vendredi 21 juin 2013

Bonne St-Jean, Lise Payette!

Chère Madame Lise Payette,

Je situe mon entrée en politique active, en date du 14 février 2011, à l'occasion d'une marche commémorative pour les femmes autochtones disparues et assassinées. Un peu auparavant, je m'étais rendu à un atelier du groupe Missing Justice et j'avais été touché par les témoignages des femmes autochtones qui y avait pris la parole. Après la marche du 14 février, j'ai écrit un court texte avec photos que j'ai affiché sur un site web rudimentaire qui m'appartenait.

Je me suis rapidement lassé de coder mon site à la main et j'ai jeté mon dévolu sur ce site-ci, de façon à pouvoir me concentrer sur le contenu. Au cours de ces deux années, je me suis donné entière liberté dans mes choix de sujets et dans la façon de les traiter. J'écris dans le confort de ma Cité imaginaire à propos de choses bien réelles, pour le bénéfice de mes concitoyens. Qui sont-ils? Parfois, je suis seul dans ma Cité. D'autres fois, il s'agit de la Terre entière. Le temps semble absent lorsque je m'assoie à mon pupitre pour écrire un billet. La Cité d'Athéna est sûrement intemporelle.

Dans ce billet, vous habitez mes pensées.

J'ai aimé vous entendre à l'émission de radio matinale de René Homier-Roy. Ces entretiens me manqueront, puisque ce dernier quitte cette plage horaire pour aller — qui sait? — sur une plage de sable fin.

Je vous lis avec bonheur dans Le Devoir, comme ce matin à l'occasion de la fête nationale de la St-Jean-Baptiste. J'ai envie de vous répondre ici, plus longuement que dans un commentaire non-lu d'une page du Devoir. Ici, au moins, je serai non-lu dans un espace où je me sens chez moi.

J'ai envie de vous dire que cette jeunesse belle et courageuse dont vous parlez n'est pas seule. Ils sont bien « les héritiez du rêve des bâtisseurs de nations, nos ancêtres », mais ce rêve s'est transfiguré au contact des rêves des autres peuples : les Anglais, les Irlandais, les Italiens, les Portugais, les Haïtiens, les Français, les Libanais, les Chinois, les Algériens, et bien d'autres peuples allochtones de la Grande Tortue, sans oublier — surtout — les peuples des Nations autochtones.


Les manifestations de l'an dernier ont percé le plafond de verre des médias, mais, comme la Cité d'Athéna en témoigne, il existe un monde et une vitalité hors du commun dans les espaces publics, même quand les journalistes n'y sont pas. Voici quelques photos d'événements récents, pour vous en donner un goût.

Ces photos ont été prises lors du premier anniversaire de l'Assemblée populaire et autonome de Villeray, le 9 juin 2013 :






Au Parc Émilie-Gamelin, lors du lancement de la saison estivale du Cinéma sous les étoiles, le 18 juin 2013 :




À la Place Jacques-Cartier, au point de départ de la marche organisée par Idle No More Québec, le 21 juin 2013, la journée Canadienne des autochtones :




À la Place du Canada, à l'arrivée de la même marche, pour vous :




Pour les autochtones, les grands-mères sont détentrices d'autorité et protègent la Terre-Mère. C'est dans cet esprit que je vous adresse ce titre.

Je vois des choses étonnantes dans les espaces publics occupés par les citoyens. Aujourd'hui, j'en ai vu une que je vous raconterai, mais une autre fois.

Je vous souhaite une très bonne St-Jean, Madame Lise Payette!


François Genest

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