Char solaire de Trundholm, ajouté à Wikimedia par Rainer Zenz |
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Mon intention est d’approfondir la compréhension de la coexistence, tant pour moi que pour le lecteur. En tant qu’être humain qui écrit pour communiquer sa pensée profonde, j’ai recours aux symboles que sont les lettres, les mots, la langue et la philosophie.
Mon intention est d’approfondir la compréhension de la coexistence, tant pour moi que pour le lecteur. En tant qu’être humain qui écrit pour communiquer sa pensée profonde, j’ai recours aux symboles que sont les lettres, les mots, la langue et la philosophie.
Cette
affirmation paraît surprenante étant donné qu’on réserve le plus souvent la
portée du mot « symbole » aux lettres, aux chiffres et aux opérateurs
mathématiques. C’est que je reprends ici à mon compte le postulat de Norbert Elias à l’effet que l’être humain est un animal qui a la particularité d’utiliser
les mêmes objets de l’expression pour trois activités : l’orientation de l’individu
dans son environnement, la communication entre les individus et la transmission
de connaissances de génération en génération. À partir de ce postulat, toute
chose qui remplit ces trois fonctions est appelée un symbole, peu importe les
catégories auxquelles on a l’habitude de se référer. La difficulté que présente
l’usage courant, c’est que les mots et les philosophies sont perçus comme des
contenants et des contenus, puisque le sens d’un mot peut varier tandis qu’une philosophie est appropriée comme une connaissance immédiate. Au lieu de ça, je vais considérer
les mots, la langue et la philosophie comme des symboles qui sont à des niveaux
de composition différents de celui des lettres, mais qui n’ont ni plus ni moins
de sens intrinsèque.
Pour
illustrer le bien-fondé de ce choix, considérons le symbole : « Soleil ».
« Soleil » est un mot qui n’est compris que dans la langue française,
mais si je rencontre un être humain dont le français n’est pas la langue, je
peux tout de même lui enseigner la fonction d’orientation que ce mot a pour moi
en le répétant tout en pointant l’astre du doigt. Plus facilement encore, si
nous avons une langue en commun autre que le français, je peux lui expliquer
dans cette langue la signification du mot français. Au cours de cette rencontre
hypothétique, je pourrais bien m’entendre avec mon interlocuteur sur l’objet de
l’échange tout en acceptant qu’il y ait des différences philosophiques entre ma
compréhension et la sienne. En effet, je pourrais penser que le Soleil est le
char enflammé d’un dieu qui se lève à l’Est et se couche à l’Ouest alors que
mon interlocuteur supposerait qu’il s’agit d’une étoile composée d’hydrogène et
d’hélium et autour de laquelle la Terre tourne. On pourrait être tenté de
donner raison à mon interlocuteur plutôt qu’à moi dans cet exemple, mais il
resterait que les deux perceptions coexistent, et c’est là ce qui nous
intéresse.
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