jeudi 13 décembre 2012

Nopimik, journée pour la forêt




COMMUNIQUÉ DE PRESSE - 10 décembre 2012 - Pour diffusion immédiate

Montréal, le 10 décembre 2012 – Le samedi 15 décembre, SOS Poigan invite toute la population à
Nopimik, journée pour la forêt, un grand évènement festif qui mettra en lumière la réalité des familles
algonquines confrontées à une déforestation massive dans la réserve faunique La Vérendrye. Nopimik
sera une célébration unique, une rencontre entre l'art traditionnel autochtone et l'art urbain.
L'évènement débutera en après-midi par une cérémonie d'ouverture guidée par les aînés autochtones au
pied du Mont-Royal. S'ensuivront un point de presse puis plusieurs prestations artistiques à la salle de
spectacle le Club Lambi. Seront sur place : Joséphine Bacon, Dramatik, Juan Sebastian Larobina ainsi
qu'une dizaine d'artistes exceptionnels.

L'actualité bouillonne autour des questions autochtones et environnementales. La semaine dernière seulement:
Pauline Marois rencontrait les chefs des Premières Nations pour discuter des ressources naturelles ; quelques jours plus tard, Greenpeace dévoilait la violation de l’Entente sur la forêt boréale canadienne par la compagnie forestière PF Résolu*. À la lumière de ces nouvelles, SOS Poigan tient encore davantage à accorder la parole aux autochtones traditionalistes.

Il faut comprendre que la déforestation dans la réserve faunique La Vérendrye touche tout le monde et
principalement des familles algonquines (anishinabes), qui sont parmi les dernières à vivre de façon
traditionnelle dans l'une des plus belles forêts du Québec. Pour ces familles, la forêt est source de vie et de
subsistance. Si rien n'est fait bientôt, elles perdront leur mode de vie et seront forcées d'abandonner l'endroit
où elles vivent. Les efforts de la communauté pour freiner la coupe des arbres lui ont valu l'arrestation de deux aînés et injonction de la cour. À présent, les aînés anishinabes demandent l'aide des Québécois.
Cette problématique soulève des questionnements importants au sujet du patrimoine québécois tant au niveau culturel qu’environnemental :
- Qu'en est-il de la protection des ressources naturelles au Québec ?
- Quelle écoute est accordée aux Premières Nations qui luttent pour la sauvegarde de l'environnement et de leur mode de vie ?
Voilà deux enjeux inséparables l'un de l'autre qui sont indéniablement le pilier de l'avenir du Québec. SOS
Poigan invite donc la population à se rassembler sans tarder pour partager, solutionner et agir pour un Québec respectueux de la nature et des peuples autochtones.

Lors de cette célébration, tous seront témoins d'une rencontre rafraîchissante et unique entre l'art traditionnel
ancestral et l'art urbain actuel. Ceci par la présence d'artistes autochtones, mais aussi d'artistes québécois
de toutes les origines qui viendront montrer leur appui aux Premières Nations. Aussi à souligner : la présence
de représentants de la communauté haïtienne, récemment adoptée par la Nation Algonquienne.**

L'événement débutera à 15h avec une cérémonie d'ouverture, au pied du Mont-Royal (au monument GeorgeÉtienne Cartier), guidée par les aînés anishinabes, mohawks, mayas, métis et haïtiens. Une procession colorée sur l’avenue Mont-Royal mènera ensuite les participants à la salle de spectacle le Club Lambi au 4465 St-Laurent (coin Mont-Royal) où il y aura point de presse à 17h. La célébration sera composée de chants, tambours et danses traditionnelles. Vont aussi se produire sur scène des artistes invités de musique soul, hip hop, folk, world. Une partie du spectacle sera dédiée aux poètes, slammeurs, rappeurs qui viendront livrer leur message accompagnés d'un "house band" de musique improvisée. Aussi au menu: D.j., V.j., peinture en direct, artisanat et kiosques d'information. Une cérémonie de clôture viendra boucler le tout.
Pour en savoir plus sur la cause et l'évènement, y compris la programmation complète :
http:// sospoigan.blogspot.ca

-30-

COMMUNIQUÉ DE PRESSE - 10 décembre 2012 - Pour diffusion immédiate
* Greenpeace: Produits forestiers Résolu viole l’Entente sur la forêt boréale canadienne
http://www.greenpeace.org/canada/fr/actualites/resolu-viole-entente-foret-boreale-canadienne/
** Journal de Montréal - Le peuple algonquien accueille les Haïtiens en son sein
http://www.journaldemontreal.com/2012/11/18/le-peuple-algonquien-accueille-les-haitiens-en-son-sein

Source :
Sylphir : 438-764-7778

NOPIMIK Journée pour la forêt : http://www.facebook.com/events/469927516382616/
SOS Poigan : http://sospoigan.blogspot.ca
SOS Réserves fauniques : http://sosreservesfauniques.org/



mardi 4 décembre 2012

La Chorale du peuple



La Chorale est née avec l'arrivée de l'hiver à la place du Peuple. Aurait-on pu trouver meilleure façon de se réchauffer le corps et l'âme que de danser et de chanter ensemble? La Chorale s'est d'abord fait connaître dans le métro avec ses chansons engagées sur des airs de Noël (voir mon billet). Puis elle a participé à des manifestations tout au long de l'année, non seulement lors d'événements d'Occupons Montréal mais aussi pendant des manifestations d'étudiants, de travailleurs, d'écologistes, etc. 

Je veux souligner que le peuple doit beaucoup à Dan Parker, Alain Mignault et Myriam pour avoir soutenu la Chorale avec ténacité dès sa conception jusqu'à aujourd'hui. Leurs efforts et ceux des centaines de contributeurs — parmi lesquels je compte tous ceux qui se sont joints à la Chorale le temps d'une chanson — ont donné un disque dont le lancement aura lieu le jeudi 6 décembre à 20h au 3720, av. du Parc, 2e étage.

