Extraits
du site d'Histoire herodote.net :
Le 9 novembre 1918 au matin, le
chancelier Max de Bade téléphone à l'empereur Guillaume II pour lui dire : « Votre abdication est devenue nécessaire
pour sauver l'Allemagne de la guerre civile. » Ce dernier s'y résout et part en exil. (…) L'armistice
du 11 novembre marque la fin officielle des hostilités et un traité de paix est
signé le 28 juin 1919. (…) La demande d'armistice étant venue de représentants civils
et non militaires de l'Allemagne, l'armée allemande échappe à l'infamie de la
défaite. (…) Dans les mois qui suivent
l'armistice, les généraux Ludendorff et Hindenburg attribuent la défaite
militaire allemande à un « coup de poignard dans le dos » de la
part des politiciens et des bourgeois cosmopolites.
Le
11 novembre 1918 a une forte charge symbolique en occident. Ce fut la fin de la guerre des tranchées, une boucherie
humaine sous le signe horrifiant des armes chimiques industrielles. La der de ders, comme on voulait ardemment le
croire. La lecture d'écrits sur l'héritage intellectuel du sociologue Norbert
Elias m'a appris que l'université de l'entre-deux guerres en Allemagne fut le terrain
d'une lutte théorique entre deux rejetons
du socialisme : le courant marxiste et le socialisme national. Ce
dernier fut instrumentalisé par le parti nazi pour légitimer son régime raciste
et totalitaire et afin de l'aider à reconstruire la puissance militaire
allemande. La der des ders était finalement
la première des deux guerres mondiales, lorsque le monde tournait encore autour de
l'Europe.
Je
prends le temps de me souvenir de ceux qui sont morts dans les tranchées. Je me
souviens qu'ils étaient tous civils avant d'être militaires. Ils sont morts
sous l'effet d'enjeux qui dépassaient l'entendement et qui restent difficiles à cerner, même aujourd'hui.
Je
sais qu'il y a de la force en chacun de nous pour lutter contre l'injustice.
Cette force peut être mise au service d'une armée, mais elle est d'abord issue
des êtres eux-mêmes et des liens sociaux qui les unissent ou les séparent.
La
der des ders n'a pas été la dernière.
Toutefois le pacifisme qui émerge de l'horreur de la guerre sera toujours une
aspiration légitime. Profitons de la remémoration des soldats morts pour nous
souvenir de cet idéal. La guerre n'est pas une fatalité pour une société, si ses
membres se souviennent de la capacité qu'ils ont de conserver leur pouvoir
civil.
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