Richard Renshaw accorde une entrevue à Hannah de CKUT |
« Bonjour et bienvenue dans le parc Molson, un espace public
qui est destiné à vous accueillir, que vous fassiez partie du premier peuple à
l'avoir occupé, les Mohawks, que vous soyez jeune ou vieux, que vous soyez
employé dans une entreprise ou rentier ou rentière, que vous soyez heureux ou
malheureux.
Je m'appelle François Genest et je suis un citoyen de
Montréal. J'aime la Terre et les êtres qui y habitent. Je n'aime pas les
changements climatiques que j'observe et je m'inquiète de l'état dans lequel
sera laissé l'environnement pour les générations futures. Je n'aime pas les
changements politiques que j'observe et je m'inquiète pour les rapports sociaux
entre mes concitoyens. Mes élus me déçoivent énormément. J'ai honte pour
Montréal, pour le Québec, pour le Canada. Et j'ai honte de la façon dont le
monde est gouverné.
Je ne fais pas confiance aux multinationales. Je ne fais pas
confiance aux partis politiques. Je ne fais pas confiance aux sauveurs
instantanés. Je ne crois pas aux formules magiques. Je ne veux plus remettre
les décisions qui me concerne et qui concernent mes concitoyens et concitoyennes entre les mains de ceux et celles qui ont des
dettes envers des gens que je ne connais pas.
Je me suis associé au mouvement Occupons parce que c'était
la manifestation locale de ce soulèvement mondial des citoyens de la Terre
contre la bêtise humaine institutionnalisée dans nos mécanismes financiers. Le
mouvement Occupons restera dans l'histoire à titre de véritable initiative
démocratique, une initiative dépouillée des pouvoirs de l'argent et des
intérêts privés.
Une démocratie ne se construit pas du jour au lendemain.
Chaque citoyen(ne) veut être écouté(e) et veut s'assurer qu'il n'y a pas de
prise de contrôle du mouvement par un groupe. Nous, les citoyen(ne)s
inexpérimenté(e)s en politique, nous avons été aidé(e)s par des activistes
d'expérience et nous ne les avons pas écouté(e)s. Certain(e)s d'entre eux(elles)
en ont conclu que le mouvement Occupons avait été récupéré par un groupe. Nous,
les activistes d'expérience, nous avons été appuyé(e)s par des citoyen(ne)s inexpérimenté(e)s
qui ont essayé de créer par eux-mêmes des structures démocratiques et nous ne
les avons pas écouté(e)s. Certain(e)s d'entre eux(elles) en ont conclu que nous
voulions mettre fin au mouvement.
Nous avons beaucoup appris. On ne peut pas rejeter tout ce
qui a été fait avant. On ne peut pas imposer une structure, peu importe son
bien-fondé. Même un texte collectif sur lequel ont travaillé l'ensemble des
membres actifs du mouvement n'a pas d'utilité si personne ne le reprend pour le
faire vivre.
Je m'appelle François Genest, j'appuie les assemblée populaires autonomes de
quartier et je n'ai pas honte de dire que je vous aime. »
Modifié le 8 juillet à 00h20
Modifié le 8 juillet à 00h20
Merci François
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