En fait, la Chorale, ce sont tous ceux qui chantent ses chansons enjouées, ironiques, moqueuses. Puisque les chansons sur le disque sont toutes libres de droits, elles peuvent être chantées et modifiées partout sur la planète.

Occupons Montréal, c'est en partie la Chorale du peuple.

Références:

Le site de la Chorale (http://choraledupeuple.org/)

Page Facebook du lancement du 6 décembre 2012

Vidéo de la Chorale dans le métro (David Goguen)

Vidéo de Il était une grève étudiante (Mr Parker Quebec)

Vidéo de la Chorale lors la Journée de la Terre (Michaël Fortin)

Vidéo de la Chorale lors de la manifestation contre le Robogate

Vidéo de Vote Busters  (Mr Parker Quebec)

Vidéo de L'étudiant et l'économiste (Alain Migneault)

Vidéo de la Chorale lors du blocage de la Tour de la bourse (Michel Pilon)

Vidéo de l'arrestation de chanteurs de la Chorale le 12 mai 2012 (universitv)

Vidéo de Get up Stand up (David Goguen)

jeudi 11 octobre 2012

Il y a un an : Occupons Montréal


Le 15 octobre sera le premier anniversaire du mouvement mondial #Occupons. J'y ai milité une bonne partie de l'année et je suis heureux de voir aujourd'hui à quel point les personnes qui sont passées par Occupons Montréal sont encore motivées et agissent directement sur la réalité qui les entoure. Dans mon prochain billet, je ferai le recensement de toutes les initiatives en cours auxquelles ont contribué des anciens militants d'Occupons Montréal. Mais aujourd'hui, je vous livre un texte inédit que j'ai écrit le 28 mars 2012, à l'époque où il y avait encore des assemblées générales du mouvement. Ce qui me frappe, c'est à quel point ce texte est encore d'actualité en ce qui a trait aux rassemblements organisés par les citoyens en dehors des structures officielles que sont les partis politiques, les universités et les organismes sans but lucratif financés par le gouvernement et les entreprises privées.



Occupons Montréal et le mouvement des Indignés

Qu'est-ce que c'est?
Occupons Montréal est la manifestation locale d'un mouvement mondial de protection et de promotion de la dignité humaine communément appelé  le mouvement des Indignés.

Caractéristiques générales des rassemblements
Les rassemblements se tiennent dans des lieux publics.
Un rassemblement est appelé une «occupation» et s'organise de façon informelle pour combler les besoins en nourriture, en abris et pour favoriser les échanges entre les participants.
Chaque rassemblement organise des assemblées pour prendre les décisions qui ne peuvent pas être prises de façon informelle par les individus et les groupes d'affinités.

Principes d'organisation
Horizontalité : Il n'y a pas de hiérarchie officielle au sein du mouvement. L'importance est placée sur les relations humaines et le sentiment de communauté. Chacun est encouragé à prendre des initiatives et à faire preuve de jugement quand aux impacts de ses actions et de ses paroles sur les autres.

Diversité : Les rassemblements sont ouverts à tous sans discrimination de race, de sexe, d'âge, de richesse, de scolarité, de condition physique ou mentale. Les différences sont appréciées et respectées. Les conflits sont résolus par la parole et toujours dans l'optique de préserver la bonne entente de l'ensemble de la communauté.

Transparence : Chacun est encouragé à mettre plus de conscience dans ses paroles et dans ses gestes et à  communiquer ses intentions et ses sentiments. Les émotions sont respectées et protégées.

Cercles de parole
Un cercle de parole est une réunion d'individus qui prennent la parole à tour de rôle. Chacun est libre de se joindre ou de quitter un cercle de parole en cours. Un cercle de parole peut se concentrer sur un sujet précis ou bien être une discussion d'ordre général.

Groupes d'affinités
Un groupe d'affinité est formé d'individus qui se réunissent régulièrement pour discuter d'un sujet ou pour exercer une activité. Un groupe d'affinité est joignable et ses réunions sont annoncées à l'avance. Un groupe peut choisir de tenir des réunions ou de faire son activité dans un espace soumis à des règles acceptées par la communauté. Par exemple : des règles d'hygiène dans une cuisine, des règles comptables pour l'administration, des règles de facilitation pour une discussion. Lorsque des groupes d'affinités se forment dans le but d'exercer  une activité ou de préparer une proposition, ils sont encouragés à se coordonner avec les autres en participant au conseil des groupes.

Conseil des groupes
Le conseil des groupes est un espace d'information et de coordination. Les groupes nouvellement formés s'y font connaître. Les groupes actifs y présentent des comptes-rendus de leurs activités ou de leurs discussions. C'est l'endroit privilégié pour faire connaître une action en préparation et obtenir de l'aide logistique pour sa réalisation.

Assemblée générale
L'assemblée générale est un espace d'information et de prise de décision. On y fait le compte-rendu des derniers événements et on y annonce les actions à venir. Lorsque des décisions importantes doivent être prises concernant tout le rassemblement, c'est là qu'on fait des propositions sur lesquelles l'assemblée va se prononcer.

Comment participer?
La meilleure façon de participer à un rassemblement dépend du tempérament de chacun. On peut parler avec des participants et nouer des liens. On peut se joindre à un cercle de parole en cours. On peut aussi approcher quelqu'un qui exerce une activité qui nous intéresse et offrir de donner un coup de main. Au bout d'un certain temps, on se fait une idée des valeurs et du sentiment de communauté qui sont installés dans le rassemblement. On peut alors voir de quelle façon contribuer de façon plus personnelle selon les besoins que l'on perçoit.

