L'initiative de M. Drainville, on le voit, est inacceptable dans le contexte actuel où ce sont la presse et les partis qui décident comment donner la parole aux citoyens. Cette façon de faire (qui a été privilégiée pendant des décennies) est maintenant sérieusement remise en question par la nouvelle génération. S'il était économique de contrôler ce qui se dit sur Internet dans une démocratie, la question serait vite réglée par les élus en poste. Mais ce n'est pas le cas. (Et c'est tant mieux!)
Le PQ, dans sa situation actuelle, n'a rien à gagner politiquement à protéger son image dans la presse et ses membres sont ouverts à des changements importants sur la nature même du rôle des partis politiques.
Je propose de considérer la question dans le contexte à venir, c'est -à-dire dans lequel la presse sera plus libre et les citoyens se reconnaîtront plus volontiers dans leurs élus.
Dans ce contexte, l'initiative de M. Drainville est louable, même si ses propositions sont à rejeter en bloc. Messieurs, dames, du PQ, faites preuve de prévoyance et pensez à l'héritage politique que vous voulez laisser à vos enfants et petits-enfants.
Rejetez les idées qui prônent la destruction de l'État et rejetez les idées qui infantilisent la population. L'État démocratique est le seul qui rende des comptes à tous les citoyens, il ne doit pas être détruit. Les citoyens ne sont pas stupides, peu importe les intentions qu'on veut leur prêter. Concentrez-vous sur les mesures qui favoriseront la liberté de presse et qui mettront fin à la mainmise des partis sur la politique.
Ce qui m'étonne le plus, c'est que le PQ semble encore chercher, malgré la concession du vote libre, à préserver à tout prix l'entièreté de ce qui faisait défaut au point d'entraîner des démissions. Pauline Marois refuse de céder un pouce sur la gouvernance souverainiste. Elle semble s'attendre à ce que les démissionnaires, s'ils reviennent, le fassent à genoux en demandant pardon pour leurs errances. En se crispant contre la crise, ne risque-t-on pas de l'amplifier?
RépondreSupprimerMme Marois utilise le vocabulaire du marketing pour défendre son parti. Dans l'entrevue accordée à Alec Castonguay, elle parle de «miser sur la volonté de changement des Québécois», de «répondre à ce désir de changement», d'«être le plus à l'écoute possible de la population», qu'«il ne faut pas nécessairement changer le PQ (mais) trouver des façons de faire de la politique qui nous différencie», «on a des experts qui travaillent sur le sujet» (à remettre à jour les études sur la souveraineté).
RépondreSupprimerJe comprends son point de vue. Selon elle, «c'est un parti politique qui doit prendre le pouvoir et (...) on nuit à ce véhicule politique essentiel (qu'est le PQ)».
Selon son point de vue, Mme Marois a le devoir de préserver l'intégrité de son parti tant qu'il n'y aura pas d'autre parti crédible qui défendra la souveraineté du Québec.
Au risque de me répéter, c'est le modèle de gestion calqué sur l'entreprise privée qui doit être abandonné par les partis politiques. Les citoyens ont atteint leur point de saturation envers la publicité (et les relations publiques des partis).
Réf. L'entretien est sur le site de l'actualité. (http://www.lactualite.com/politique/le-plan-marois-pour-relancer-le-pq)
Mme Marois, si personne de crédible ne prend le risque de dire la vérité aux Québécois, ces derniers seront tentés de donner carte blanche au prochain élu afin qu'il punisse les «incompétents» tout en offrant des occasions d'affaires aux «entrepreneurs» qui «créent de la richesse». Peut-être que le Québec en sortira enrichi et prospère mais j'en doute. Mon vote aux prochaines élections va aller à un député et non à un parti dont les intentions réelles sont des secrets d'entreprise.