mardi 8 mai 2012

La santé mentale : un marché très lucratif


La Commission de la santé mentale du Canada présentera son rapport ce midi. Voici ma réactions à la suite de l'annonce sur le site du Devoir :

En cette semaine de la santé mentale, il est bon de se pencher sur notre système de santé et sur les choix de société que nous avons faits en ce qui a trait aux personnes qui souffrent mentalement.

Au Québec, à l'invitation de Pierre Elliott Trudeau (lui-même reprenant les idées défendues par Tommy Douglas), nous avons retiré le contrôle des soins de santé des mains des religieux pour créer un système universel financé par la collectivité. Nulle part ailleurs au Canada, ni au monde, on a réussi mieux que nous à créer une infrastructure en santé publique et moderne aussi peu coûteuse.

Malheureusement, les mauvais choix de l'Angleterre, des États-Unis et de l'Australie ont donné vie à une industrie internationale de la santé qui génère des profits considérables pour les investisseurs. Avec la mondialisation des marchés et l'abandon des réglementations, le système québécois paraît anachronique et voué à disparaître aux yeux de ceux qui n'y habitent pas : une terre vierge pour l'expansion du marché de la santé. C'est pourquoi les Québécois sont vus comme des être rétrogrades qui sont prêts à priver leurs concitoyens des bienfaits de la modernité. Et pour les critiques plus mesquins, nous sommes carrément des socialistes animés par la jalousie du succès et voulant empêcher les plus riches d'avoir accès aux meilleurs soins.

En réalité, nous dépensons trop pour les médicaments. À chaque pilule que nous achetons, nous finançons la recherche pour de nouveaux médicaments qui feront gonfler encore davantage nos dépenses en santé. Ces investissements ne nous sont pas rendus sous forme de profits. Au contraire, c'est vu par l'industrie comme un dû qu'on nous encourage à accepter de payer à grands renforts de publicité. Nous ne sommes plus dans une logique de choix de société mais bien dans une logique de servitude.

La tendance actuelle en santé est de favoriser les activités lucratives des entrepreneurs privés et de transférer le travail moins lucratif comme les visites à domicile à des organismes communautaires constamment dans la précarité. On tente de démontrer par l'absurde que notre système public ne fonctionne pas.  J'ai bien hâte de voir ce que réserve le rapport de la Commission de la santé mentale du Canada à partir de mon point de vue bien personnel.

http://atenacite.blogspot.com

@FGenest #JAPPEL
participant aux journées d'actions populaires du 12 au 15 mai au square Victoria

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