Erreurs communes
On se trompe souvent sur le rôle de l'assemblée générale. Contrairement aux assemblées générales d'organismes politisés, l'assemblée générale d'une occupation n'est pas un espace où faire la promotion de points de vue particuliers. Entre autres, il est mal vu d'y prendre la parole pour défendre une idéologie. Pour qu'une proposition soit bien accueillie par l'assemblée, elle doit porter sur une question d'intérêt pour l'ensemble du rassemblement. En général, il est préférable d'interagir au niveau le plus près possible des individus, c'est-à-dire de parler d'abord de façon informelle avec des participants, soit individuellement ou dans des cercles de parole, et, s'il y a besoin, initier un nouveau cercle de parole ou un nouveau groupe d'affinité. En fait, il n'y a pas de règles strictes à suivre, mais en respectant l'usage des différents espaces, le temps de chacun est mieux utilisé pour le bien-être de tout le rassemblement.
Une erreur fréquente est de confondre écoute et assentiment. Une occupation est un espace favorable aux conversations. C'est extrêmement libérateur de sentir qu'on est écouté. Cependant, une écoute soutenue ne veut pas dire que la personne ou le groupe qui écoute est nécessairement d'accord avec ce qui est entendu. Une écoute véritable et respectueuse demande de ne pas réagir à tout propos. Prendre pour acquis l'assentiment de ceux qui écoutent mène régulièrement à des malentendus.

Questions fréquemment posées
Q Est-ce qu'il y a des organisateurs à qui je peux parler?            
R  Les participants à un rassemblement sont tous à des degrés divers des organisateurs et sont généralement bien disposés à parler pourvu qu'on les aborde avec courtoisie.

Q Est-ce qu'il y a un porte-parole à qui je peux parler?
R Les participants à un rassemblement ont tous leur perspective unique sur la nature et le fonctionnement du mouvement des Indignés et sur les occupations d'espaces publics. Ils sont généralement bien disposés à parler pourvu qu'on les aborde avec courtoisie.

Q Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut me donner une réponse officielle?
R Il n'y a pas d'autorité constituée qui peut parler au nom de tous les participants à un rassemblement. Il n'y a donc pas de fonction officielle qui puisse être assumée par un quelconque participant à un rassemblement. Chaque participant est libre de donner les réponses qu'il veut à propos du mouvement ou du rassemblement.

Q Qui peut me parler au nom du mouvement?
R Personne ne peut prétendre parler au nom du mouvement, pas plus qu'on ne peut parler au nom du mouvement des femmes ou au nom du mouvement des droits civiques.

Q Qui peut me parler au nom de l'occupation?
R Personne ne peut prétendre parler au nom du rassemblement, même si chacun est libre de donner son point de vue personnel.

Q Qui a décidé de l'organisation?
R L'organisation du campement du 15 octobre s'est faite par les gens qui s'y sont présentés. Même si un groupe d'initiateurs avait préparé des activités et des propositions au cours de rencontres préparatoires, il était impossible pour eux de savoir qui se présenterait et qui participerait au rassemblement. En général, les occupations se passent de la même façon, avec un petit groupe d'initiateurs pour appeler à la mobilisation et ensuite une organisation spontanée qui s'effectue sur place avec les individus présents, leurs compétences, leurs goûts et leurs énergies.

Q J'ai une solution pour régler les problèmes du monde actuel. À qui devrais-je parler?
R Félicitations! Prenez le temps de vous familiariser avec les participants au rassemblement et prenez le temps de les laisser se familiariser avec vous. Vous trouverez certainement une oreille attentive.

Q Je veux vous parler d'une activité importante à laquelle vous devez participer. D'accord?
R Excellent! Pour obtenir une bonne participation à cette activité, parlez-en à plusieurs personnes dans le rassemblement et prenez le temps d'écouter leurs conseils. Si l'accueil est mitigé, c'est peut-être qu'il faut retravailler la présentation de l'activité. Soyez conscient que la plupart des participants ont de l'aversion pour le marketing. Allez plutôt du côté de la clarté et de la vérité.

Q Est-ce que ça va changer quelque chose tout ça?
R Oui. Les mentalités ont déjà commencé à changer.


Pour avoir le point de vue de ma collègue Ève du Comité de philosophie politique d'Occupons Montréal : 


mis à jour 12 octobre 2012  8h36

mardi 2 octobre 2012

Pour en finir avec l'or


Le 1er octobre à RDI, Louis Boulanger expliquait que les lingots d'or et d'argent sont en train de remplacer les devises comme réserves de pouvoir d'achat. Les banques centrales en achètent de plus en plus en prévision de la révision éventuelle du système monétaire. Cette révision est rendue inévitable étant donné les dernières décennies de création monétaire abusive, la perte de confiance et les crises financières à répétition. Il réfère au livre Currency Wars[i] pour en apprendre plus. Notez bien qu'un livre du même titre et sur le même sujet a été publié en Chine quatre ans auparavant[ii].

Je comprends que d'un point de vue individuel  — pour ne pas dire individualiste — il est prudent d'acheter des lingots d'or comme réserve de pouvoir d'achat. Cependant, je suis persuadé que d'un point de vue collectif, un retour à l'or comme monnaie d'échange serait une aberration intolérable. On n'a qu'à regarder l'histoire de la monnaie pour comprendre que la thésaurisation de l'or dans une partie du monde conduit invariablement à la guerre lorsque ceux qui sont en pénurie de monnaie vont chercher par la force l'or accumulé dont ils pensent avoir besoin pour assurer la fluidité de leurs marchés. Je pèse mes mots : la valeur d'une monnaie d'échange ne doit pas être liée à une matière sous peine de causer des guerres et des souffrances humaines sans fin.

De plus, l'histoire récente nous apprend que l'extraction de l'or cause des dommages environnementaux dont nous ne tenons pas encore compte lors de l'évaluation du coût total d'une exploitation minière. Ces dommages sont de plus en plus important au fur et à mesure que la technologie nous permet de traiter des tonnes de terre avec des produits corrosifs pour en extraire des quantités infimes d'or. L'histoire nous montre également que ce sont les terres des plus faibles qui sont exploitées par les minières pour en tirer de l'or, notamment les populations autochtones qui vivent au même endroit depuis des millénaires.

Il existe plusieurs alternatives à une monnaie représentative fondée sur une matière ou un pouvoir de taxation. Personnellement, je privilégie mon modèle de monnaie fiduciaire. Il s'agit d'une monnaie centralisée dont la masse est liée à la population. En tenant compte des variations de population, la masse demeure constante et un mécanisme de redistribution objectif et automatique évite les thésaurisations excessive et les pénuries de monnaie qu'elles entraînent.

