Chère
Madame Lise Payette,
Je
situe mon entrée en politique active, en date du 14 février 2011, à l'occasion
d'une marche commémorative pour les femmes autochtones disparues et
assassinées. Un peu auparavant, je m'étais rendu à un atelier du groupe Missing Justice et j'avais été touché
par les témoignages des femmes autochtones qui y avait pris la parole. Après la
marche du 14 février, j'ai écrit un court texte avec photos que j'ai affiché
sur un site web rudimentaire qui m'appartenait.
Je
me suis rapidement lassé de coder mon site à la main et j'ai jeté mon dévolu
sur ce site-ci, de façon à pouvoir me concentrer sur le contenu. Au cours de
ces deux années, je me suis donné entière liberté dans mes choix de sujets et dans la façon de les traiter. J'écris dans le confort de ma Cité imaginaire à propos
de choses bien réelles, pour le bénéfice de mes concitoyens. Qui sont-ils?
Parfois, je suis seul dans ma Cité. D'autres fois, il s'agit de la Terre
entière. Le temps semble absent lorsque je m'assoie à mon pupitre pour écrire
un billet. La Cité d'Athéna est sûrement intemporelle.
Dans
ce billet, vous habitez mes pensées.
J'ai aimé vous entendre à l'émission de
radio matinale de René Homier-Roy. Ces entretiens me manqueront, puisque ce
dernier quitte cette plage horaire pour aller — qui sait? — sur une plage de
sable fin.
Je
vous lis avec bonheur dans Le Devoir, comme ce matin à l'occasion de la fête nationale
de la St-Jean-Baptiste. J'ai envie de vous répondre ici, plus longuement que dans
un commentaire non-lu d'une page du Devoir. Ici, au moins, je serai non-lu dans
un espace où je me sens chez moi.
J'ai
envie de vous dire que cette jeunesse belle et courageuse dont vous parlez n'est
pas seule. Ils sont bien « les héritiez du rêve des bâtisseurs de nations,
nos ancêtres », mais ce rêve s'est transfiguré au contact des rêves des autres
peuples : les Anglais, les Irlandais, les Italiens, les Portugais, les Haïtiens,
les Français, les Libanais, les Chinois, les Algériens, et bien d'autres
peuples allochtones de la Grande Tortue, sans oublier — surtout — les peuples
des Nations autochtones.
Les
manifestations de l'an dernier ont percé le plafond de verre des médias, mais,
comme la Cité d'Athéna en témoigne, il existe un monde et une vitalité hors du
commun dans les espaces publics, même quand les journalistes n'y sont pas.
Voici quelques photos d'événements récents, pour vous en donner un goût.
Ces photos ont été prises lors du premier anniversaire de l'Assemblée populaire et autonome de Villeray, le 9 juin 2013 :
Au Parc
Émilie-Gamelin, lors du lancement de la saison estivale du Cinéma sous les étoiles, le 18 juin 2013 :
À la Place
Jacques-Cartier, au point de départ de la marche organisée par Idle No More
Québec, le 21 juin 2013, la journée Canadienne des autochtones :
À la Place
du Canada, à l'arrivée de la même marche, pour vous :
Pour
les autochtones, les grands-mères sont détentrices d'autorité et protègent
la Terre-Mère. C'est dans cet esprit que je vous adresse ce titre.
Je vois des choses étonnantes dans les espaces publics occupés par les citoyens. Aujourd'hui, j'en ai vu une que je vous raconterai, mais une autre fois.
Je vous souhaite une très bonne
St-Jean, Madame Lise Payette!
François
Genest
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