mercredi 28 septembre 2016

À propos de la chose

Poster de Drew Struzan pour le film de John Carpenter 
Nous avons commencé par postuler (ici) que l’être humain est un animal qui utilise les mêmes objets d’expression pour les trois activités que sont : l’orientation de l’individu dans son environnement, la communication entre les individus et la transmission de connaissances de génération en génération. Nous avons donné comme définition de « symbole » tout objet d’expression qui est utilisé de cette façon, ce qui attribue au mot « symbole » dans cet essai un sens général qui recouvre, entre autres choses, les lettres de l’alphabet, les mots et la langue.

Par exemple, si je pense au mot : « Soleil », un ensemble de connaissances concernant le Soleil et que j’ai acquises depuis ma naissance me sont immédiatement accessibles. Je peux aussi prononcer le mot : « Soleil » à une locutrice de la langue française pour communiquer avec elle à propos de l’astre solaire. Et enfin, si je suis le parent d’un enfant, je peux lui apprendre le mot en le lui répétant tout en désignant le Soleil dans le ciel, sur un dessin et partout ailleurs où je le reconnais.

On voit que tout mot de la langue française remplit la définition de « symbole » pour les locuteurs de cette langue. Avant l’introduction de l’écriture, les mots utilisés se présentaient seulement sous la forme de séquences sonores. Avec l’utilisation de caractères écrits composés en séquences de lettres ou de signes pour remplir les mêmes fonctions que les mots sonores, le symbole « mot » est maintenant utilisé indifféremment pour le mot sonore et le mot écrit correspondant.

Certaines expressions du visage sont également des symboles. Le sourire, par exemple, est appris par le nourrisson avant même ses premiers mots. Les émoticônes que l’on ajoute à nos commentaires sur les médias sociaux sont aussi des symboles et sont utilisés pour la communication entre individus d’une manière semblable aux expressions du visage.

Il est inhabituel de considérer la langue comme un symbole. Pourtant, c’en est bien un. Par exemple, un être humain dont la langue maternelle est le français pense en français, communique en français avec les francophones et transmet la connaissance de la langue française à ses enfants. Et étant donné la coexistence de locuteurs de langues différentes, chaque langue se doit d’inclure un mot qui puisse être utilisé pour désigner indifféremment la langue arabe, la langue française, la langue japonaise ou toute autre langue.

La chose est un symbole spécial qui est utilisé pour désigner indifféremment n’importe quoi. En français, on utilise le mot « chose » pour ce symbole. En anglais, on utilise le mot « thing ». Ce symbole est utilisé notamment dans la transmission du sens des mots, par exemple dans la phrase : « Le Soleil est quelque chose de rond, de chaud et de lumineux dans le ciel. »

Avec ces précisions faites, la chose qui nous intéresse dans cet essai, c’est d’approfondir la connaissance de la coexistence.

Pour les soviétiques la coexistence signifiait la tolérance de l’existence de pays capitalistes. Pour l’actuelle Organisation des Nations Unies, la coexistence signifie la coprésence de peuples avec une histoire de conflits sur un même territoire et sans accès de violence. En fait, il y a une préférence marquée de l’utilisation du symbole « coexistence » pour désigner la cohabitation des être humains en dehors des périodes de conflit. Nous allons voir dans la suite qu’en utilisant la coexistence pour signifier indifféremment la coexistence humaine, la coexistence matérielle et la coexistence sociale, on peut dégager des connaissances générales qui apportent un éclairage nouveau sur la coexistence humaine.


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