Avis aux intéressés : je vais parler plus en détail des failles du système actuel lors d'un atelier sur la création monétaire le 15 octobre prochain au square Victoria.


[i]  Currency Wars: The Making of the Next Global Crisis, James Rickards, 2011.
[ii] Currency Wars (货币战) , Song Hongbing, 2007,

mercredi 26 septembre 2012

Le droit d'être représenté pour nos soins


Le mois de septembre dernier, j'assistais à ma première rencontre du comité des usagers du Centre de santé et des services sociaux de mon territoire. Mon comité des usagers est associé à la grande majorité des regroupements d'usagers du Québec au sein du Regroupement provincial des comités des usagers.

Hier avait lieu la conférence de presse donnée par le RPCU pour lancer la deuxième édition de la Semaine des droits des usagers du réseau de la santé et des services sociaux, soit du 28 septembre au 5 octobre 2012. Cette année, le thème de la semaine est : le droit d'être représenté. Personnellement, je ne cache pas avoir de grandes réserves au sujet du fonctionnement du système de gouvernance représentative au niveau politique, mais je comprends la représentation au niveau des usagers du système de santé comme étant un travail d'accompagnement et d'information auprès des citoyens et de dialogue auprès des instances décisionnelles comme la direction et le conseil d'administration.

Pour donner une idée du rôle des comités des usagers, je recommande de visionner la vidéo ci-bas, préparée par TVC-CM, la télévision communautaire Vents et Marées couvrant l’actualité régionale en Charlevoix. Pour donner un coup de main à mon comité des usagers, je serai en personne à la place Riopelle le 1er octobre de 10h à 18h pour distribuer des dépliants, répondre aux questions et recueillir des témoignages.




Ajout de fin de journée:

Après avoir écrit ce texte ce matin, j'ai parcouru la rue St-Laurent à partir de l'avenue des Pins jusqu'à Laurier et puis Laurier de St-Laurent jusqu'au parc Laurier pour poser des affiches dans les établissements et commerces qui m'ont autorisé à le faire. Encore une fois, je me suis heurté à des refus dans les grandes chaînes comme Jean-Coutu, Pharmaprix, Rachelle-Bery. C'est nettement plus facile dans les petits commerces.

Affichage sauvage sur St-Laurent (en bas à côté de la porte)

Une petite pharmacie qui a accepté que je pose une affiche
Le club espagnol du Québec m'a permis de poser une affiche
Le RPCU a fait mettre des bannières sur Mont-Royal
Au restaurant Robins des Bois
Au Centre Saint-Denis
À la paroisse St-Denis
Au Centre Laurier
En chemin, j'ai croisé le maire d'arrondissement du Plateau, Luc Ferrandez, qui m'a fait quelques suggestions d'endroits. Merci! Puis devant le Centre du Plateau au milieu du parc Laurier, j'ai eu la chance d'entendre la pianiste Roseline Blain essayer le piano qui a été installé dans le parc pour l'événement. 
Le Centre Laurier au coeur du parc Laurier
Roseline Blain du Coeur du Plateau au piano
Avis aux intéressés : Roseline jouera une création du compositeur en résidence du cœur du Mont-Royal jeudi soir vers 23h.

Bon, je vais me coucher. Demain je pars pour Saint-Hyacinthe assister au congrès du Regroupement provincial des comités des usagers. Vous pourrez me rencontrer lundi prochain à la place Jean-Paul Riopelle (coin de Bleury/Viger), soit le 1er octobre entre 10h et 18h. Je serai pour répondre aux questions concernant les droits des usagers du système de santé. À bientôt!



vendredi 14 septembre 2012

Occupation citoyenne du parc Cartier

Cette belle affiche a été conçue par Nori, une résidente du quartier Saint-Henri

Les 15 et 16 septembre 2012, je serai au parc Sir-George-Étienne-Cartier ou comme le nomment les résidents de Saint-Henri : au parc Cartier. C'est un magnifique parc ombragé au centre duquel se trouve une fontaine avec statue. Bordé au nord par l'église Saint-Zotique, il est entouré de beaux vieux immeubles d'habitation de deux étages. Avec moi, il y aura des résidents de Saint-Henri, des représentants d'organismes communautaires, la Cuisine du peuple et des visiteurs de partout à Montréal. Plusieurs activités sont prévues, dont des spectacles de musique et des projections de films.

Le magnifique parc Cartier dans Saint-Henri
Ce qui a motivé les résidents du quartier à préparer cet événement et à lancer une invitation large, c'est de donner l'occasion à leurs concitoyens de se rencontrer et de se parler dans un contexte agréable. Ils s'y affairent depuis le mois de mars et ils ont réussi à susciter de l'intérêt de la part d'élus et de plusieurs organismes.

Une rencontre préparatoire a eu lieu lors du BBQ Vegan du 2 septembre
J'ai été approché suite à ma participation à un événement semblable qui a eu lieu en juillet au parc Molson dans le quartier de Rosemont-Petite Patrie. C'est ce qui m'a amené à assister à quelques rencontres de préparation : une première fois au parc Notre-Dame-de-Grâce le 2 septembre dernier dans le cadre d'un pique-nique végétalien de la Cuisine du peuple et une deuxième fois le 9 septembre au parc Cartier lui-même. J'ai parlé de l'événement autour de moi, je l'ai annoncé sur ma page Facebook et j'ai envoyé l'information à mon assemblée autonome de quartier (sur le Plateau) et aux autres assemblées autonomes que je connais. Le 13 septembre, je suis allé former une équipe avec un résident du quartier et un citoyen de Saint-Jean pour distribuer des tracts aux résidents et aux commerçants avoisinants. L'affiche de l'événement est particulièrement réussie grâce aux talents de Nori.

