vendredi 16 septembre 2016

Projet d’écriture d’un essai sur la coexistence

Photo de Francesco Bandarin, disponible sur le site de l'Unesco
J’entame avec ce texte la préparation d’un essai sur la coexistence.

La définition brève de : « coexistence », c’est l’existence simultanée. Ce mot relie les deux concepts que sont l’être et l’ensemble.  Son champ sémantique s’étend à la politique et à l’écologie entre autres sciences humaines.

Comme rhétorique politique, la coexistence a été notamment mise de l’avant par Lénine et Khrouchtchev, le premier pour légitimer l’existence d’États socialistes sans la disparition préalable du capitalisme, le second en raison du risque effrayant d’une guerre nucléaire entre l’URSS et les États-Unis[i]. En écologie, la coexistence des espèces est souvent expliquée par l’occupation de niches écologiques différentes à l’intérieur d’un même écosystème[ii], bien qu’on s’intéresse depuis peu à des modèles dits neutres de répartition des individus qui prévoient intrinsèquement la diversité[iii].

Comme le souligne fort bien Louiza Odysseos dans sa thèse de 2001[iv], la coexistence dans le domaine des relations internationales est perçue d’abord et avant tout comme une condition à atteindre pour transcender les conflits au lieu d’être la condition première dans laquelle se retrouvent les entités en présence[v]. Cette signification du mot est attribuable, d’après Odysseos, à la prémisse ontologique moderne qui appréhende le sujet comme une entité autonome dont la constitution précède toute composition avec d’autres[vi].

La question de la coexistence est assurément indissociable de celle de l’existence et des relations entre les êtres qui forment l’ensemble. La première partie de l’essai portera sur les significations choisies, soit la base épistémologique de la discussion. La deuxième partie consistera en une réinterprétation des connaissances acquises. La partie finale sera prospective, réservant une grande place à l’imaginaire.

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[i] Pour une critique marxiste-léniniste du mot, voir ce texte du 12 décembre 1963.
[ii] La niche écologique : histoire et controverses récentes, Arnaud Pocheville, Les Mondes darwiniens, vol. 2, Matériologiques, 2011, pp. 897–933.
[iii] « Un modèle neutre décrit une communauté d'individus (appartenant à des génotypes / des espèces), au comportement symétrique, soumise à une apparition de nouveaux types (par mutation / spéciation) et une perte de types par dérive stochastique (…) Typiquement, dans la théorie neutre, la communauté est définie comme un ensemble d’espèces de niveau trophique similaire et les individus sont en compétition symétrique les uns avec les autres. », Arnaud Pocheville, ibid.
[iv] Exploring the ontological basis of coexistence in international relations : subjectivism, Heidegger, and the heteronomy of ethics and politics,  Louiza Andreou Odysseos, University of London,  2001.
[v] “It has remained, to this day, a certainty that ‘coexistence’ is the condition or state that surpasses conflict, but not the primary condition in which entities find themselves. Rather, it is considered to be a state that must be actively, and secondarily, brought about.”, ibid, p. 10.
[vi] “Within this larger theoretical context, the modern subject is generally understood as a completed self, already fully constituted when it ‘enters’ into relations with others, relations that are considered ontologically secondary to the subject itself.”, ibid, p. 7.

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