, puisque vous pourrez dire que les plaintes les ciblant seront évaluées par un organisme indépendant. Dans l'état actuel des choses, sachant que vous ne reconnaissez pas les décisions du CPQ, le public est moins disposé à passer par cet organisme pour signifier leurs critiques.

Je suis persuadé que vos rédactions et ultimement vos publication gagneraient beaucoup à cesser de fonctionner en dehors du système. Vous gagneriez certainement de l'estime de ma part, en tout cas.

Cordialement,
François Genest

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