La table de l'assemblée autonome de Notre-Dame-de-Grâce lors du BBQ Vegan
Alors que nous distribuions des tracts dans le parc, nous avons eu une conversation intéressante avec une résidente. Si je me souviens bien, elle est originaire d'Abitibi. En tout cas, elle habite Saint-Henri depuis trois ans et elle se désole du clivage qu'il y a dans le quartier entre francophones et anglophones. Comme il n'y a pas d'événements rassembleurs localement, elle doit se déplacer jusqu'au Plateau Mont-Royal ou au Centre-Ville pour participer à des activités dans des lieux publics. Il y a bien une terrasse à proximité, mais elle ferme à 15h. Et puis, en soirée, elle ne se sent pas en sécurité en raison de la présence de gangs de rue. Paul, qui distribuait des tracts avec nous et qui a grandi dans le quartier, a expliqué que c'était autrefois un quartier ouvrier. Avec la fermeture des usines ou manufactures, le quartier a perdu sa vitalité communautaire.

Le parc Cartier est situé sur Notre-Dame en face de l'église Saint-Zotique
Selon Rob, un autre résident, le quartier se gentrifie et il s'exerce une pression financière grandissante sur la population défavorisée. À son avis, ce n'est qu'une question de temps avant que ceux qui souffrent d'exclusion et qui ont trouvé des logements locatifs — souvent pour la première fois de leur vie adulte — ne soient expulsés du quartier pour faire de la place à de nouveaux développements domiciliaires visant une clientèle professionnelle.

L'art urbain de Saint-Henri : de belles oeuvres recouvrent des tags sommaires et vice versa
J'ai parlé en anglais avec des commerçants jamaïcains et chinois. J'ai échangé avec des hispanophones. De jour, en tout cas, les résidents sont affables. Je pense que cette fin de semaine a le potentiel d'être un événement heureux pour la vie communautaire de Saint-Henri. J'invite tous mes lecteurs qui en ont auront l'occasion de venir faire un tour. Mon expérience de juillet dernier au parc Molson a été extrêmement gratifiante et c'était aussi le sentiment général de ceux qui ont pris la parole pour donner leurs impressions à la fin de l'événement. D'ailleurs, c'est ce qui m'a donné envie de prêter main forte aux citoyens de Saint-Henri. Je vais faire ce que je peux pour que l'occupation de Saint-Henri se passe aussi bien.

Excepté un kiosque de vente de légumes tenu par l'organisme communautaire Terater le dimanche, tout sera gratuit, y compris la nourriture préparée au cours de l'activité de la Cuisine du peuple. Il y aura aussi une gratiferia, c'est-à-dire un marché gratuit. Le fonctionnement est simple. Il suffit d'apporter deux choses intéressantes dont vous ne vous servez plus, dont un livre, et d'en faire don. En échange, vous pourrez prendre un objet et un livre que vous trouvez intéressants.

À samedi! :-)

lundi 10 septembre 2012

La Conquête du Nord



Je suis tombé sur cette image déjà partagée plus de 1700 fois sur Facebook depuis sa parution hier. Il s'agit d'une photo des pages 20 et 21 du Journal du Pontiac daté du 22 août 2012. Après vérification auprès du journal, l'article est une traduction française d'une entrevue publiée dans le journal West Quebec Post basé à Gatineau.

Dans cette entrevue, le West Quebec Post rapporte les propos d'une consultante non identifiée mais considérée très fiable. Bien que le développement du Nord soit une source de revenus hautement désirés par le Québec, la consultante nous apprend qu'«au cours d'une présentation du Plan Nord à une communauté chinoise de Toronto l'hiver dernier, en réponse à une question à propos des importantes ressources naturelles sous-marines qui pourraient se trouver au large des côtes du nord québécois, le premier ministre Charest a fait allusion à la possibilité de demander l'aide de l'armée chinoise pour protéger les frontières canadiennes dans l'Arctique.»

L'accord des populations locales est facile à obtenir. Elle poursuit : «On m'a déclaré franchement que les leaders autochtones sont juste un peu plus durs à acheter que la plupart des politiciens(...) Le plus grand obstacle pour les investisseurs, c'est le manque de travailleurs spécialisés. Au Québec, nous avons des travailleurs peu qualifiés en abondance, mais nous ne disposons pas de la main d'œuvre spécialisée nécessaire à la réalisation du Plan Nord».

Selon l'éditeur du West Quebec Post, «étant donné que tout le monde refuse de parler du Plan Nord ou refuse de voir les difficultés de son application, il est évident qu'il faudrait bien en faire un débat public. Les élections provinciales seraient une bonne occasion de tenir ce débat, mais il est peu probable que cela se produise étant donné l'attitude des autorités provinciales. Les partis d'opposition ne semblent pas comprendre les enjeux et les investisseurs ne veulent pas de publicité.»

La campagne électorale a donné raison à l'éditeur : aucun parti n'a parlé de l'impact majeur du boom minier dans le Nord sur l'avenir de notre province, non seulement sur le secteur financier, mais également sur les politiques d'immigration, de défense, d'emploi et d'éducation. À quoi bon se disputer pour savoir quelle équipe formera l'exécutif d'une province menottée sur le plan fiscal quand les décisions importantes concernant notre société sont prises en privé par des investisseurs?

Je reprends la conclusion de l'éditeur du West Quebec Post et je dis à mon tour que mes lecteurs pourront interpréter ces renseignements à leur guise, mais il est important de comprendre ce qui se discute dans les hautes sphères d'influence du Québec.

vendredi 31 août 2012

Une action directe pour tous


Le parc Outremont, Montréal

Il existe une grande variété d’actions directes que les citoyens peuvent entreprendre pour influencer le cours des choses. Je décris aujourd’hui une action à la portée de tout le monde. Cette action demande peu de préparation et peut être entreprise par une seule personne du début à la fin, à condition d’avoir de l’expérience en facilitation.

Une action directe comporte au moins trois volets : la préparation, la mobilisation et l’action. Pour l’exemple d’aujourd’hui, j’inclus également le volet de la transmission des connaissances.

Préparation

Objectif

J’ai voulu offrir l’occasion à des citoyens de se rencontrer dans un espace public afin de discuter de leurs aspirations pour le Québec. Nous étions alors en campagne électorale pour choisir le parti qui dirigera la province de Québec, c’est-à-dire celui qui sera en charge de l’exécution des affaires courantes et qui aura le pouvoir d’orienter les travaux législatifs des députés. Étant donné que la presse et les partis accordaient un intérêt démesuré au spectacle de l’acquisition du pouvoir, j’ai compris qu’il manquait aux citoyens un forum non partisan où échanger entre eux. Par expérience, je sais que lorsqu’ils se retrouvent dans un espace public dont l’ambiance est agréable, les citoyens du Québec parlent avec enthousiasme de ce qui les anime et de ce qu’ils aimeraient voir advenir.

Endroit

J’ai choisi le parc Outremont. C’est un joli parc; on y trouve un plan d’eau, des toilettes publiques et un espace de jeu pour les enfants. Il est essentiellement fréquenté par les gens du quartier : des mères avec leurs enfants, des adolescents, des couples qui piqueniquent, des personnes seules qui lisent, etc. Des gens viennent à l’occasion y pratiquer des activités de groupe : de l’entraînement sportif, du yoga, du tai chi.

Temps

J’ai choisi les 28 et 30 août 2012, soit quelques jours avant les élections. Débuter à 17h15 permettait aux gens qui finissaient de travailler à 17h de se joindre à l’action dès le début ou peu de temps après. Finir à 20h donnait près de trois heures, ce qui, d’après mon expérience, est une bonne durée pour des discussions fructueuses.

Mobilisation

Matériel

Les outils de base pour mobiliser les citoyens, ce sont les tracts et les affiches. Les tracts sont généralement imprimés sur des feuilles de la taille du papier à lettre qui sont ensuite découpées en quatre rectangles égaux. Par simplicité, j’ai utilisé le même dessin pour mes tracts et mes affiches.


Internet

J’ai écrit un article sur mon blogue pour annoncer l’action et pour inviter les gens à y participer. J’ai également utilisé les réseaux sociaux Twitter et Facebook pour rejoindre les citoyens dans mon réseau. Sur Twitter, j’ai annoncé l’événement à différentes heures de la journée et j’ai utilisé l’étiquette de recherche #qc2012 pour rejoindre des gens qui ne sont pas en lien direct avec moi mais qui seraient potentiellement intéressés.


Sur Facebook, j’ai créé un événement avec une brève description de l’action, du fonctionnement proposé et de l’esprit dans lequel je désirais qu’elle se déroule. J’ai écrit régulièrement sur la page de l’événement et j’ai répondu aux messages et aux commentaires.


Tractage et pose d’affiche

Le 23 août, entre 15h30 et 17h30, j’ai parcouru Outremont pour distribuer des tracts aux passants. Je suis entré dans certains commerces pour leur demander la permission d’y poser mon affiche. Généralement, les grands magasins ont comme politique de refuser les affiches à caractère politique. Dans ces cas-là, il faut se préparer à essuyer les refus des gérants et des propriétaires. Dans les petits commerces, l’approche est plus facile puisque les gens à qui on parle sont souvent en mesure prendre des décisions et ne craignent pas de répercussions négatives provenant d’un supérieur ou de clients choqués par l’information affichée. J’ai également posé quelques affiches sur des poteaux.



Mon itinéraire pour la distribution de tracts et la pose d'affiches

Le 27 août, je suis allé à un événement politique non partisan, en l’occurrence le lancement du livre de Dominic Champagne, un livre intitulé: «Le gouvernement invisible». J’ai distribué un tract à l’extérieur du lieu du lancement, le Whisky Café, puis je suis entré. À l’intérieur, l’ambiance était celle d’un événement mondain, ce qui n’est pas propice à la discussion et à la distribution de tracts. J’ai acheté une copie du livre et j’ai demandé la permission de déposer mes tracts à la table de vente, ce qui m’a été accordé. J’ai salué les gens que je connaissais et j’ai invité l’auteur à participer à mon action.

Table de vente sur laquelle j'ai eu la permission de déposer mes tracts

Action

Jour 1

Le 28 août, je suis arrivé au parc Outremont en avance, de façon à pouvoir m’imprégner de l’atmosphère du lieu et à voir arriver les participants. À partir de 17h, je me suis promené tranquillement dans le parc en abordant les gens pour leur annoncer qu’il y aurait une discussion citoyenne et qu’ils étaient les bienvenus s’ils désiraient y participer. J’ai eu une courte discussion avec une femme qui avait vu l’annonce de l’événement sur un babillard et que ça avait intéressée. Des amis sont venus appuyer mon action et nous avons discuté un bon moment. Cependant, comme nous étions peu nombreux, nos échanges avaient toutes les allures d’une discussion privée. Éventuellement, j’ai refait le tour du parc pour inviter les gens à discuter avec moi. Un homme a accepté l’invitation et nous avons parlé longtemps.

Le parc Outremont à Montréal

Jour 2

Le 30 août, j’ai apporté du matériel pour me faire une pancarte, de façon à être identifiable de loin. Par simplicité, j’ai fait plastifier deux affiches que j’ai collées dos à dos au bout d’un bâton. Ainsi, on pouvait lire la pancarte et comprendre la nature de l’action proposée. J’ai apporté une enregistreuse, ce qui n’est pas un élément essentiel de l’action;  j’aurais pu également me contenter d’un carnet et d’un crayon pour prendre des notes. J’ai commencé par faire le tour du parc avec ma pancarte et saluer les gens, puis je me suis installé sur un banc avec ma pancarte bien en évidence. La première heure, je suis resté seul et j’en ai donc profité pour enregistrer mes réflexions sur l’état du monde et sur les problèmes que nous vivons. Éventuellement, Dominic Champagne est arrivé à bicyclette et s’est joint à moi. Nous avons eu une bonne discussion et lorsqu’il est reparti, il était bientôt huit heures. J’ai marché un peu avec ma pancarte. Il restait peu de gens et j’étais fatigué. J’ai donc mis fin à l’action et je suis rentré chez moi.

