mardi 11 novembre 2014

Se souvenir de quoi aujourd'hui?

 
Soldats belges, artisanat de tranchée 1914-18 (Wikimedia) 
Extraits du site d'Histoire herodote.net :

Le 9 novembre 1918 au matin, le chancelier Max de Bade téléphone à l'empereur Guillaume II pour lui dire : « Votre abdication est devenue nécessaire pour sauver l'Allemagne de la guerre civile. »  Ce dernier s'y résout et part en exil. (…) L'armistice du 11 novembre marque la fin officielle des hostilités et un traité de paix est signé le 28 juin 1919. (…) La demande d'armistice étant venue de représentants civils et non militaires de l'Allemagne, l'armée allemande échappe à l'infamie de la défaite.  (…) Dans les mois qui suivent l'armistice, les généraux Ludendorff et Hindenburg attribuent la défaite militaire allemande  à un « coup de poignard dans le dos » de la part des politiciens et des bourgeois cosmopolites.

Le 11 novembre 1918 a une forte charge symbolique en occident. Ce fut la fin de la guerre des tranchées, une boucherie humaine sous le signe horrifiant des armes chimiques industrielles. La der de ders, comme on voulait ardemment le croire. La lecture d'écrits sur l'héritage intellectuel du sociologue Norbert Elias m'a appris que l'université de l'entre-deux guerres en Allemagne fut le terrain d'une lutte théorique entre deux rejetons  du socialisme : le courant marxiste et le socialisme national. Ce dernier fut instrumentalisé par le parti nazi pour légitimer son régime raciste et totalitaire et afin de l'aider à reconstruire la puissance militaire allemande. La der des ders était finalement la première des deux guerres mondiales, lorsque le monde tournait encore autour de l'Europe.

Je prends le temps de me souvenir de ceux qui sont morts dans les tranchées. Je me souviens qu'ils étaient tous civils avant d'être militaires. Ils sont morts sous l'effet d'enjeux qui dépassaient l'entendement et qui restent difficiles à cerner, même aujourd'hui.

Je sais qu'il y a de la force en chacun de nous pour lutter contre l'injustice. Cette force peut être mise au service d'une armée, mais elle est d'abord issue des êtres eux-mêmes et des liens sociaux qui les unissent ou les séparent.

La der des ders n'a pas été la dernière. Toutefois le pacifisme qui émerge de l'horreur de la guerre sera toujours une aspiration légitime. Profitons de la remémoration des soldats morts pour nous souvenir de cet idéal. La guerre n'est pas une fatalité pour une société, si ses membres se souviennent de la capacité qu'ils ont de conserver leur pouvoir civil.

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