Photo de Francesco Bandarin, disponible sur le site de l'Unesco |
La
définition brève de : « coexistence », c’est l’existence
simultanée. Ce mot relie les deux concepts que sont l’être et l’ensemble. Son champ sémantique s’étend à la politique et
à l’écologie entre autres sciences humaines.
Comme
rhétorique politique, la coexistence a été notamment mise de l’avant par Lénine
et Khrouchtchev, le premier pour légitimer l’existence d’États socialistes sans
la disparition préalable du capitalisme, le second en raison du risque effrayant
d’une guerre nucléaire entre l’URSS et les États-Unis[i].
En écologie, la coexistence des espèces est souvent expliquée par l’occupation
de niches écologiques différentes à l’intérieur d’un même écosystème[ii],
bien qu’on s’intéresse depuis peu à des modèles dits neutres de répartition des individus qui prévoient intrinsèquement la
diversité[iii].
Comme
le souligne fort bien Louiza Odysseos dans sa thèse de 2001[iv],
la coexistence dans le domaine des relations internationales est perçue d’abord
et avant tout comme une condition à atteindre pour transcender les conflits au
lieu d’être la condition première dans laquelle se retrouvent les entités en
présence[v].
Cette signification du mot est attribuable, d’après Odysseos, à la prémisse
ontologique moderne qui appréhende le sujet comme une entité autonome dont la
constitution précède toute composition avec d’autres[vi].
La
question de la coexistence est assurément indissociable de celle de l’existence
et des relations entre les êtres qui forment l’ensemble. La première partie de
l’essai portera sur les significations choisies, soit la base épistémologique
de la discussion. La deuxième partie consistera en une réinterprétation des
connaissances acquises. La partie finale sera prospective, réservant une grande
place à l’imaginaire.
Pour
me communiquer vos commentaires au fur et à mesure de l’avancement de la
rédaction, vous pouvez écrire directement à la suite du blogue, qui est lisible
de partout, ou bien sur le média social Facebook où le contenu est
majoritairement public : facebook point com / dr.fancois.genest. Vous
pouvez encore m’écrire en privé à l’adresse : francois point genest à
gmail point com.
[ii] La niche écologique : histoire
et controverses récentes, Arnaud Pocheville, Les Mondes darwiniens, vol. 2, Matériologiques, 2011, pp. 897–933.
[iii] « Un modèle neutre décrit une
communauté d'individus (appartenant à des génotypes / des espèces), au
comportement symétrique, soumise à une apparition de nouveaux types (par
mutation / spéciation) et une perte de types par dérive stochastique (…) Typiquement,
dans la théorie neutre, la communauté est définie comme un ensemble d’espèces
de niveau trophique similaire et les individus sont en compétition symétrique
les uns avec les autres. », Arnaud Pocheville, ibid.
[iv] Exploring the ontological
basis of coexistence in international relations : subjectivism, Heidegger, and
the heteronomy of ethics and politics, Louiza Andreou Odysseos, University of
London, 2001.
[v] “It has remained, to this day, a certainty that ‘coexistence’ is the
condition or state that surpasses conflict, but not the primary condition in
which entities find themselves. Rather, it is considered to be a state that must
be actively, and secondarily, brought about.”, ibid, p. 10.
[vi] “Within this larger theoretical context, the modern subject is
generally understood as a completed self, already fully constituted when it
‘enters’ into relations with others, relations that are considered
ontologically secondary to the subject itself.”, ibid, p. 7.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire