mardi 23 août 2011

L'avenir du journalisme au Québec


Consultation en vue d'un projet de loi

Tel que rapporté ici sur l'Observatoire du journalisme, madame la ministre Christine St-Pierre a annoncé la tenue d'une consultation publique sur le journalisme intitulée : pour une information au service de l'intérêt public et qui aura lieu cet automne. Cette consultation fait suite au rapport de madame Dominique Payette sur l'avenir de l'information au Québec : l'information au Québec : un intérêt public, déposé en janvier dernier. Les orientations retenues sont : la mise en place d'un nouveau modèle de régulation des médias québécois et le soutien à la diversité des voix. En ce sens, trois propositions sont soumises :

    créer un statut de journaliste professionnel,
    financer le Conseil de presse du Québec,
    et soutenir l'information régionale et les médias communautaires.

La vision du gouvernement

En pratique, les journalistes professionnels, accrédités par un organisme indépendant (peut-être la Fédération professionnelle des journalistes du Québec), pourront faire valoir leur statut auprès des organismes de presse, du public et devant la loi, en retour de quoi ils s'engageront à respecter les principes éthiques et les règles déontologiques édictés par un organisme indépendant (vraisemblablement un Conseil de presse du Québec revu et corrigé). Pour éviter que ce nouveau Conseil de presse ne soit sujet à des pressions économiques de la part des organismes qui en sont membres, l'État reprendra à son compte son financement. Et pour répondre aux besoins régionaux et locaux, l'État confiera à un organisme indépendant (probablement issu de Télé-Québec) la responsabilité d'une plateforme d'information qui pourra héberger les médias travaillant dans ce créneau, mais dont les sujets sont ignorés par les organismes de presse qui dominent le marché national.

Mes premières impressions

J'accueille sans réserve la création d'une plateforme numérique nationale qui permettra aux régions d'obtenir des informations qualité sans les contraintes commerciales qui affligent les organismes de presse. Pour ce qui est du statut de journaliste professionnel, je me suis déjà prononcé contre (ici), mais je suis prêt à entendre les raisons de la FPJQ, quitte à me raviser. Quand à un organisme d'État pour réglementer la profession, je trouve l'idée dangereuse à long terme. Ne vaudrait-il pas mieux écouter ce que les contestataires du CPQ ont à dire? Je suis sûr qu'une solution négociée serait plus profitable à la société québécoise. Évidemment, pour ce faire, il faudrait revoir le rapport de force entre l'État et les organismes de presse avec l'appui général de la société québécoise. (J'admets que ce n'est pas gagné étant donné que la majeure partie de la société québécoise tire son information des organismes de presse.)

Mon invitation

Le projet de loi qui sera élaboré suite à ces consultations aura des répercussions majeures sur la presse, une institution fondamentale de notre société démocratique. Il faut en parler et il faut en parler beaucoup. J'ai créé une liste sur Twitter (@FGenest/journalisme) destinée à être un lieu de discussion publique sur ce sujet. J'invite tous les gens intéressés à se manifester. J'espère que ce ne sera pas la seule initiative mais je vais m'occuper de cette liste d'ici la fin des consultations. Au plaisir d'échanger avec vous.

Références

Groupe de travail sur le journalisme et l'avenir de l'information, L'information au Québec : un intérêt public
Fédération professionnelle des journalistes du Québec, Un pas de plus vers un titre de journaliste professionnel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire