mardi 21 août 2012

De quoi le Québec a-t-il besoin?



Les entretiens « De quoi le Québec a-t-il besoin? » sont parus en 2011, il y a moins d’un an. Pourtant, il semble s’être écoulé une éternité lorsqu’on pense à tout ce qui s’est passé dans la belle province depuis : le mouvement Occupons, l’événement Nous?, la grève étudiante, les manifestations monstres des 22 du mois, les manifestations de nuit, les nouvelles lois municipales et provinciale pour bloquer la résistance civile, le livre «Pour un printemps», les cortèges de casseroles, les assemblées populaires autonomes de quartier, le déclenchement des élections.

Les 28 et 30 août prochains, je serai dans le parc Outremont afin de parler avec les citoyens qui viendront m’y rejoindre. Ce que j’offre, c’est un lieu, une heure (17h15), mon enregistreuse, mon attention et l’expérience que j’ai acquise au cours de l’année. La forme que prendront ces rencontres dépendra des gens qui seront là. La question du nombre est importante.

« Ça prendrait, je ne sais pas, quoi, maximum vingt personnes, ce serait vraiment miraculeux! Vingt personnes qui parleraient autrement de la société, pour faire ressortir ce dans quoi on est, et qui n’est pas ce dans quoi on pense que l’on est! » — René-Daniel Dubois, écrivain, dramaturge

Si nous sommes vingt personnes ou moins, il est envisageable de former un cercle de discussion où chaque personne est écoutée par toutes les autres quand elle prend la parole. À plus de vingt personnes, l’écoute devient difficile et, si le degré d’expérience et la discipline des participants le permettent, on peut augmenter un peu, mais il faut généralement passer à une autre formule.

Si nous sommes plus de vingt personnes, je prendrai la parole pour expliquer ce que j’envisage et j’inviterai les participants à se séparer en plusieurs groupes entre lesquels je pourrai circuler.

« Ça prend des gens complètement indépendants. J’ai l’impression que ça n’existe plus. Et c’est ce qui m’inquiète pour l’avenir du Québec.  Le Québec a besoin d’une révolution utile, pas tranquille, claire, pas bureaucratique, au contraire. » — Benoît Dutrizac, journaliste, animateur radio

Je n’aime pas les mots «indépendant», «utile», «gauche», «droite». Pour cet événement, j’invite les gens à participer à titre personnel, sans défendre quelque couleur politique que ce soit.

« Le Québec dit : ’Le Canada est une zone coloniale qui nous écrase et nous empêche d’être nous-mêmes’, et l’immigrant dit : ‘La société québécoise nous empêche d’être nous-mêmes.’ L’immigrant reprend le débat victimaire à son compte et pousse le Québec à avoir un discours majoritaire en disant : ‘Il faut faire ce que la majorité demande de faire; il faut faire comme l’ensemble de la société le demande.’ — Dany Laferrière, écrivain

« Je pense qu’il faut travailler à créer des liens. Je pense qu’on s’est un peu ghettoïsés : Montréal versus les régions; à l’intérieur de Montréal, il y a mille subdivisions de communautés. Je pense qu’il nous manque cruellement des liens. Je pense qu’on s’est individualisés, mais que ça ne veut pas nécessairement dire qu’on n’a pas soif de ces liens-là. Il faudrait qu’on travaille à les construire parce qu’on se ressemble bien plus qu’on est différents. Je le sens quand on se parle, quand ça arrive, quand les rencontres sont forcées. » — Anaïs Barbeau-Lavalette, cinéaste, auteure

«Si on avait des lieux de débat, où les gens pouvaient prendre le temps d’expliquer les choses, d’argumenter, de discuter, au lieu d’être toujours dans le clip de la nouvelle, je pense que ça aiderait.» — Régine Laurent, présidente de la Fédérations interprofessionnelle de la santé du Québec

J’envisage ces rencontres citoyennes comme des lieux de débat où nouer des liens. Pour cela, il faut mettre de côté les arguments simplistes reposant sur la suprématie d’une majorité.

Lecture préparatoire facultative :

Collectif
De quoi le Québec a-t-il besoin?
Fragments d'un dialogue essentiel
Entretiens avec une vingtaine de personnalités des arts, des affaires, de la science ou de la politique au sujet de l'avenir du Québec.
Document ⁄ 2011 ⁄ 13,9 x 21,5 cm ⁄ 184 pages
ISBN 978-2-7609-1215-1

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