Je viens
de lire une série de trois articles sur le sujet des communications des forces
policières. Bravo à Renaud Poirier-Saint-Pierre! Il s'agit d'une
contribution de grande qualité pour le débat public sur une question
d'actualité.
Dans le
troisième article de la série, ce qui a retenu mon attention, c'est la
suggestion que lorsqu'un corps social emploie une stratégie de communications
qui comporte des failles évidentes, les personnes qui critiquent les actions de
ce corps social devraient se doter d'un plan de communication qui exploite ces
failles :
En pratique, les organisations porte-étendards des luttes contre la brutalité policière devraient se doter d’un plan de communication afin de contrecarrer celui des policiers. Le simple fait d’organiser et prévoir ces communications peut grandement aider à contrecarrer la stratégie de relations publiques des policiers.
Pour avoir participé à quelques mouvements sociaux, je peux ajouter une critique constructive à cette suggestion. Les mouvements marginaux ou émergents n'ont ni le temps, ni l'expertise pour se doter d'un plan de communications dans les moments où ces collectivités sont les plus actives. Lorsque ces mouvements sont prêts à se doter d'une équipe stable et compétente de relations publiques, ils ne sont déjà plus dans leur période de pleine mobilisation. Il semble que la conception généralement admise d'un plan de communications soit incompatible avec les rassemblements de personnes qui existent avant l'apparition de structures collectives.
Pour les
chercheurs intéressés à se pencher sur la relation entre communications et
mouvements sociaux, un bon exemple de départ serait certainement l'appel lancé
par Adbusters en 2011 et qui a entraîné l'apparition du mouvement Occupons.
Cette communication initiale a été d'une efficacité extraordinaire, mais ce
mouvement n'a plus réussi par la suite à utiliser aussi bien les moyens
employées par les boîtes de communications.
Références:
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