Les
entretiens « De quoi le Québec a-t-il besoin? » sont parus en 2011, il y a
moins d’un an. Pourtant, il semble s’être écoulé une éternité lorsqu’on pense à
tout ce qui s’est passé dans la belle province depuis : le mouvement
Occupons, l’événement Nous?, la grève étudiante, les manifestations monstres
des 22 du mois, les manifestations de nuit, les nouvelles lois municipales et
provinciale pour bloquer la résistance civile, le livre «Pour un printemps», les
cortèges de casseroles, les assemblées populaires autonomes de quartier, le
déclenchement des élections.
Les 28 et
30 août prochains, je serai dans le parc Outremont afin de parler avec les
citoyens qui viendront m’y rejoindre. Ce que j’offre, c’est un lieu, une heure
(17h15), mon enregistreuse, mon attention et l’expérience que j’ai acquise au
cours de l’année. La forme que prendront ces rencontres dépendra des gens qui
seront là. La question du nombre est importante.
«
Ça prendrait, je ne sais pas, quoi, maximum vingt personnes, ce serait vraiment
miraculeux! Vingt personnes qui parleraient autrement de la société, pour faire
ressortir ce dans quoi on est, et qui n’est pas ce dans quoi on pense que l’on
est! » — René-Daniel Dubois, écrivain, dramaturge
Si nous
sommes vingt personnes ou moins, il est envisageable de former un cercle de
discussion où chaque personne est écoutée par toutes les autres quand elle
prend la parole. À plus de vingt personnes, l’écoute devient difficile et, si le
degré d’expérience et la discipline des participants le permettent, on peut
augmenter un peu, mais il faut généralement passer à une autre formule.
Si nous
sommes plus de vingt personnes, je prendrai la parole pour expliquer ce que j’envisage
et j’inviterai les participants à se séparer en plusieurs groupes entre
lesquels je pourrai circuler.
«
Ça prend des gens complètement indépendants. J’ai l’impression que ça n’existe
plus. Et c’est ce qui m’inquiète pour l’avenir du Québec. Le Québec a besoin d’une révolution utile,
pas tranquille, claire, pas bureaucratique, au contraire. » — Benoît Dutrizac,
journaliste, animateur radio
Je n’aime
pas les mots «indépendant», «utile», «gauche», «droite». Pour cet événement, j’invite
les gens à participer à titre personnel, sans défendre quelque couleur
politique que ce soit.
«
Le Québec dit : ’Le Canada est une zone coloniale qui nous écrase et nous
empêche d’être nous-mêmes’, et l’immigrant dit : ‘La société québécoise
nous empêche d’être nous-mêmes.’ L’immigrant reprend le débat victimaire à son
compte et pousse le Québec à avoir un discours majoritaire en disant : ‘Il
faut faire ce que la majorité demande de faire; il faut faire comme l’ensemble
de la société le demande.’ — Dany Laferrière, écrivain
«
Je pense qu’il faut travailler à créer des liens. Je pense qu’on s’est un peu
ghettoïsés : Montréal versus les régions; à l’intérieur de Montréal, il y
a mille subdivisions de communautés. Je pense qu’il nous manque cruellement des
liens. Je pense qu’on s’est individualisés, mais que ça ne veut pas
nécessairement dire qu’on n’a pas soif de ces liens-là. Il faudrait qu’on
travaille à les construire parce qu’on se ressemble bien plus qu’on est
différents. Je le sens quand on se parle, quand ça arrive, quand les rencontres
sont forcées. » — Anaïs Barbeau-Lavalette, cinéaste, auteure
«Si
on avait des lieux de débat, où les gens pouvaient prendre le temps d’expliquer
les choses, d’argumenter, de discuter, au lieu d’être toujours dans le clip de
la nouvelle, je pense que ça aiderait.» — Régine Laurent, présidente de la
Fédérations interprofessionnelle de la santé du Québec
J’envisage
ces rencontres citoyennes comme des lieux de débat où nouer des liens. Pour
cela, il faut mettre de côté les arguments simplistes reposant sur la suprématie
d’une majorité.
Lecture préparatoire
facultative :
Collectif
De quoi le
Québec a-t-il besoin?
Fragments d'un
dialogue essentiel
Entretiens avec une vingtaine de personnalités des
arts, des affaires, de la science ou de la politique au sujet de l'avenir du
Québec.
Document ⁄ 2011 ⁄ 13,9 x 21,5 cm ⁄
184 pages
ISBN 978-2-7609-1215-1
ISBN 978-2-7609-1215-1
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