La pancarte assemblée et une enregistreuse pour un compte-rendu (si nécessaire)

Transmission des connaissances

Une action directe n’a pas toujours ce volet. Par exemple, si l’objectif tactique est de faire réagir le gouvernement sur une question d’intérêt général, l’action pourrait consister en un rassemblement de plusieurs milliers de personnes dans les rues pour protester. Ce serait alors à la presse, aux intellectuels et aux partis d’opposition de faire le travail de forcer le gouvernement à donner des réponses satisfaisantes.

Dans le cas de mon action directe, les discussions ont été très intéressantes en soi, mais c’est d’abord et avant tout le processus que je trouve intéressant de partager. J’ai appris de cette expérience que je peux agir politiquement sans avoir besoin de militer au sein d’un parti ou d’un organisme. Je n’ai pas besoin de me réclamer d’une cause ou d’une idéologie pour être entendu. C’est tout le contraire, en fait. Quand on aborde les gens avec franchise et intégrité, sans chercher à influencer leur choix politique, la confiance vient naturellement et la prise de parole est facile.

Cela dit, ma tâche a été simplifiée du fait qu’il n’y a pas eu une grande affluence. Le défi d’une action directe de ce type, c’est de bien se préparer au cas où il y aurait plus de vingt personnes. Lorsqu’on dépasse la vingtaine, même avec un bon facilitateur, il devient pénible pour les participants de rester concentrés sur ce que les autres disent. Il faut être attentif à l’énergie des participants et être prêt à refaire des groupes plus petits sans perturber les échanges. Aussi, lorsqu’il y a des discussions de groupes intéressantes, il faut être en mesure d’indiquer aux participants comment obtenir des comptes-rendus. Sans comptes-rendus, une action directe de prise de parole présente nettement moins d’intérêt. Dans mon cas, je prévoyais créer des groupes de petite taille au fur et à mesure de l’arrivée des gens. Chaque groupe aurait eu un volontaire pour faciliter et j’aurais recueilli les témoignages des facilitateurs. Ça reste une expérience à tenter pour une prochaine action directe.

lundi 27 août 2012

On coupe des arbres sur le Mont-Royal!


J’ai été témoin d’un coup d’éclat médiatique vendredi dernier. Afin d’attirer l’attention des Québécois sur la coupe à blanc actuellement en cours dans la réserve faunique de La Vérendrye, un collectif de citoyens, d’organismes communautaires et d’autochtones appelé SOS Poigan avait annoncé que des arbres seraient coupés à la scie mécanique sur le Mont-Royal. Les arbres coupés vendredi provenaient en réalité d’un territoire autochtone et avaient été transportés sur le Mont-Royal pour l’occasion.

Quel est le sujet de cette nouvelle? J’en vois plusieurs : la gouvernance autochtone, l’intimidation corporative, la transformation du journalisme, la solidarité des allochtones et des autochtones.

Dans la réserve faunique de La Vérendrye vivent des familles anishinabes (algonquines) qui se gouvernent selon leur coutume ancestrale. Ce mode de fonctionnement repose sur une dimension spirituelle incompatible avec une vision marchande du territoire et de la faune et de la flore qu’on y retrouve. En réalité, les autochtones sont en lien consubtantiel (de la même substance, inséparable) avec leur territoire plutôt que d'être en lien de propriété avec lui. Comme on peut s’y attendre, les entrepreneurs et les différents paliers de gouvernement préfèrent négocier avec des représentants élus dont les décisions engagent toute la communauté dont ils sont issus. De ce point de vue, les Anishinabes ne présentent pas un front uni, puisque les élections organisées pour élire des représentants sont boycottées par une partie de la communauté. Deux visions du monde s’affrontent et seuls les Anishinabes ont la légitimité de décider du mode de gouvernance qui leur convient à eux, ainsi que (pourquoi pas?) à la Terre-Mère.

Qu’est-ce qui pousse une entreprise à couper les arbres d’une réserve faunique? Le profit de la vente du bois, bien sûr. Lorsque des femmes Anishinabes se sont dressées sur la route des employés de la compagnie forestière, que pouvaient faire ces derniers? La SQ a été appelée, les femmes ont été arrêtées et puis relâchées à la condition de ne plus gêner les opérations. La compagnie forestière a des intérêts économiques à protéger, ce qui est parfaitement légitime de son point de vue. Cependant, les Anishinabes ne sont pas les seuls à vouloir conserver les arbres de la forêt de Poigan : les arbres constituent un habitat pour la faune et les Québécois veulent vraisemblablement conserver l'intégrité de cette réserve faunique. Avant de continuer les coupes, il faudrait un véritable débat public sur la question. Les familles concernées sont maintenant représentées par un avocat. La compagnie forestière a demandé et obtenu une injonction pour continuer la coupe. C’est de bonne guerre, j’imagine, mais un très mauvais exemple pour les autres citoyens corporatifs.

L’action d’éclat a attiré de nombreux journalistes, ce qui m’a permis d’échanger avec plusieurs d’entre eux. J’ai deviné qu’ils pensaient avoir été attirés sous un faux prétexte. En effet, même si des arbres ont été coupés sur le Mont-Royal, il ne s’agissait pas d’arbres du parc du Mont-Royal. Était-ce justifié? Dans ce cas-ci, je le pense. Les Anishinabes ont besoin d’êtres entendus. Dans la forêt, personne n’est témoin de leur drame. Regardez l’intérêt porté aux arbres du Mont-Royal et le désintérêt porté aux arbres d’une réserve faunique dans laquelle vivent des femmes qui se donnent  comme rôle de protéger la terre. SOS Poigan démontre que de nombreux Québécois non-autochtones sont solidaires des familles de Poigan pour toutes sortes de raisons : par humanisme, pour protéger l’environnement, pour s’opposer à la vision du «tout à l’économie». L’événement a été couvert par des journalistes indépendants et a été diffusé en direct sur Internet pour un auditoire international. Le journalisme est en évolution et la distinction entre l’action citoyenne et l’information est peut-être moins claire qu’elle ne l’a été jusqu'ici. Je vois ceci d’un bon œil. Petite taquinerie : si les Anishinabes trouvent un processus de guérison qui leur donne une gouvernance en mesure de protéger leur territoire et de négocier avec les gouvernements, alors la communauté des journalistes pourra l’adopter pour améliorer sa propre gouvernance.

