Le
1er octobre à RDI, Louis Boulanger expliquait que les lingots d'or
et d'argent sont en train de remplacer les devises comme réserves de pouvoir
d'achat. Les banques centrales en achètent de plus en plus en prévision de la
révision éventuelle du système monétaire. Cette révision est rendue inévitable
étant donné les dernières décennies de création monétaire abusive, la perte de
confiance et les crises financières à répétition. Il réfère au livre Currency
Wars[i]
pour en apprendre plus. Notez bien qu'un livre du même titre et sur le même
sujet a été publié en Chine quatre ans auparavant[ii].
Je
comprends que d'un point de vue individuel
— pour ne pas dire individualiste — il est prudent d'acheter des lingots
d'or comme réserve de pouvoir d'achat. Cependant, je suis persuadé que d'un point
de vue collectif, un retour à l'or comme monnaie d'échange serait une aberration
intolérable. On n'a qu'à regarder l'histoire de la monnaie pour comprendre
que la thésaurisation de l'or dans une partie du monde conduit invariablement à
la guerre lorsque ceux qui sont en pénurie de monnaie vont chercher par la
force l'or accumulé dont ils pensent avoir besoin pour assurer la fluidité de
leurs marchés. Je pèse mes mots : la valeur d'une monnaie d'échange ne doit
pas être liée à une matière sous peine de causer des guerres et des souffrances
humaines sans fin.
De
plus, l'histoire récente nous apprend que l'extraction de l'or cause des
dommages environnementaux dont nous ne tenons pas encore compte lors de
l'évaluation du coût total d'une exploitation minière. Ces dommages sont de
plus en plus important au fur et à mesure que la technologie nous permet de
traiter des tonnes de terre avec des produits corrosifs pour en extraire des
quantités infimes d'or. L'histoire nous montre également que ce sont les terres
des plus faibles qui sont exploitées par les minières pour en tirer de l'or,
notamment les populations autochtones qui vivent au même endroit depuis des
millénaires.
Il
existe plusieurs alternatives à une monnaie représentative fondée sur une
matière ou un pouvoir de taxation. Personnellement, je privilégie mon modèle de
monnaie fiduciaire. Il s'agit d'une monnaie centralisée dont la masse est liée
à la population. En tenant compte des variations de population, la masse
demeure constante et un mécanisme de redistribution objectif et automatique
évite les thésaurisations excessive et les pénuries de monnaie qu'elles
entraînent.
Avis
aux intéressés : je vais parler plus en détail des failles du système actuel
lors d'un atelier sur la création monétaire le 15 octobre prochain au square
Victoria.
Dans le cas d'un effondrement du système financier et monétaire, l'or réel, et non les papiers..., sera la seule manière pour les riches de se protéger.
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=zaudqlbYBxk
Beurk! Je déteste le ton de ce film. Je l'ai lâché après dix minutes.
RépondreSupprimerJe concède que de tout temps les riches ont accumulé de l'or, mais je ne crois pas que l'or puisse redevenir une monnaie d'échange universellement acceptée. Je ne pense donc pas que l'or puisse protéger qui ce soit dans l'éventualité d'un effondrement des grandes devises. Dans le pire des cas, on verra l'introduction d'une monnaie mondiale dont la création sera contrôlée comme maintenant par les banques privées, ce qui nous forcera de subir des crises financières à répétition. Je souhaite plutôt l'abandon du modèle de création monétaire actuel et l'introduction de nouvelles façons de faire des échanges.
Plutôt que de visionner ce film, je conseille de consulter le Rapport Stiglitz, écrit suite à la crise de 2008. On y constate que tout le monde remet en question les institutions de Bretton Woods mais que personne ne sait quoi faire pour remédier à la situation. Personnellement, je pense que les solutions doivent être élaborées par le milieu communautaire avec l'appui de la population. Les tentatives de réformes par le haut sont vouées à l'échec.