Lorsque les policiers arrivent à un événement comme celui de vendredi, ils cherchent toujours à identifier des organisateurs. C’est une façon de procéder qui est utile quand il y a une réelle organisation derrière un événement. De plus en plus, on voit plutôt des collectifs se créer à l’occasion d’événements précis. Ces collectifs n’ont pas de structure hiérarchique, pas de service d’ordre, pas de porte-parole attitré. Et ça marche! L’événement de vendredi s’est bien déroulé. Il y a eu de beaux témoignages de la part de grand-mères autochtones, de personnalités comme Armand Vaillancourt. Il y a eu des chants et des danses. Des gens de différentes nations se sont embrassés. Les Anishinabes ont eu la preuve qu’ils ne sont pas seuls. Je tire de cet événement la conviction que des gens très différents sont capables de se rassembler et d'unir leurs forces pour le bien commun. On assiste peut-être à une véritable convergence des aspirations de ceux qui souhaitent que tous vivent bien.

Pour le communiqué de presse émis par SOS Poigan à la suite de l'événement, rendez-vous au sospoigan.blogspot.ca

Le prochain événement d'intérêt en rapport avec SOS Poigan est un rendez-vous au parc Lavérendrye le 2 septembre prochain:


Appel à tous les guerrières et guerriers de l’arc-en-ciel!! Et à tout les amoureux de la Terre!

Je vous envoie ce message aujourd’hui pour attirer votre attention la situation de la coupe à blanc ayant lieu présentement dans le parc de la Vérendrye. Malgré l’objection des Algonquins, des compagnies sont sur leur terres et font des coupes sans même qu’on leur demande leur avis! C’est injuste que la loi soit si peu coopérative envers les premières nations, et ce depuis des siècles…
Nous savons déjà que ces peuples ont été plus qu’exploités et exclus, et aujourd’hui il est PLUS que temps d’agir pour que ça change!!!! Vendredi dernier, le peuple Algonquin est venu nous demander notre support en ce temps critique, ils nous ont lancé un cri du cœur, à nous et à toutes les nations pour que nous puissions trouver un moyen de les aider. Que nous puissions trouver un moyen de sortir ces compagnie de leurs terres et d’arrêter la destruction de leur forêt.

Il est temps de passer de la parole à L’ACTION, c’est pourquoi nous nous réunirons dimanche le 2 septembre prochain pour tenir un conseil de vision dans le parc de la Vérendrye. Nous allons évaluer les idées possibles pour stopper les coupes dans le parc. ATTENTION le but de l’action ici n’est pas de bloquer les machines, car nous pourrions AGGRAVER la situation! Nous voulons dabord nous réunir, montrer notre appui au peuple Algonquin et penser à un plan d’action concret qui sera intelligent et réfléchit. Nous pouvons aussi FILMER ce qui se passe sur le site et le diffuser!!!

Des idées sont déjà en route dont celle d’organiser un festival regroupant des artistes québécois au cœur de la forêt et ainsi d’attirer les gens et les médias pour constater l’ampleur des désâstres et ainsi mettre plus de pression au niveau politique sur la situation.

Personnellement je me sens interpellée par cette cause, car je partage beaucoup de valeurs avec les premières nations et je suis OUTRÉE du sort que certains « puissants de ce monde$$ » leur font subir. Et si je peux prêter main forte à ce peuple et faire une différence, alors j’y serai et je ferai de mon mieux. C’est en S’UNISSANT que nous pouvons faire une différence, en montrant que nous sommes plusieurs à ne pas être d’accord avec ces actions et que nous n’allons pas nous laisser faire. ASSEZ C’EST ASSEZ!! Redonnons LEURS DROITS à ce peuple!

Ensemble unissons-nous pour aider nos frères et sœurs à préserver leur habitat et à protéger la terre!

Je suggère que nous contactions toutes les personnes que nous connaissons, faisons circuler l’information dans notre entourage et dans nos réseaux. Regroupons-nous et faisons une différence. C’est un petit moment dans notre vie, mais qui peut rapporter beaucoup au final.

Nous avons le devoir de nous battre contre l’injustice!

Imaginez que quelqu’un entre chez vous pour briser vos biens et arracher vos arbres!!???? C’est inacceptable!!! Il faut défendre nos terres! Debout pour une justice sociale réelle! Avec notre persévérence et notre créativité nous pouvons y arriver!!

Voilà! En espérant que ce message vous éclaire sur la situation et que vous ayiez envie de participer à ce combat, qui est plus qu’un combat, mais une opportunité de se regrouper, d’apprendre ensemble et de témoigner au reste du monde le genre de Terre que nous voulons vraiment!!!!

Migwesh!

Pour avoir un bref apperçu dans les nouvelles :
http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/montreal/archives/2012/08/20120824-160132.html

ET N’OUBLIEZ PAS DE VENIR EN GRAND NOMBRE LE 2 SEPTEMBRE!

PLUS D’INFORMATIONS À VENIR SUR LE COVOITURAGE QUI SERA ORGANISÉ POUR SE RENDRE AU PARC!!!


Mise à jour du 27 août à 22:15 : Ajout du rendez-vous du 2 septembre
Préparatifs
La bannière et le logo de SOS Poigan ont été réalisés par Nadia Myre
Vous êtes beaux!
Un geste purement symbolique car les autochtones respectent les arbres.

Un superbe danseur du Lac Simon
Grand-mères à la défense de la terre
Armand Vaillancourt, sculpteur et aîné alloctone
Chants de clôture